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Le Hertha, c’est pas des jambons

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Le Hertha, c’est pas des jambons

Le Herta Berlin était premier du championnat allemand le 23 septembre dernier après sa victoire contre le Borussia Dortmund (3-2), et c'est pour le moins une surprise. Ca sentait pourtant sacrément la choucroute à l'orée de l'exercice de Bundesliga 2007-2008. Mais fallait pas prendre les ouailles de "Lulu" Favre pour des jambons...

Lucien Favre a menti. Dès son arrivée au Hertha Berlin, cet été, l’entraîneur suisse savait qu’il ne pourrait redresser le club sans une ribambelle de renforts valables. Mais le président n’avait point l’intention de vider ses bourses. Alors “Lulu” a craqué. « Je ne suis pas madame Soleil. Il a fallu remplacer des joueurs qui sont partis, mais les joueurs que je voulais recruter s’étaient déjà engagés ailleurs » .

Pas facile de donner le change avec un gardien tchèque, homonyme d’un ex-dopé du RC Strasbourg – Drobny – et une paire de Suisses, seconds couteaux plus que fines lames : le défenseur Steve von Bergen et le milieu offensif Fabian Lustenberger, un passeur avec un blaze de prêcheur. « Trois transferts qui étaient tous quasiment bouclés avant mon arrivée » , rumine le coach. Après une première défaite sur la pelouse de l’Eintracht Francfort (0-1) pour l’ouverture de la Bundesliga, Favre était déjà démoralisé. « Il faut tout reprendre de zéro » .

Mais au Hertha, il n’y a pas que des jambons. Le manager général Dieter Hoeness, à peine moins rouge que son frère Uli, y croit ferme : « Nous espérons que Favre reproduise ici ce qu’il a fait durant toute sa carrière d’entraîneur, à savoir développer une équipe et proposer un football discipliné mais offensif » . Faut dire que le bon “Lulu” a de solides références. Deux titres de champion, en 2006 et 2007, et une Coupe de Suisse à la tête du FC Zurich. Un Gilbert Gress des temps modernes en quelque sorte, les mèches blondes cendrées en moins. Mais certes pas un faiseur de miracles. Saigné par dix départs à l’intersaison, le Hertha a perdu moults atouts. Y compris Christian Gimenez – surnommé “le fantôme du Vélodrome” lors de son escale en gare Saint-Charles. C’est dire.

Pour redonner confiance à ses joueurs, avant même le début de la saison, “Lulu” use d’un subterfuge fort malin. Pour goûter à la victoire, il organise neuf matches amicaux contre des équipes de…D3 ! Et malgré des résultats probants (7 victoires, 2 nuls), Favre doute. Il souffre même d’un complexe d’infériorité très répandu dans le canton de Vaud. « On n’aurait pas engagé un entraîneur suisse si l’équipe tournait bien » . Flûte, la sinistrose est contagieuse.

Les médias allemands sortent la tronçonneuse : « Favre, un entraîneur sans équipe » . Même Herthinho, la souriante mascotte, tire la tronche. Et le club de la capitale se renseigne sur l’affreux Fabrice Pancrate. Terrible aveu d’impuissance. Et quand rien ne va…Fin juillet, la Ligue allemande attribue enfin le titre de champion de la saison 1893-1894 au…Viktoria Berlin. Involontaire mais joli pied de nez de la part du vieux rival, embourbé en D4…

Touché mais pas coulé, “Lulu” finit néanmoins par reprendre le dessus. Il dégaine son arme fatale : Solomon Okoronkwo. Cet attaquant nigérian, débusqué en 2004, est le sosie de Jean-Claude Darcheville. Avec des cheveux. Comme le Guyanais, Solomon court vite. Mais lui, il marque des buts. Son premier permet au Hertha de battre le champion en titre, Stuttgart (3-1). Puis, après la rechute à Bielefeld (0-2), les mines du roi Solomon recommencent à brûler les gants des gardiens allemands. La bande à “Lulu” enchaîne trois victoires. Celle à Dortmund (3-2) samedi dernier permet carrément aux Berlinois de goûter au frisson de la première place pendant 24 heures chrono, samedi. Six semaines après un début de dépression, Favre exulte. « Je suis très, très heureux. Nous avons été menés mais les joueurs ont bien réagi et montré du caractère » . Humeur changeante. “Lulu” serait-il bipolaire ?

Faut quand même bien reconnaître que son équipe marche sur la tête. Du jour au lendemain, le latéral Gilberto se met à chanter la bossa-nova comme son bon copain Caetano, le milieu Mineiro est devenu précieux et même Pantelic, ce bon vieux Marko, qui a hanté les nuits de plus d’un Boulogne Boys, claque but sur but. Que des anciens…Et comme une bonne nouvelle se pointe toujours avec sa p’tite sœur, le Hertha a obtenu le transfert du terrible attaquant de Vasco de Gama, André Lima. Le mec d’Adriana ?

MICKAËL CARON

PS : Le Herta Berlin s’est tout de même incliné 3-1 sur sa pelouse mardi soir contre le terrifiant Hansa Rostock, qui avait jusque-là perdu cinq de ses six matches. Retour sur terre, bientôt sous terre ? « Lulu » Favre n’avait peut-être pas tort de se faire du mourron…

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