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  • Grève des chants à Saint-Étienne

Le bruit du silence

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Le bruit du silence

L'absence d'ambiance, vendredi dernier, lors d'ASSE-Bordeaux a fait polémique. Cette grève des ultras stéphanois et les réactions enflammées qu'elle a provoquées en apprennent beaucoup sur le rôle des supporters. Décryptage.

Le silence a rarement fait autant de bruit. En refusant de chanter à l’occasion de la réception de Bordeaux, les ultras stéphanois se sont attirés les foudres de l’entraîneur, des joueurs et des dirigeants des Verts, mais aussi celles des autres supporters et de la plupart des observateurs. Au-delà du cas stéphanois, ces évènements et les commentaires qu’ils ont suscités mettent en évidence le rôle paradoxal des supporters en général, et des ultras en particulier, dans le monde du football.

Une tribune fermée, pas de chants lancés

Un petit rappel des faits s’impose. Trois jours avant le match ASSE-Bordeaux, le club stéphanois décide de son propre chef de fermer la tribune des Green Angels, l’un des deux groupes ultras locaux. Le motif ? « Les incidents survenus lors des matchs disputés au Stade de France et à Lyon » selon le communiqué du club, ce qui fait notamment référence à l’allumage d’engins pyrotechniques lors de la finale de Coupe de la Ligue et aux jets de projectiles entre le secteur visiteur et le virage sud de Gerland lors du derby. Pourquoi une décision si radicale ? Parce que le club est sous la menace de deux matchs à huis clos suite à des incidents ayant eu lieu la saison dernière. Cet acte fort est un moyen pour l’ASSE de prouver à la LFP « sa volonté de tolérance zéro à l’égard de toutes les personnes qui adoptent des comportements inacceptables » et de s’attirer ainsi sa mansuétude.

Cette décision intervient au cœur d’une saison remarquable sportivement, mais délicate pour les ultras stéphanois. Les Magic Fans ont été menacés de suspension ; plusieurs ultras ont été condamnés à de lourdes peines; les Green Angels et les Magic Fans n’ont pas affiché leurs couleurs au Stade de France notamment pour protester contre les conditions fixées par les organisateurs de la finale… Sans parler du vol d’une partie de la banderole des Magic Fans par des indépendants du virage sud lyonnais. La fermeture du bloc des Green Angels par le club est donc reçue comme une trahison par les responsables des deux groupes. Aussitôt, les Green se mettent en sommeil. Par solidarité, les Magic Fans décident de ne pas chanter lors d’ASSE-Bordeaux. Les ultras bordelais, amis des Magic, se taisent également, derrière une banderole « Liberté pour les ultras » . Car les ultras français dans leur ensemble estiment que leur manière de supporter est combattue par les autorités. Leur silence est un moyen de défendre la cause ultra et de prouver, par l’absurde, ce que ces groupes apportent à l’ambiance et aux clubs. Résultat, la rencontre (particulièrement la première mi-temps) se déroule dans une absence d’ambiance d’autant plus surréaliste que Geoffroy-Guichard est réputé pour être l’un des stades les plus chauds de France et que le match est crucial pour les Verts s’ils veulent se qualifier pour la Ligue des champions. Dès la fin du match, l’entraîneur, le président et certains joueurs font part de leur incompréhension. Christophe Galtier estime, en conférence de presse, que les « joueurs méritent un peu plus d’aide dans un moment qui peut être exceptionnel » . Quant à Roland Romeyer, il affirme dans Le Progrès que : « Quand on aime, on le montre. On a besoin de notre douzième homme et j’ai été déçu qu’il ne joue pas le jeu » . Les médias spécialisés et les réseaux sociaux s’emparent du sujet. De nombreux supporters stéphanois critiquent la décision des ultras, lesquels s’efforcent de justifier leur action.

Des ultras tiraillés entre deux causes

Il a notamment été reproché aux ultras de penser à eux-mêmes avant de penser à leur club. De fait, les ultras ont cette particularité d’avoir deux passions : une pour leur club et le football, l’autre pour leur groupe et le « mouvement ultra » . Or, la cause du groupe entre parfois en contradiction avec celle du club. Suite au vol d’une partie de leur banderole, un responsable des Magic Fans nous avait déclaré, juste avant la finale de la Coupe de la Ligue : « Nous réduisons les activités du groupe. Nous ne bâcherons plus jusqu’à nouvel ordre, mais nous chanterons pour notre équipe car, avant d’être ultras, nous sommes supporters de l’ASSE. » Au Stade de France, les ultras stéphanois n’ont affiché ni leurs banderoles ni leurs drapeaux, ils n’ont pas non plus organisé de tifo. En revanche, ils ont lancé les chants et créé une ambiance saluée par les observateurs. À cette occasion, ils ont fait passer le club avant le groupe. La fermeture de la tribune des Green Angels a vraisemblablement été, pour les responsables ultras, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de leur exaspération. D’où leur décision de faire passer, cette fois-ci, leur groupe avant leur club.

