Le PSG gêne-t-il ?
Paris en haut de l'affiche, enfin ? Tu parles. Le PSG qui se met à gagner, ce n'est pas une bonne nouvelle, seulement la fin du bouc émissaire traditionnel de la L1. De qui la France va-t-elle bien pouvoir se moquer maintenant ?
Ce sont des petits signes qui ne trompent pas. A la radio, à la télévision, l’expression “PSG” est, depuis le début de saison, toujours prononcée avec un petit sourire en coin par les consultants de tous bords. Le genre de sourire qui en dit long sur l’estime que portent les observateurs de la Ligue 1 au club de la capitale.
A se demander si on n’était pas parano. Et puis non. Finalement, l’autre soir, au Canal Football Club, c’est Bixente Lizarazu qui s’est dévoué pour lâcher le morceau à la place de tout le monde : « Le PSG, candidat au titre (sourire) ? Franchement, c’est déjà bien qu’ils soient là (re-sourire) » . Le tout sorti avec l’air de celui qui regrette un peu le bon vieux temps.
Quel bon vieux temps ? Celui où le PSG était nul, pardi. Celui où Luyindula n’avançait pas, Landreau manquait les ballons et Camara mettait des csc comme s’il en pleuvait. Celui où l’on allait au Parc parce qu’on était sûr d’y voir sinon une victoire à l’extérieur, au moins une cagade ou un fait divers.
En principe, le public sortait la machine à sifflets avant la fin du premier quart d’heure, c’était fun. On pouvait même en faire des gros titres au JT. Alors forcément, les buts de Hoarau, les tacles de Traoré et même, oui oui, les relances réussies de Ceara, c’est un gros coup sur la tête. Cette année, pas même un licenciement ou une petite rixe entre supporters pour mettre de l’huile sur le feu. Imaginons un instant que l’affaire Santos Mirasierra ait eu lieu à Paris. Un supporter de Boulogne qui bouscule de la flicaille étrangère ? Scandale ! Rétablissement de la peine de mort ! Paris a vraiment un problème avec ses Ultras ! Alors que là, rien. Les mecs n’ont même pas trouvé le moyen de foutre la merde à Manchester City, c’est dire. On comprend mieux que Lizarazu, Dugarry et les autres déposent des cierges pour que Paris se replante le plus tôt possible.
L’axe PLM (Paris-Lyon-Marseille), Thiriez n’a qu’à se le foutre au cul. Car si Paris assure, qui va faire rire la France ? Pas les autres gros. Marseille, le candidat naturel numéro 2 à la moquerie, possède un coach que tout le monde aime et joue l’attaque. A tel point qu’on a presque l’impression, en voyant les petits nains de l’OM tenter de dribbler la terre entière, d’assister à du football romantique. Lyon ? Pas plus. C’est dommage, parce que tout le monde attend ça ; mais hélas, le moment où l’OL sera à la ramasse et où l’on pourra enfin sortir des sujets sur les limites du système Aulas n’est pas encore arrivé. Bordeaux, n’en parlons pas. Bordeaux en forme, Bordeaux en crise, tout le monde s’en balance.
Regardons vers la queue de classement, pour voir. Le Havre, Sochaux, Valenciennes. Bon. Qui a envie de mettre en boîte ces gens ? Personne. Encore heureux que l’AS Monaco, avec ses 27 nationalités, son loser né Meriem, son Coréen marketing et son coach dépressif, fasse un tant soit peu le spectacle. Mais à vrai dire, Monaco, c’est un peu mince. Si le PSG veut faire passer de bonnes fêtes de fin d’année aux Français, il sait donc ce qu’il lui reste à faire : flinguer ses chances européennes face à Twente demain soir et se suicider en direct face à Valenciennes au Parc ce week-end. Allez, quoi, un effort.
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