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Les paniers percés

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Les paniers percés

Certes en Espagne, il y a Ronaldo, Messi, Kaka et quelques autres des plus gros salaires du foot mondial. Sauf qu'en Espagne, il y a aussi 207 joueurs qui n'ont toujours pas été payés depuis 7 mois et trois clubs de première division sous administration judiciaire. La crise économique est en train de faire une autre victime en Espagne : le foot. La fin d'un modèle ?

Le 8 avril dernier, l’AFE (syndicat des joueurs professionnels espagnols) convoque une grève générale des joueurs professionnels entre le 16 et 19 avril. La 33ème journée du autoproclamé « meilleur championnat du monde » est donc menacée. Si les retards de salaires et les impayés sont un fait culturel en Espagne, la situation est devenue intenable pour certains clubs. « Au total, seul 15 % des joueurs de Segunda B et Tercera sont à jour de salaires. Certains retards atteignent 7 mois » , dénonce Luis Gil, président de l’AFE. Pire, huit clubs pro (dont trois de première division) sont déjà sous administration judiciaire : Xerez, Murcia, Albacete, Las Palmas, Malaga, Sporting Gijon, Alicante et Levante. La bulle du foot espagnol est en train d’exploser et tout le monde regarde ailleurs.

Le contexte économique est le principal coupable de cette situation ubuesque. Un taux de croissance nationale catastrophique (-3,7% en 2009) et un chômage record (plus de 4 millions de chômeurs depuis janvier) n’aident pas vraiment les clubs à sortir la tête de l’eau. D’autant que les deux principaux bailleurs de fonds du foot en Espagne – la construction et les collectivités locales – n’ont plus vraiment le cœur à la gaudriole. Le marché de l’immobilier est en chute libre et les institutions publiques espagnoles n’ont jamais été aussi endettées. Même Bruxelles s’énerve contre l’endettement chronique espagnol et certaines communes (Jerez par exemple) ne peuvent même plus payer leur fonctionnaire, faute de liquidités. Ça commence à sentir le sapin.

Arnaque, dettes et galactiques

Car le modèle du foot espagnol était une arnaque. Absence de DNCG à l’espagnol + banques peu regardantes sur les obtentions de crédits = des clubs qui ne regardent plus à la dépense et qui vivent avec l’argent des autres. Selon Jose Maria Gay de Liebana, professeur d ‘économie financière à l’université de Barcelone (et ancien dirigeant de l’Espanyol), la dette cumulée des clubs de première division atteindrait 3,8 milliards d’euros (5 milliards pour tous les clubs pro). Au 30 juin dernier, le Real devait 683 millions, Valence 550, Barça 489, Villarreal 240, l’Espanyol 165. Dans un pays où Florentino Perez fait figure de héros, l’endettement est un titre de noblesse.

Si les chiffres d’endettement du Real et du Barça semblent honteux, il sont cependant moins préoccupants que ceux du reste des clubs. Car les deux géants sont les seuls à être rentables. Le total de la colonne « recettes » (401 millions pour les merengues, 366 pour les azulgranas) est supérieur à celui de « dépenses » . Pour tous les autres, les paniers sont percés. Tandis que les clubs de Primera ont récolté au total 1,4 milliards d’euros en 2009, ils en ont dépensé plus de 1,7. Il manque donc 300 millions d’euros dans le panier de la ménagère. Même Valence, pourtant pas loin d’être un cador, n’a pas payé ses joueurs pendant plusieurs mois l’an passé.

Le grand incendie

Le gouvernement a éteint l’incendie en permettant à la Ligue Professionnelle Espagnole de se porter garante du paiement des salaires auprès des banques. Le foot c’est à peu près tout ce qui reste de glamour au marché espagnol. Pas question pour les autorités de taper dans le tas et de laisser les clubs sombrer. La grève n’aura donc pas lieu. Pour info, le montant total des salaires impayés c’est 4 millions d’euros. Soit à peine quelques mois de salaires de Ronaldo…

Traduit de l’espagnol par Thibaud Leplat, source Marca

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