De tels dilemmes sont fréquents parmi les ultras. Si tous s’accordent à peu près sur les grands principes de la « mentalité ultra » , ces principes s’avèrent diversement interprétables et surtout contradictoires entre eux. Prenons un exemple simple. Les ultras affirment à la fois leur fidélité absolue au club et leur autonomie de pensée par rapport à ses dirigeants. En cas de mauvaises performances de l’équipe, que doivent-ils faire ? Continuer à soutenir le club ou faire preuve d’esprit critique en dénonçant ses résultats ? Ces questions suscitent régulièrement de vifs débats à l’intérieur des groupes.

De plus, tous les ultras ne sont pas investis de la même manière dans le groupe. Les décisions sont prises par le « noyau » de ceux qui sont impliqués au quotidien. Dans les grands groupes, la majorité des membres se contente de participer aux activités au stade. Ainsi, le site En Vert et Contre Tous s’est étonné du témoignage critique, paru ce mardi dans France Football, d’un Magic Fan envers les Green Angels et la décision de son groupe de ne pas chanter. Ce supporter serait « inconnu au bataillon » . Il se peut qu’il soit simple adhérent des Magic Fans et pas personnellement connu des meneurs. Les motivations des adhérents de « base » sont souvent assez différentes de celles des membres du noyau.Ces évènements révèlent donc, d’abord, la diversité interne des groupes ultras, du fait des débats qui agitent le noyau et des différents niveaux d’implication des membres.

Des supporters incapables de prendre la relève

De nombreux supporters stéphanois ont critiqué les ultras pour avoir privé les joueurs d’un soutien dont ils auraient pourtant bien eu besoin. Les meneurs ultras ont eu beau jeu de rappeler que les Green Angels et les Magic Fans étaient minoritaires dans le stade et que les autres supporters auraient pu chanter s’ils l’avaient tant voulu. Cependant, pour les simples supporters, il n’est pas évident de mettre de l’ambiance quand les ultras ne s’en chargent pas. Parce qu’ils peuvent redouter de s’opposer ainsi aux décisions prises par les meneurs ultras. L’absence de chants vendredi dernier est sans doute due, en partie, à leur crainte d’entrer en contradiction avec les groupes qui sont les habituels moteurs de l’ambiance. Mais fondamentalement, si les autres supporters n’ont pas chanté, c’est qu’ils ne savent pas le faire sans les ultras.

Depuis que les groupes ultras se sont affirmés, il y a une vingtaine d’années, comme les principaux foyers d’ambiance dans les stades français et qu’ils l’ont formatée à leur sauce (avec des meneurs, des micros ou des mégaphones, etc.), les autres supporters ont délégué la fonction de soutien aux ultras. Les fans qui s’installent dans le kop se contentent largement de suivre les chants lancés par les ultras, les supporters des autres tribunes se limitant, eux, à reprendre quelques slogans partis du kop. Dès lors, quand le moteur ne joue plus son rôle, les autres supporters n’arrivent tout simplement pas à mettre de l’ambiance de manière spontanée. Le match ASSE-Bordeaux a ainsi mis en évidence le partage des tâches qui prévaut désormais entre supporters ainsi que les tensions qui peuvent exister entre les ultras et les autres, les deux camps ayant eu bien du mal à dialoguer après coup, lors de leurs échanges sur les forums Internet.

Des dirigeants aux attentes contradictoires envers les supporters

La réaction critique de Christophe Galtier est parfaitement compréhensible, d’autant qu’il est habitué à ce que son équipe soit bien soutenue et qu’il n’est pas forcément au courant des problèmes rencontrés par les ultras. Cependant, il y a quelque chose d’ironique à entendre des joueurs et un entraîneur grassement payés se plaindre que les supporters ne chantent pas. Les supporters ne sont pas des salariés du club. Ils ne sont pas payés pour mettre l’ambiance. Au contraire, ils paient pour pouvoir assister au match et ils paient ensuite de leur personne en se cassant les cordes vocales pour soutenir leurs joueurs. Pourtant, rien n’indique dans le règlement intérieur du stade ou dans les conditions générales de vente des billets que les spectateurs doivent chanter.

