S’abonner au mag
  • Coupe de France
  • Finale
  • Les Herbiers-PSG

La revanche de Joachim Eickmayer

Par Florian Lefèvre
La revanche de Joachim Eickmayer

En échec à Sochaux et Amiens, Joachim Eickmayer broyait du noir lorsqu'il a débarqué en Vendée l’été dernier. Une saison plus tard, le Ch’ti de 25 ans est en train de lancer sa carrière. Enfin. Alors, il profite. À fond.

08/05/2018 21:05
Coupe de France – Finale
Diffusion sur

Depuis sa chambre du château de Clairefontaine, à la veille de disputer une finale de Coupe de France contre le PSG, entre la photo officielle et un dernier entraînement à la découverte du Stade de France, Joachim Eickmayer est « en plein kiff ! » En retournant Laval 3-2 vendredi dernier, l’équipe des Herbiers s’est délestée du costume de relégable en National 1 avant d’aborder ce match d’une vie. Le maintien ? « Les gens ne calculent pas trop le championnat. C’est la finale dont ils nous parlent. Même mon proprio ! À chaque fois qu’il me croise, il m’en parle… En début de saison, on ne gagnait pas un match. La Coupe de France a rendu les gens fiers » , énonce Eickmayer avec son accent ch’ti. Parce qu’avant de fouler la pelouse de Saint-Denis, le milieu de terrain des Herbiers a arpenté jusqu’à 18 ans le stade Duflot de Calonne-Lievin, et sa piste en stabilisé.

PH, Ligue 1, National 1

Petit-fils de mineur, le gamin grandit à Lens à la belle époque des Sang et Or. « La Ligue des champions, Sibierski, (Seydou) Keita, Moreira, Utaka… je me souviens d’un 7-0 contre Auxerre à Bollaert. » L’opportunité d’intégrer un club pro arrive finalement grâce à son coach en PH à Calonne-Lievin, Frédéric Cochez, qui travaille en parallèle comme recruteur pour le FC Sochaux-Montbéliard. Quelques mois plus tard, à l’été 2013, le Nordiste fait ses débuts en Ligue 1 sur la pelouse de l’Évian Thonon Gaillard, le club qui enverra les Lionceaux en Ligue 2 au match retour, lors de la dernière journée, à Bonal. Mais, depuis le départ d’Éric Hély et l’arrivée d’Hervé Renard, Eickmayer est passé de titulaire à remplaçant du remplaçant. Le club descend, le joueur se trouve un essai à Luzenac. « Ça se passait super bien, j’avais l’impression de jouer avec mes nouveaux coéquipiers depuis longtemps, mais vous connaissez la suite… »

La suite, c’est Luzenac qui multiplie les recours contre la décision de la DNCG pour finir par plonger en DHR. Début septembre, l’effectif entier se retrouve à la recherche d’un emploi. « Je suis revenu habiter chez ma mère à Lens, confie Eickmayer. Pendant un mois et demi, je n’avais rien à faire. Rien. Je regardais la télé et je voyais des potes que j’avais perdus de vue à cause de la distance. » Le joueur se relance finalement à Arras, là où joue son frère, en CFA. Puis rejoint rapidement l’ancien coach de Luzenac, Christophe Pélissier, qui a rebondi à Amiens. La montée en Ligue 2, Eickmayer la vit sur le terrain. La montée en L1, il l’a vécue devant sa télé, à Lens. « Chez moi, j’ai crié quand Emmanuel Bourgaud a marqué ! On ne peut pas être dégoûté parce qu’on ne joue pas, ça serait égoïste. » Comme à Sochaux, le Ch’ti n’entre plus dans les plans de l’entraîneur. « Je n’ai parlé avec personne, je suis parti. » Direction la Vendée.

« Peu de mots sortaient de sa bouche »

À la reprise de l’entraînement avec Les Herbiers, Frédéric Reculeau – le prédécesseur de Stéphane Masala – découvre un joueur « blessé dans son orgueil. Peu de mots sortaient de sa bouche. Il se dévalorisait. » « Quand un joueur pense qu’il est nul… » Se met alors en place toute une approche psychologique du staff pour lui redonner confiance et l’intégrer au groupe, a fortiori car son jeu est tourné vers le collectif. « Il a fallu le responsabiliser sur le terrain. C’était toujours des discussions informelles, on sentait qu’il ne fallait pas mettre la pression » , précise Reculeau. S’amorce alors petit à petit une évolution positive jusqu’à ce que Eickmayer prenne les clés du milieu des Rouge et Noir. « C’est un joueur complet, technique et athlétique. Il aime travailler pour les autres et il a les capacités pour jouer au moins en Ligue 2 » , s’emballe le coach qui s’est fait remplacer en janvier dernier au profit de son adjoint, qu’il considérait « comme son frère » .

Depuis le 32e de finale à Angoulême, Eickmayer a joué en intégralité tous les matchs des Herbiers en Coupe de France. Et, ce mardi, en finale, le Ch’ti pourrait avoir face à lui Lassana Diarra, un joueur qu’il apprécie particulièrement, une forme d’inspiration, aussi : « Il revient de loin, mais quand il joue, c’est la classe. » Le Jo n’a plus qu’à faire ce qu’il sait faire de mieux. S’il est sympa, le proprio de son appart’ lui fera une ristourne sur le prochain loyer.

Dans cet article :
Dans cet article :

Par Florian Lefèvre

Tous propos recueillis par FL.

Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

21
Revivez OM-Lens (2-1)
Revivez OM-Lens (2-1)

Revivez OM-Lens (2-1)

Revivez OM-Lens (2-1)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Les Herbiers

Sochaux