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La Ligue 1 est-elle vraiment plus forte que la Liga ?

Propos recueillis par Antoine Donnarieix
La Ligue 1 est-elle vraiment plus forte que la Liga ?

« Pour la majorité des clubs, la Ligue 1 est plus forte que la Liga. » En une phrase sur le plateau de Téléfoot, Hatem Ben Arfa s’est mis les amateurs du championnat de France dans la poche. Pour vérifier son affirmation, il fallait en débattre avec d'autres joueurs. Réponses d'un défenseur, d'un milieu de terrain et d'un attaquant passés par les deux championnats.

Cédric BakambuAncien attaquant du FC Sochaux-Montbéliard (2010-2014) et de Villarreal (2016-2018)

« Cela dépend des époques, et des cycles. À mon époque, si je devais comparer mes deux passages en Ligue 1 et en Liga, je dirais que la Liga reste au-dessus. À Sochaux, on jouait le bas de tableau, mais on affrontait quand même toutes les équipes du championnat. Donc globalement, j’étais plus impressionné par les équipes espagnoles. Après, ce n’est pas non plus une grande différence. Mais en Espagne, ça va plus vite. Les équipes essaient de proposer du jeu au sol, c’est culturel et différent de la France. Avec Sochaux, on prenait moins de risques. C’était un contexte difficile, on jouait le maintien, et les matchs à pression étaient toutes les fins de semaine. En Liga, tu as beau faire partie du haut de tableau, tu peux te retrouver contre une équipe qui joue le maintien et te faire dominer dans le jeu. Je parle simplement du jeu, pas du résultat final. Parfois, tu vas jouer une équipe que tu n’imagines pas du tout jouer le maintien… J’ai le souvenir de Las Palmas, à l’époque où Quique Setién entraînait leur équipe : ils m’ont traumatisé ! Tu pouvais penser qu’ils avaient le niveau européen, sincèrement. Il y avait de la qualité collective, et du jeu vers l’avant. Les souvenirs que j’ai de France, c’est que les équipes qui jouaient, c’étaient celles qui se sentaient libérées de la menace d’une relégation. Quand tu joues le maintien en France, tu vas plus penser à bétonner. En Liga, pas du tout. Quand Hatem dit que le Barça et le Real« cachent la forêt », je vois ce qu’il a voulu dire parce que le Barça et le Real sont des mastodontes.

J’ai le souvenir de Las Palmas, à l’époque où Quique Setién entraînait leur équipe : ils m’ont traumatisé ! Tu pouvais penser qu’ils avaient le niveau européen, sincèrement.

Quel que soit le championnat où tu les mets, ils seront toujours en tête. À mon époque, en Liga, l’Atlético était aussi très impressionnant, car ils étaient à égalité avec le Barça et le Real en fin de saison. Mais« cacher la forêt », je ne l’aurais pas tourné comme ça. Ce qu’il a voulu dire, c’est que l’écart est très conséquent entre le Barça, le Real et le reste. Après, on sait aussi que l’intérêt d’un championnat peut aller super vite. En deux ou trois ans, la Liga a perdu Neymar et Cristiano Ronaldo. Le championnat évolue, mais à titre personnel, Villarreal était la période la plus agréable de ma carrière parce que je découvrais le très haut niveau. Grâce à mon coach Marcelino García Toral, j’ai fait évoluer ma vision tactique du football : j’ai appris à donner le ballon au joueur le mieux placé pour marquer, il y a la volonté de l’efficacité à travers le jeu collectif. En Ligue 1, je ne vais pas mentir, je n’y pensais pas. Pour être bon en Liga, il faut aussi être capable de répéter les efforts. Le ballon circule vite d’un but à l’autre, cela nécessite un bon cardio. À Villarreal, j’ai le souvenir d’un groupe très étoffé pour permettre la rotation quand cela était nécessaire. Chaque joueur possède sa propre expérience, et le style de jeu d’Hatem est aussi différent du mien : c’est un dribbleur, alors que je suis plutôt un buteur. Il faudrait savoir s’il considérait la Ligue 1 meilleure que la Liga à titre individuel ou collectif. Quoi qu’il en soit, je souhaite le meilleur à Hatem. »


Yann BodigerAncien milieu de terrain du FC Toulouse (2014-2019) actuellement au FC Cadix, promu en Liga (2019-2020)

« Pour ce premier match de Liga contre Osasuna, c’était compliqué au niveau collectif. On était compact, on essayait de bien jouer les coups. Mais dès que tu perds un ballon, ça ne pardonne pas. En cela, je trouve que ce match de Liga colle bien à ce que j’ai pu vivre en Ligue 1. Il faut beaucoup de réalisme pour gagner, il faut bien gérer ses temps faibles. Nous n’avons pas été dépassés, mais nous n’avons pas su revenir quand l’occasion s’est présentée. S’il faut établir un comparatif entre le dixième de Ligue 1 et le dixième de Liga, je vais te dire que cela se vaut.

