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Viktor Gyökeres à Arsenal : la solution à 75 millions ?
C’est officiel depuis ce week-end : Viktor Gyökeres s’est engagé à Arsenal pour 75 millions d’euros. Une suite logique pour l’homme aux 97 buts en deux saisons au Sporting, et un recrutement important dans un effectif où l’absence de buteur de métier s’est fait ressentir la saison passée. Le flirt de l’été annonce-t-il une véritable idylle ?

C’est un casse-tête dont la solution ne pouvait être trouvée qu’à prix d’or. Tout au long de la saison, du côté d’Islington, Mikel Arteta n’a cessé de multiplier les essais pour tenter de répondre à l’équation à une inconnue qu’est resté le front de l’attaque des Gunners des mois durant. Finalement, la solution vaut 16 points au Scrabble, et 75 millions d’euros – bonus compris – sur le formidable marché aux buteurs qu’est la Premier League. Elle s’appelle Viktor Gyökeres.
Great to have you with us, Viktor 👊 pic.twitter.com/UTohPE17Ez
— Arsenal (@Arsenal) July 27, 2025
« Ai-je déjà dit non à un buteur ? On manque de buts, de joueurs, d’options » se désolait le coach espagnol en janvier, alors qu’à la longue blessure de Bukayo Saka s’ajoutait celle de Gabriel Jesus, lui-même rejoint à l’infirmerie par Gabriel Martinelli et Kai Havertz. Contraint aux soins, l’Allemand disparaissait au moment où il dissipait enfin les doutes quant à son profil incertain : trop tendre pour un avant-centre, et pas assez altruiste pour un numéro 10. Bidouillant avec Leandro Trossard ou Mikel Merino en pointe, Arteta s’est heurté au plafond de verre des Gunners, dauphin n’ayant jamais su titiller le champion liverpuldien, et demi-finaliste de Ligue des champions sans avoir les moyens d’enquiquiner sérieusement le rouleau compresseur parisien. Il aura donc fallu attendre l’été pour que le vœu de l’entraîneur basque soit exaucé, avec la signature d’un véritable attaquant star.
Du banc de Brighton au n°14 d’Arsenal
Malgré une saison plus qu’honorable, les Londoniens sont trop souvent apparus sans imagination dès que le jeu se fermait, manquant cruellement de tranchant dans les derniers mètres adverses quand il ne s’agissait pas de coups de pied arrêtés, et s’en remettant bien généralement au génie de Martin Ødegaard ou Bukayo Saka pour faire la différence. La signature de Super Viktor, loin de faire disparaître de la circulation Havertz, pourrait au contraire libérer l’Allemand, qui peinait souvent à peser sur les défenses adverses, pour lui permettre de davantage briller dans l’entrejeu. En plus d’offrir un point de fixation en béton à la pointe de l’attaque, afin de créer des espaces et de multiplier les possibilités pour Saka et son compère Gabriel Martinelli. Surtout, la présence dans la surface de la machine à buts suédoise devrait assurer des débouchés aux multiples débordements des ailiers, et une cible évidente à l’abord des buts adverses, là où Havertz ou Trossard disparaissaient trop souvent. Mais bien qu’un joueur ayant inscrit la bagatelle de 97 buts en deux saisons soit supposé apporter certaines garanties, des inconnues demeurent.
Dans un club habitué à jouer sans véritable numéro 9 depuis près de trois saisons, la greffe peut-elle prendre facilement ? L’arrivée du Golgoth suédois de 27 ans (1,89 m), aux méthodes bien différentes du soyeux Kai Havertz, offre autant de nouvelles possibilités qu’elle peut perturber les habitudes offensives des Canonniers. Autre incertitude : la capacité de Gyökeres à se montrer autant à son aise en Premier League qu’en Liga portugaise. Installé dans un fauteuil au sein d’une équipe dominant son championnat, il aura plus de boulot pour marcher sur la PL, compétition dans laquelle il compte trois apparitions sur le banc (avec Brighton, en 2018-2019)… mais aucune sur le terrain. Reste, pour lui, à démontrer qu’il est bien le joueur dont avait besoin Arsenal pour dynamiser une attaque trop souvent prévisible. Et pour prouver qu’il n’est plus cet attaquant moyen de Championship, mais bien l’un des meilleurs buteurs au monde, le Suédois a eu l’idée de prendre le numéro 14 d’un certain Thierry Henry. Histoire de marcher dans ses pas ?
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