Les critiques adressées aux ultras stéphanois prouvent une nouvelle fois que les supporters constituent désormais l’indispensable douzième homme. Indispensable parce qu’il peut porter l’équipe vers la victoire. Indispensable aussi parce qu’il montre que le match est un évènement suscitant la passion et qu’il mérite donc d’être vendu cher aux chaînes de télévision. Ainsi, les supporters semblent considérés comme des acteurs du football. Ce sont pourtant de curieux acteurs. Ce sont en effet les seuls à ne pas être représentés dans les instances du football français. Comment l’expliquer s’ils sont si importants ? En fait, le rôle des supporters est strictement délimité, selon la devise bien connue du monde du football : « les dirigeants dirigent, les joueurs jouent, les supporters supportent » . En clair, les supporters doivent assurer l’ambiance, mais ils ne doivent pas demander à avoir leur mot à dire dans la politique de leur club ou des autorités du football. Cette absence de reconnaissance et la mise à distance des supporters par les dirigeants nationaux sont durement perçues par de nombreuses associations de fans, bien au-delà des ultras. Les responsables de l’ancienne Fédération des Associations de Supporters, qui rassemblait des associations officielles dont des mastodontes comme le 12 Lensois ou les Associés Supporters de Saint-Étienne, se sont maintes fois élevés contre le mépris qu’ils ressentaient de la part des autorités du football français.

À la fin des années 1990, l’ethnologue Christian Bromberger avait croqué dans une formule choc la triple injonction adressée, selon lui, aux supporters par les dirigeants du football : « Paie ! Assieds-toi ! Tais-toi ! » . Si cette formule met en évidence des évolutions du football, elle ne rend que partiellement compte de l’attitude complexe des dirigeants envers les supporters. Une formule plus juste paraît être : « Paie ! Chante ! Ne conteste pas ! » . Les supporters doivent payer pour que les clubs aient des ressources suffisantes, d’où l’importance du chantier des nouveaux stades. Ils doivent chanter parce que l’ambiance fait désormais partie intégrante du football et de « l’expérience stade » . Mais ils ne doivent pas critiquer les joueurs ou les dirigeants lesquels seraient les seuls aptes à savoir ce qui est bon pour leur club ou pour le football.

Si les ultras dérangent aujourd’hui le monde du football, c’est parce qu’ils provoquent des incidents, mais aussi parce qu’ils se positionnent comme un contre-pouvoir n’hésitant pas à critiquer les orientations des dirigeants.

Les effets de la tolérance zéro

Dès lors, les ultras s’estiment victimes d’une répression abusive. Selon eux, elle ne viserait pas seulement à lutter contre les violences, mais à les faire taire en tant que contestataires. La fermeture du bloc des Green Angels en serait un nouvel exemple. Cependant, force est de constater que cette fermeture fait bien suite à plusieurs incidents impliquant des ultras stéphanois : jets de projectiles, violences physiques… Les ultras tendent régulièrement le bâton pour se faire battre en provoquant des débordements qui justifient ensuite la fermeté à leur égard.

Pendant longtemps, la « politique » française à l’égard du hooliganisme n’en était pas vraiment une. Elle consistait essentiellement en des réactions ponctuelles à des évènements médiatisés. Depuis la fin des années 2000, une politique systématique s’est mise en place, en s’appuyant sur une collaboration étroite entre autorités sportives et publiques. Cette politique repose sur le « principe de précaution » , sur la « tolérance zéro » et sur la volonté de faire le tri entre les « bons » et les « mauvais » supporters. Le souci, c’est que les ultras sont à la fois les « meilleurs » supporters, puisque ce sont eux qui mettent le plus d’ambiance, et les « pires » supporters, puisqu’ils créent parfois des incidents. Sans les ultras, il y a beaucoup moins d’incidents, mais aussi beaucoup moins d’ambiance.

L’optique actuelle consiste à mettre ces ultras sous pression, à ne leur passer aucun débordement, comme le prouve la traque accrue des fumigènes. Elle est justifiée par l’idée que certains supporters ne comprendraient que le bâton. Elle produit des résultats : elle a permis de limiter significativement les incidents entre supporters autour des stades et aussi de reprendre la main sur certains virages qui étaient devenus des « zones autonomes temporaires » pour reprendre l’expression d’Hakim Bey, théoricien prisé des pionniers de la musique techno.

Mais cette politique présente également des effets pervers. D’abord, elle exacerbe les tensions entre policiers et supporters, ce qui a débouché sur plusieurs incidents graves cette saison, par exemple à Montpellier ou à Reims. Ensuite, elle conduit à opposer les clubs à leurs propres supporters, puisque les craintes de sanctions infligées par la LFP amènent les clubs à reporter cette pression sur leurs fans, ce qui tend parfois les relations. Puis, elle brise ces « zones autonomes temporaires » , qui peuvent aussi avoir des aspects positifs. Enfin, l’application du principe de précaution peut conduire à des absurdités, telles les sanctions infligées à l’ASSE et au Stade rennais suite à l’envahissement de leurs terrains pour fêter la qualification en finale de Coupe de la Ligue, sanctions fortement réduites face au tollé suscité par cette décision.