À Toulouse comme à Cadix, les objectifs étaient clairs : il fallait lutter pour le maintien en première division.

À mon avis, tu les opposes sur quatre matchs, ça doit faire au moins une victoire pour chaque équipe. Ce sont des philosophies similaires, avec un football rapide porté vers l’avant et une fiabilité tactique. Après, dresser un bilan plus complet sur les deux championnats, c’est encore beaucoup trop tôt pour ma part. Mais je sais qu’il s’agit de deux bons championnats, où il faut de la constance dans la victoire. Chaque année, en France comme en Espagne, on retrouve plus ou moins les mêmes cinq ou six premières équipes, et cela prouve qu’il y a des valeurs sûres. À Toulouse comme à Cadix, les objectifs étaient clairs : il fallait lutter pour le maintien en première division. Cadix n’est plus remonté en Liga depuis quinze ans, ils veulent s’installer à moyen terme dans cette division. Ici, je retrouve un entraîneur (Álvaro Cervera, N.D.L.R) qui me fait beaucoup penser à Monsieur Dupraz. Il est plutôt dans un registre défensif, prêt à rester costaud derrière et jouer les contres à fond pour faire mal à l’adversaire. C’est quelqu’un de très communicatif qui prend souvent, voire tout le temps, la parole avant les matchs pour nous booster mentalement avant de partir à l’échauffement. Il aime le comportement guerrier sur le terrain, et préfère l’efficacité au beau jeu. Maintenant, le fait que l’expérience de Ben Arfa soit relativement courte lui a donné l’impression d’une Ligue 1 meilleure. C’est son avis, et chacun a le droit de s’exprimer. De mon côté, j’attends d’avoir une vision plus globale. Mais à première vue, les deux championnats sont similaires. »


Michaël CianiAncien stoppeur du FC Lorient (2006-2009 et 2016-2017), des Girondins de Bordeaux (2009-2012) et de l’Espanyol de Barcelone (2015-2016)

« La Ligue 1 plus forte que la Liga, je ne dirais pas cela. À vrai dire, c’est plutôt une question de particularités et de différences. La Liga que j’ai connue était plus technique et rapide, tandis que La Ligue 1 est plus physique et tactique. Il y a des caractéristiques plus ou moins prononcées, mais ce n’est pas un rapport de force. En Liga, les deux équipes qui sortent du lot sont le Real Madrid et le FC Barcelone. Eux, ils viennent d’une autre planète et ne jouent pas le même championnat. Ensuite, les équipes sont moins physiques qu’en Ligue 1, mais elles demandent beaucoup de jeu en mouvement.

Même si j’avais davantage joué en Espagne, j’aurais quand même dit que la France est le pays où tu prends le plus de plaisir à défendre. La connaissance de la tactique est plus stricte, plus pointue. Mais mon affirmation est probablement due au fait que j’étais entraîné par Christian Gourcuff.

À l’Espanyol, même le travail physique se faisait avec le ballon. Cela permet de s’habituer à jouer rapidement avec la balle dans les pieds. De mon expérience et dans la globalité, je considère que les deux championnats se valent : il y a une équivalence de niveau. J’ai vu de très bons joueurs émerger à Lorient, avec Christian Gourcuff : Gameiro, Abriel, Jallet… Cela prouve que le travail de formation est bon, et en Espagne, j’ai aussi vu débarquer de très bons joueurs espagnols comme sud-américains qui s’adaptent bien à la culture du championnat. Quand j’étais à l’Espanyol par exemple, j’ai pu côtoyer Caicedo. Ou même Asensio, qui était prêté par le Real Madrid. Ce qui est sûr, c’est qu’il existe une énorme différence entre le dixième du championnat de Liga et une équipe membre du top 4, car ce sont des équipes habituées à la Coupe d’Europe. Après, même si j’avais davantage joué en Espagne, j’aurais quand même dit que la France est le pays où tu prends le plus de plaisir à défendre. La connaissance de la tactique est plus stricte, plus pointue. Mais mon affirmation est probablement due au fait que j’étais entraîné par Christian Gourcuff. À Lorient, j’ai pris le temps de savoir comment je pouvais progresser. Nous avions une rigueur tactique qui nous permettait d’être bons, constamment. Quand je suis arrivé à Bordeaux, c’était différent : j’intégrais une équipe en pleine confiance qui faisait peur à tout le monde avec un coach (Laurent Blanc, N.D.L.R) qui dégageait quelque chose de très fort, mais l’équipe n’était pas bonne tactiquement. Malgré ça, on gagnait tout car on rattrapait nos erreurs tactiques comme une mauvaise couverture ou un mauvais marquage par nos qualités individuelles. Quand j’étais en Liga, mis à part les grosses équipes, je n’ai pas été transporté de fou par la philosophie de jeu. Quand je jouais le Real Madrid ou la Real Sociedad, je sentais que ce n’était pas pareil. »

Propos recueillis par Antoine Donnarieix

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