- Inter Milan
Les quatre grandes victoires de l’Inter
Gagner les duels, gagner les duels ! L'historique triplé de l'Inter orné de grandes oreilles trouve sa genèse dans une série de face-à-face remportés, du mercato estival jusqu'à l'annonce des sélections pour l'Af Sud. Les victoires de l'Inter sonnent un peu comme une morale de La Fontaine qui prend à rebours les prétentieux, les inconséquents et les trop pressés.
Eto’o Vs Zlatan
C’est le plus flagrant, le péché originel du Barça, le bon coup de l’Inter. On passe sur l’alternative tactique proposée par le Suédois, plutôt intéressante sur le papier… Car quel fut le réel motif de cet achat ? A défaut d’entrer dans le secret des sphères décisionnelles blaugranas, se rappeler que le Real vole alors la vedette à l’incroyable saison du Barça : le carnet de chèques de Florentino Perez surchauffe, et Madrid redevient l’attraction n°1 en Espagne, sans même disputer un match. Agitez des maillots blancs devant Laporta, et le président fonce comme un taureau devant un chiffon rouge : alors Zlatan Vs Eto’o plus 46 millions d’euros (ou 20 selon les sources). L’Inter vient de remporter sa demi-finale.
Sneijder Vs Real
Effet domino : Kaka+Ronaldo+Benzema = Ibra au Barça = Eto’o à l’Inter = soldes au Real = Sneijder nerazzurro. Victime de sa fièvre acheteuse, le Real se retrouve avec du stock à liquider. L’Inter, qui n’a toujours aucun milieu créatif à se mettre sous la dent pour la rentrée, en profite. Le milieu hollandais veut pourtant rester à Madrid, mais Mourinho, trop conscient de la solution qu’offre Sneijder, l’arrache avec les dents. Le coach portugais le rentabilise illico en le faisant jouer à sa sortie de l’avion contre le Milan AC. Un 4-0 plus tard, la saison des Nerazzurri est lancée, et le Real peut commencer à méditer son erreur. L’Inter, moqué pour acheter rarement bien et toujours trop cher, vient de réaliser une nouvelle bonne affaire. Serait-ce son année ?
Milito Vs Minets à tatouages
Un CV fade (Saragosse, Genoa, Racing Avellaneda), un visage gris, une allure de bœuf à travailler la terre : jamais un magazine people ne se penchera sur la vie de Diego Milito. Et ça lui va bien. Buteur hors-pair, l’autre Diego M. sent la sueur, le labeur, les gestes répétés encore et encore jusqu’à l’épuisement. Du football académique, mais poussé à l’excellence, garanti sans gri-gri. Quand il fait trembler les filets (30 fois cette saison en 52 matches), le sosie de Francescoli (sans la grâce) ne montre pas ses abdos, ni ses tatouages, qu’il n’a sans doute pas d’ailleurs. Il marque en toute humilité, trop reconnaissant à l’Inter de lui avoir donné l’opportunité de toucher le très haut niveau. Diego : meilleur artisan d’Europe.
Zanetti et Cambiasso vs Maradona
Le ton de la saison avait été donné par le Real, mais comme vient de le déclarer Mourinho à l’évocation de son transfert imminent chez les Merengues : « Pour vaincre, les noms et l’argent ne suffisent pas. Ce qu’il faut, avant tout, c’est l’esprit d’équipe » . Un esprit incarné depuis 15 ans par Javier Zanetti, le plus fidèle des hommes dans le plus volatile des clubs. Si un succès blaugrana à Bernabeu aurait constitué un véritable camouflet pour Florentino Perez, voir Zanetti lever la Coupe aux grandes oreilles symbolise mieux que toute autre chose la faillite de la politique du président merengue. Irréprochable de son impeccable mèche jusqu’à ses infatigables pieds, le défenseur argentin oppose la durée et la constance aux constructions artificielles et sans fondations. Si l’on attribuait un Ballon d’Or à la régularité, Zanetti mériterait d’emporter celui de la dernière décade.
Mais ça, Maradona s’en fout. Et malgré ses 700 matches couronnés samedi dernier d’une C1, Javier Z. n’intégrera pas la sélection sans queue ni tête de Diego, comme son formidable compatriote, Esteban Cambiasso. Sans doute ne sont-ils pas d’assez bons partenaires d’asado pour la sélection gourmette de Maradona. Si au moins le trophée de la Ligue des Champions ressemblait à un plateau à viande…
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