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Le jour où la foudre a tué deux joueurs de Cali

Par Ruben Curiel
4 minutes
Le jour où la foudre a tué deux joueurs de Cali

Le 24 octobre 2002, le Deportivo Cali va vivre un entraînement dramatique. Hernán Gaviria et Giovanni Córdoba sont frappés par la foudre. Le premier meurt sur le coup, l’autre trois jours plus tard à l’hôpital. Récit d’un jour noir pour la Colombie.

C’est une après-midi normale à Cali. De celles où le ciel parfaitement bleu peut se transformer en orage, en « aguacero » (déluge, en VF), le tout en trois minutes. La capitale du Valle del Cauca vit ainsi, avec les aléas du climat tropical. Ce jour-là, l’entraînement du Deportivo Cali se déroule normalement, sous une fine pluie. L’équipe titulaire affronte un groupe de remplaçants. Mais les gouttes vont se transformer en tonnerre. Réflexe appris depuis l’enfance à Cali, les joueurs se jettent au sol, immobiles, abasourdis. Quelques secondes plus tard, tous se lèvent et courent vers les vestiaires pour se protéger. Sauf deux. Hernán Gaviria et Giovanni Córdoba sont cloués au sol, frappés par la foudre. Attaquant de 32 ans, international colombien qui a disputé la Coupe du monde 1994, « Carepa » Gaviria meurt sur le coup. Córdoba est hospitalisé rapidement, mais succombe trois jours plus tard. S’ensuit une journée de chaos à Cali, une période noire où le Deportivo Cali, leader et en course pour le titre, s’effondre. Des mesures sont prises pour que cette tragédie ne se répète pas. Mais la photo des joueurs qui tentent de secourir les deux victimes hantera à jamais le club verdiblanco.

« Ce n’est pas un éclair qui va me tuer »

Toute une ville est en deuil. Pour l’enterrement de Gaviria, les rivalités n’existent plus. Certains joueurs de l’América de Cali se rendent aux funérailles. Le football colombien apprend de cette tragédie.

Au centre d’entraînement du Deportivo, une alarme se déclenche chaque fois que l’orage approche. Entraîneur du club à l’époque, Héctor Quintabani affirme « que deux nuages suffisent » pour qu’il suspende les entraînements. Pecoso Castro, qui entraînait l’América, a un jour forcé pour faire arrêter un match, agressant l’arbitre et envoyant ses joueurs aux vestiaires, alors que le climat se gâtait. Le Deportivo Cali va vivre des heures sombres après cette tragédie. D’abord, « El Glorioso » dit adieu au titre (au profit de l’Atlético Nacional), après une mauvaise passe totalement logique. Surtout, la veuve d’Hernán Gaviria va porter plainte contre l’institution. La raison ? L’absence de paratonnerre au centre d’entraînement. Le club n’est finalement pas condamné. Les derniers mots de son coéquipier et meilleur ami hante encore Freddy Hurtado, joueur présent le jour du décès de Gaviria : « Avant l’entraînement, il a donné son alliance, sa montre et un collier à un membre du staff et lui a dit : « Ce n’est pas un éclair qui va me tuer. » C’est très dur de voir deux coéquipiers ainsi. L’un était en sang, l’autre avait de la fumée au-dessus de lui » , raconte-il au téléphone, la voix coupée par les larmes. Ce jour-là, il récupère d’une blessure, travaille dans le gymnase du club. Il devait rejoindre l’entraînement collectif en fin de séance : « Le préparateur physique était contre. Il pensait que le terrain humide pourrait me blesser à nouveau. Je lui ai obéi, et je lui dois peut-être la vie. »

La tragédie de la famille Córdoba

Depuis, celui qui a porté le numéro 22 en hommage à son ami jusqu’à la fin de sa carrière a « peur du tonnerre » : « Forcément, je fais le lien entre la foudre et la mort de Carepa. Un jour pendant un match contre Cúcuta, alors que je jouais pour Envigado, je suis allé voir l’arbitre à la mi-temps. Il y avait de l’orage. Je lui ai dit : « Si vous voulez vivre une tragédie, faites reprendre ce match. Mais moi, j’ai demandé le changement à mon entraîneur, je ne reviens pas sur le terrain. » » Et de poursuivre : « J’ai pris son numéro, c’est un bel hommage. Je préfère me souvenir de lui ainsi. En me rappelant que c’était un gars joyeux, danseur de salsa, et en pensant à toutes les bonnes choses qu’on a vécues ensemble grâce au football. » En mémoire à Hernán Gaviria, son frère a fondé une académie de football qui porte son nom à Antioquia.

Giovanni Córdoba, décédé trois jours après l’orage, avait 24 ans. Deux ans après la mort de l’attaquant formé à Cortuluá, une autre tragédie va frapper sa famille. Promesse du football colombien, Hernán Córdoba, frère de Giovanni, meurt dans un accident de la route. Il avait 19 ans et quelques cadors du football local qui tapaient à sa porte.

Depuis, le Deportivo Cali rend hommage tout les ans à deux hommes qui « ont perdu la vie en faisant ce qu’ils aimaient » . « Pour que jamais cela ne se reproduise » , conclut Freddy Hurtado.

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