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Le Barça mérite-t-il vraiment cette Liga ?

Par Robin Delorme, en Espagne
Le Barça mérite-t-il vraiment cette Liga ?

Alors qu'ils déclaraient se tourner vers les vacances et le Mondial il y a deux semaines, les Blaugrana se retrouvent à jouer une finale inespérée ce samedi (18h) face à l'Atlético. Dans leur Camp Nou, une victoire suffirait à les sacrer champions d'Espagne : un beau pied de nez aux pronostics. Pour autant, ce cadeau divin est-il bien mérité ?

« Nous pouvons pratiquement dire que la Liga est perdue, l’Atlético doit toujours jouer, mais cela semble très difficile. » « Nous donnons la Liga pour perdue, nous pouvons seulement espérer un miracle. » Quelques instants après un nul en forme de défaite face à Getafe (1-1), Sergio Busquets et Xavi ont le discours abattu. Avec ce petit point pris, les Blaugrana pensent voir s’échapper en tête de la Liga Colchoneros et Merengues. C’était sans compter sur les faux pas du Real Madrid face à Valence (1-1), à Valladolid (1-1) et à Vigo (1-1), et de l’Atlético de Madrid face à Levante (2-0) et Málaga (1-1). Bref, en l’espace de deux semaines, et sans même s’imposer une fois, le Barça a de nouveau son destin entre les pieds. Le « miracle » tant espéré par Xavi est là, ne reste plus désormais qu’à s’imposer face à l’Atlético au Camp Nou. Une mission loin d’être impossible. Oui, parce que…
Les règles de la Liga sont connues de tous : remporter un championnat, c’est la prime à la régularité. En cas de victoire sur l’Atlético ce samedi, personne ne pourra discuter la légitimité du titre barcelonais. Si victoire et titre il y a, cela signifie que les Blaugrana « auraient remporté leurs deux confrontations face au Real et auraient concédé un nul sur la pelouse du Calderón avant de s’imposer à domicile » , dixit Sergio Solé, journaliste au Mundo Deportivo en charge du FCB. Le Barça a un bilan favorable face aux autres ténors de Liga, un succès sur l’Atlético ne ferait donc que renforcer cette supériorité. « Je parie que si tu questionnais individuellement chaque joueur, aucun ne serait satisfait de son rendement. Collectivement, le titre en Liga pourrait au moins amener un semblant de sourire à cette saison pas vraiment réussie » , nuance pour sa part Miguel Ángel Nadal, oncle de et ancien défenseur catalan de 1991 à 1999. Un sourire qui serait un dernier adieu à Tito Vilanova, décédé il y a de ça trois semaines. « J’ai parlé avec deux d’entre eux, ils veulent remporter cette Liga pour Tito. Et même pour Martino » , poursuit le gratte-papier du Mundo. Pour Tata Martino, ce serait un juste retour des choses. Déniché à Rosario l’été dernier, l’Argentin a tout connu au Barça : des bâtons dans les roues, une crise extra-sportive folle, un recrutement serré et des blessés en cascade. Bref, un contexte des plus merdiques qu’il n’a pas demandé. Le bougre ne s’est pourtant jamais caché et a toujours assumé être « le premier coupable » . Non, parce que…
Plus que le titre du Barça, ce serait l’échec de l’Atlético dont il serait question. Un vilain opportuniste, comme le dirait ce cher Jacques, qui profiterait du malheur des autres pour faire son bonheur. Le club des Matelassiers est l’attraction numéro 1 cette année depuis son parcours exceptionnel en Ligue des champions (élimination du Milan, de Barcelone et de Chelsea). « L’Atlético de Madrid a été exceptionnel. Il fait une saison extraordinaire. Avec son effectif, il a atteint un niveau pendant toute l’année que personne n’aurait imaginé, avoue l’ancien membre de la dream team de Cruyff. Au contraire, le Barça a un groupe bien plus fourni. Si les deux arrivaient à égalité à la fin du championnat, l’Atlético mériterait 100 fois de l’emporter. Mais, le mérite dans le football… » Pour le Barça, « ce serait une fin de cycle parfaite » , selon Sergi Solé, « un moyen d’appréhender une rénovation en profondeur de l’effectif tout en gagnant. » Justement, si les supporters barcelonais espérent un titre domestique, cela ne ferait que renforcer la direction actuelle. Sur un plan sportif, la bande à Zubizarreta a frôlé l’incompétence à bien des niveaux. Depuis deux ans, aucun central n’a été recruté, les rares acquisitions (Song et Alexis) sont loin de faire l’unanimité, et le transfert de Neymar, indépendamment des prestations de l’intéressé, est un crash. Trait d’union avec l’aspect économique, si ce « Neymar Gate » a bien coûté la tête de Rosell, il n’a pas eu la peau de son système. « Dans un club qui a une exigence comme le Barça, tu n’as pas le droit à l’erreur. Ou très peu. Cette saison, le niveau et le rendement des joueurs ont considérablement baissé » , conclut Miguel Ángel Nadal. Une exigence qui s’applique aux employés (Xavi&co) comme aux patrons (Bartomeu et compagnie). Et ce grand coup de balai ne serait pas de trop dans les bureaux.

Par Robin Delorme, en Espagne

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