- Fin du monde
La fin du monde selon Gaël Maïa
Les Mayas auraient décrété que toute cette mascarade plus connue sous le nom de « la vie » s’arrêterait ce vendredi, a priori vers midi. Un des leurs, Gaël Maïa, formé à Bordeaux et actuellement à Pétange (D1 luxembourgeoise), donne deux-trois tuyaux pour mourir heureux.
Il y a des choses qui ne s’expliquent pas. Champion du monde moins de 17 ans à Trinité-et-Tobago en 2001, génération Sinama-Pongolle et Le Tallec, Gaël Maïa se retrouve onze ans plus tard au CS Pétange, club du bas de tableau luxembourgeois. Formé aux Girondins, avec lesquels il a remporté le championnat de France des réserves pro en 2005, le talentueux milieu de terrain de 28 ans a ensuite emprunté le sous-sol : Sannois Saint-Gratien, AS Moulins, Excelsior Virton, puis le Grand-Duché. Une certaine idée de l’apocalypse.
Partant du principe que la fin du monde est programmée à vendredi, 12h12, à quelle heure as-tu prévu de te lever ?À 7h30, car je dois emmener mon gosse à l’école. Vendredi, je pars en vacances dans la région de Bordeaux, ma femme est de là-bas. Alors vers midi, je serai au volant de ma voiture, sur la route.
Y a-t-il un petit-déjeuner idéal pour un dernier jour de vie ?Un croissant, un pain au chocolat et un verre de jus multifruits. Je compte bien me défoncer le bide une dernière fois. Le dernier souhait, c’est important. Tant qu’à faire, j’aimerais aussi être entouré de ma famille.
Est-ce important de mourir bien coiffé ?Pas forcément. En revanche, autant être sapé. Si on retrouve mon corps, j’aimerais bien qu’on dise : « Celui-là, il avait de la classe pour son époque. » La coiffure risque de se détériorer. Pas les vêtements.
Peut-on se permettre de faire l’impasse sur le brossage de dents histoire de gagner du temps ?Ouais, que tu sentes bon de la bouche ou pas, on s’en fout. Je te rappelle qu’on va mourir.
Que faire de l’argent durement épargné ?Tu le claques de la manière que tu veux, mais tu le claques. Tu fais toutes les conneries imaginables, t’achètes des choses inaccessibles. Moi ? Je sais pas, sûrement un château et une Ferrari.
À quelle pulsion passible d’une peine de prison serais-tu tenté de céder ?Je n’irai pas jusqu’à faire un truc illégal, mais bon, pourquoi ne pas faire l’amour avec cinq filles en même temps ? Vu qu’on va tous mourir, je pense que personne n’y verra d’inconvénient.
Sportivement, quel trophée faut-il avoir remporté avant de partir ?La Coupe du monde ! Et ça tombe bien, moi, c’est fait. On va dire que c’est le meilleur souvenir de ma carrière. Après, je n’ai pas forcément gardé contact avec les gars de cette génération. On a bien déliré sur le coup, mais ensuite, chacun fait sa life. Le foot, c’est comme ça, tu vas à gauche, à droite, puis tu perds tout le monde de vue.
Y a-t-il un geste technique que tu aimerais emporter dans ta tombe ?Le geste que j’ai toujours kifé, c’est la Panenka. J’ai tiré pas mal de penaltys dans ma vie, mais je n’ai jamais eu le cran d’en tenter une.
Propos recueillis par Matthieu Pécot