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Le paradoxe Podolski

Par Ali Farhat
Le paradoxe Podolski

Le Podolski d’avant n’était pas forcément bon en club, mais était toujours sélectionné en équipe nationale, et plantait énormément. Le Podolski d’aujourd’hui est fort, voire très fort en club, mais sa place de titulaire est plus que jamais menacée au sein de la Mannschaft. Focus sur le joueur qui a fait du paradoxe sa marque de fabrique.

Ukraine-Allemagne, vendredi soir, 66ème minute: lorsqu’il pénètre sur la pelouse du Stade Olympique de Kiev en lieu et place de Mesut Özil, Lukas Josef Podolski se dit peut-être qu’il aimerait être ailleurs. Peut-être à Cologne, la ville de son club, le « FC » . Peut-être sur un char à jeter des « Kamelle » (des friandises, ndlr) à la populace, pour fêter comme il se doit le début du plus grand carnaval d’Allemagne, dont les hostilités ont commencé ce 11 novembre à 11h11. En attendant, Poldi est sur la pelouse de Kiev, et doit défendre son steak: une place d’ailier gauche au sein de la Mannschaft. A quelques mois du début de l’Euro 2012, le natif de Gliwice (Pologne) ne semble pour le moment pas menacé, mais pourrait très vite perdre sa place de titulaire au vu de ses dernières prestations en équipe nationale.

C’est bien là tout le paradoxe: même s’il a connu beaucoup de difficultés en club, Lukas Podolski a toujours fréquenté la Nationalmannschaft. Même quand il était en deuxième division avec Cologne (04/05). Même quand il jouait peu ou prou avec le Bayern Munich (de 2006 à 2009), Podolski a toujours bénéficié de la confiance du sélectionneur en place, que ce soit Jürgen Klinsmann ou Joachim Löw. Dégueulasse en club il pouvait être; super fort en sélection, il est (presque) tout le temps. Pas un hasard si, à ce jour, Lukas Podolski a déjà planté 43 caramels en 94 capes. A seulement 26 ans. Lothar Matthäus peut trembler: son record de 150 sélections est menacé par Philipp Lahm, Bastian Schweinsteiger et Lukas Podolski, donc. Uwe Seeler a du souci à se faire aussi, encore un but et il se fera doubler par Poldi. Même si celui-ci cale un peu ces derniers temps.

Prince en danger

Un petit but en onze sélections: c’est (pour l’instant) le bilan de l’année 2011 de l’homme au numéro 10. Pas même une passe décisive à se mettre sous la dent. Triste, d’autant plus que le prince de Cologne cultive une fois de plus le paradoxe: il est intestable en club. Lors de la deuxième partie de la saison dernière, ses buts et ses passes permettent au FC de se maintenir dans l’élite, alors qu’il était en galère à la trêve. Cette saison, Podolski est chaud comme la braise, avec ses neuf buts et cinq assists en onze matchs. Et en sélection? Pas plus que ça. Bizarre. Autrefois, Poldi n’avait pas besoin de suivre le cursus normal pour venir squatter les rassemblements de l’équipe nationale. Aujourd’hui, alors qu’il a choisi de faire comme tout le monde, c’est-à dire d’être fort en club pour être logiquement appelé par Joachim Löw, sa place est plus que jamais menacée. Louche.

Une explication valable serait peut-être le morceau de tissu porté au niveau de la manche. Un truc qui emmerde particulièrement Poldi. Capitaine courage du FC Cologne l’an dernier, Lukas Podolski a été déchu cette année par Stale Solbakken, qui lui a préféré Geromel. Il a fait des pieds et des mains en début de saison pour se barrer. Finalement, il a fini par rester, et, comme libéré d’un poids, il s’est transcendé, multipliant les buts et les passes tel Jésus multipliant les pains. En sélection pourtant, il aurait voulu avoir plus de responsabilités. Il connaît bien les lieux, il y traîne depuis 2004. Face à l’Ukraine, il avait de grandes chances d’être titulaire. Lahm absent, Schweinsteiger et Klose blessés et Mertesacker sur le banc, le brassard aurait dû revenir à Poldi, comme ce fut déjà le cas pendant une vingtaine de minutes en amical face à Malte. Mais Löw en a décidé autrement: il a fait l’artiste avec son 3-5-2, Aogo a joué à gauche, « Götzil » a été aligné pour la première fois, et Gomez a pris le brassard. Tant pis. Car s’il veut conserver sa place, Poldi doit bien se dire une chose: avec la Mannschaft, il faut qu’il mette son costume de prince de Cologne, et que là aussi, il se mette à distribuer des friandises.

Par Ali Farhat

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