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La fin du monde

Par Thibaud Leplat
La fin du monde

Tito Vilanova rechute. Un an après son opération, l'entraîneur du FC Barcelone est à nouveau la cible d'un crabe malveillant. La nouvelle est terrible pour Barcelone. Interprétation.

Ce matin, l’annulation à la dernière minute des festivités de Noël à Barcelone cachait quelque chose. Quelque chose de beaucoup plus grave que le Petit Jésus ou le père Noël. Pourtant, il en avait, des bonnes nouvelles, papa Rosell, à distribuer à ses socios : la prolongation des trois piliers Messi, Xavi et Puyol, les 13 points d’avance en Liga sur Madrid et même la semi-résignation de Mourinho devant la supériorité de son rival. Le Real concédait un nul stupide contre l’Espanyol et le Barça corrigeait l’Atlético à domicile. Même El Cholo Simeone, la révolte faite entraîneur, en prenait 4 avec son Atlético Falcao et concédait un gramme de réalisme : « Je pars d’ici avec la sensation que nous sommes une équipe forte, capable de se mesurer à n’importe qui, qui sait à quoi elle joue et qui sait utiliser ses armes mais en face, il y a Barcelone qui est au-dessus de tout le monde. Contre ça, c’est impossible. » Plus ouvert sur les extérieurs, plus réaliste en défense, plus percutant au milieu, plus osé autour de la surface et plus décisif : le Barça de Tito, c’était celui de Guardiola en mieux. Son équipe venait de réaliser le meilleur départ de Liga de son histoire (15 victoires, 1 nul). Même Abidal allait rejouer. Tout était bleu. Tout était beau.

La blessure de Messi contre Benfica avait pourtant déjà donné une idée de l’insoutenable légèreté de la bête Barça. La Liga était pliée. Tout semblait déjà écrit. Seul la fin du monde aurait pu empêcher ce Barça triomphal d’avaler un autre trophée. Mais la fausse-alerte sur la cheville de Messi sortait quelques fantôme du placard. Valdano l’expliquait hier : « La supériorité footballistique de Barcelone est dévastatrice. Il n’y a qu’un contretemps qui pourra ouvrir ce championnat. L’image qui le prouve, c’est la sortie sur civière de Messi contre Benfica. D’un seul coup, les 11 points d’avance ne semblaient pas tant que cela. » Il y a dans l’âme culée une forme de résignation face aux évènements historiques. Si le Real est le club de la grandeur historique de l’Espagne, Barcelone en est sa malédiction. Le monde ne veut pas du Barça. La preuve : Di Stéfano part au Real, le Camp Nou n’en finira jamais d’être remboursé, la Coupe d’Europe se refuse jusqu’en 1992, le rapt de Quini en 1981 qui met fin aux chances de titre, l’infarctus de Cruyff en 1991, la trahison de Figo en 2000, les années Gaspart. Le temps de Guardiola était enfin la revanche devant tant d’injustices. « Il y a des gamins qui n’ont jamais vu perdre le Barça » , se réjouissait Joan Laporta. Mais l’Histoire s’acharne. À 12h40, les médias catalans annoncent : Tito Vilanova rechute. Sa glande parotide est à nouveau cancéreuse. Le Barça perd son entraîneur au milieu de la saison.

Interpréter ce genre de nouvelle est une mission difficile parce qu’elle relève du secret médical et de la décision d’un homme sur son sort. Mais il n’y a que quelques inconscients qui songeraient à un Tito maintenu sur le banc malgré la maladie. Même Chavez a dû lâcher le pouvoir pour se soigner, même Éric Abidal s’est éloigné un temps de la vie quotidienne d’un club professionnel pour combattre le crabe. Après tout, quand Cruyff part au bloc en 1991, Rexach prend l’intérim et le Barça est champion quand même. Rien n’empêche donc Jordi Roura, son adjoint, de reprendre la boutique le temps que Tito se refasse une santé. Andoni Zubizarreta, le directeur sportif, n’avait pas laissé le temps au monde de spéculer sur le départ de Pep. La même conférence de presse d’adieu du chef avait servi à annoncer son successeur. L’instabilité institutionnelle est la meilleure ennemie d’un club en pleine réussite sportive et économique. Mais il avait eu le temps de réfléchir. Cette fois-ci, tout est précipité. Cette fois-ci, Tito ne reviendra peut-être pas. « Entraîner le Barça à côté de ce que j’ai vécu l’an dernier, c’est un jeu d’enfants » , disait-il lors de sa présentation. Fin de la récré. Il est l’heure de faire ses devoirs et pour le Barça de poser une bonne question : il fait quoi, Guardiola, la saison prochaine ?

Par Thibaud Leplat

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