Est-il possible d’intégrer les associations de supporters dans le monde du foot ?

En organisant un congrès national des associations de supporters en janvier 2010, l’ancienne secrétaire d’État aux sports Rama Yade avait amorcé une autre politique, que nous avons tenté de détailler (avec des collègues sociologues) dans le « Livre vert du supportérisme » remis quelques mois plus tard. Le principe était de préférer à la tolérance zéro une réponse graduée en fonction des faits. Et de prôner une politique qui ne se limiterait pas à la sanction mais qui associerait répression des comportements graves et renforcement de l’intégration des supporters dans le monde du football afin de désamorcer tout un ensemble de petites tensions qui pourrissent le quotidien des supporters actifs et leurs relations avec les autorités sportives et publiques. L’objectif était de définir les droits et devoirs des supporters, ce qui s’avère complexe parce que les supporters rechignent à accepter des devoirs puisqu’ils estiment ne pas avoir de droits et que les clubs répugnent à accorder des droits à des supporters qui seraient incapables de respecter leurs devoirs. En l’absence de véritable cadre national, les relations entre dirigeants et supporters sont très variables d’un club à l’autre. Si elles sont parfois constructives, elles reposent aussi, souvent, sur des rapports de force qui peuvent devenir malsains.

L’approche suggérée dans ce livre vert a été écartée par les autorités publiques et sportives, sous prétexte qu’elle serait utopique. Les incidents récurrents causés par les ultras, leur incapacité à s’unir pour lutter collectivement en définissant clairement leurs revendications sont souvent pris comme preuves de l’impossibilité d’en faire des interlocuteurs responsables. Dès lors, le cercle vicieux se referme. Quand les ultras font l’effort de se rassembler, de manifester pacifiquement et de rédiger une motion, ils ne reçoivent aucune réponse des autorités sinon la réaffirmation de la fermeté envers les hooligans, ce qui renforce ceux parmi les ultras qui sont persuadés qu’il n’y a rien à attendre du dialogue. Les ultras ont tendance à se percevoir comme des victimes. En mettant dans le même sac des comportements de gravités très diverses (par exemple les violences physiques ou les jets d’engins pyrotechniques sur la pelouse ou dans les tribunes et l’usage festif de fumigènes ou la consommation de cannabis) et en refusant de dialoguer, les autorités entretiennent cette représentation. Elles favorisent ainsi la radicalisation des ultras.

Du cercle vicieux au cercle vertueux ?

Il n’est pas forcément naïf de croire en un cercle plus vertueux et en une meilleure conciliation entre les impératifs de sécurité et l’ambiance populaire des stades. Il s’agirait d’accorder aux supporters de vrais droits pour qu’ils acceptent de vrais devoirs. De faire preuve de plus d’équilibre en valorisant les aspects positifs de leur monde au lieu de se focaliser seulement sur ses travers (qu’il convient cependant de ne pas occulter). D’encourager une « désescalade » des tensions entre policiers et supporters, pour reprendre l’expression du sociologue allemand Gunter Pilz, très écouté de la Fédération allemande de football.

C’est d’autant moins naïf que c’est la voie qu’empruntent les autorités européennes, sportives comme politiques. Des fédérations comme Supporters Direct ou Football Supporters Europe sont des interlocuteurs de l’UEFA et des institutions européennes. L’UEFA imposera à la reprise du championnat la désignation par chaque club d’un officier de liaison avec les supporters. La commission européenne considère l’actionnariat populaire comme une perspective intéressante pour améliorer la gouvernance du football : elle a ainsi subventionné un projet coordonné par Supporters Direct, dans lequel intervient l’association À la Nantaise.

Pour s’engager dans ce cercle vertueux, il faudrait que chacun y mette du sien. Que le monde du football ouvre vraiment les discussions avec l’ensemble des supporters pour construire des stades fervents et sûrs et pour mieux définir le rôle des fans. Que les supporters français se fédèrent et que les ultras parviennent à définir leurs priorités et à prendre leurs distances par rapport à la violence et aux hooligans. Car les enjeux sont importants, en termes de gouvernance du football comme de sécurité : de nouveaux affrontements policiers-supporters pourraient très mal finir, tout comme de nouvelles violences entre supporters rivaux par exemple entre Lyonnais et Stéphanois.

par Nicolas Hourcade

Nicolas Hourcade est sociologue. Pour approfondir l’analyse, outre l’article, en lien dans le texte, sur la place des ultras dans le football (publié dans la revue Pouvoirs en 2002), un texte sur l’ordre des stades, écrit avec Antoine Lech et mis en ligne en 2011, peut être consulté dans le bulletin de l’Association des Chercheurs Francophones en Football.

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