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La Bosnie pour l’Histoire

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La Bosnie pour l’Histoire

Toute la Bosnie s'en dit persuadée : elle disputera l'été prochain en Afrique du Sud son tout premier tournoi international. De son côté, le Portugal prie pour ne pas retourner au néant des années 90 et à son absence des Mondiaux américain et français. Pour y parvenir, elle devra passer sur le corps d'une équipe pas veinarde lors du barrage aller. Assurément, pas un cadeau.

La Bosnie-Herzégovine n’est plus qu’à 180 minutes de son premier tournoi international. Affiliée à la FIFA en 1996 et à l’UEFA deux ans plus tard, son histoire récente l’explique en grande partie. Sa constitution complexe, faite de trois communautés ethno-nationales (bosniaque, croate et serbe), également. Quatorze ans après les accords de Dayton, qui ont mis fin à la guerre, la crise politique institutionnelle s’éternise. Un Etat viable et fonctionnel n’a toujours pas émergé et le pays reste fracturé en deux entités, la Republika Srpska et la Fédération croato-musulmane. L’administration américaine et une délégation de députés européens tentent bien de défendre le « projet Bosnie » où un pouvoir unitaire fort serait centralisé à Sarajevo mais les chances d’aboutir sont minces à six mois des élections. Deux visions s’affrontent : le leader de la Republika Srpska, le premier ministre Dodik, milite pour
que les régions bénéficient d’un maximum d’autonomie au détriment d’un Etat affaibli pendant que les supporters de la présidence à trois de la Bosnie-Herzégovine veulent assseoir les prérogatives d’un pouvoir central puissant.

Le championnat de foot local se débat aussi dans d’inextricables luttes de clochers et de conflits larvés issus aussi des vieilles rancoeurs même si aujourd’hui, la quasi-totalité des internationaux jouent à l’étranger. Principalement en Allemagne.

Les hommes de Miroslav Blazevic ont réussi à s’extraire d’un groupe qui comprenait l’Espagne (intouchable avec dix victoires en autant de matchs), la Belgique, la Turquie, l’Estonie et l’Arménie. Peut-être que l’acte fondateur de cette escouade archi sous-estimée a eu lieu en avril dernier contre la Belgique lors des deux affrontements à quatre jours d’intervalle. A l’aller tout d’abord, dans un stade de Genk rempli pour moitié de supporters bosniaques, les coéquipiers du Montpelliérain Spahic sont allés punir les Diables Rouges (4/2) avant de remettre le couvert quatre jours plus tard à domicile (2/1). Les Belges formaient une constellation d’individualités sans liant et sans âme collective au contraire de l’escadrille de l’ex-coach de la Croatie 98, mue par un projet qui dépasse le strict d’un terrain de foot. Faire exister la Bosnie-Herzégovine sur une carte.

Les passerelles ne manquent pas entre la Bosnie 2009 et le troisième du Mondial français, nonobstant leur patrimoine génétique estampillé ex-Yougoslavie. Les artistes se mettent à la disposition du collectif et la discipline tactique est une de ses marques de fabrique dès lors que l’escouade a perdu la balle. Le contraire du Portugal, comme on l’a vu samedi. L’épine dorsale de l’équipe peaufine ses armes en Allemagne : Hrgovic (GreutherFürth, L2), Damjanovic (Kaiserslautern), Bajramovic (Francfort) et bien sûr le quatuor magique, Salihovic et Ibisevic d’Hoffenheim ainsi que Misimovic et Dzeko du champion allemand, les Loups de Wolfsburg. La montée en puissance de la Bosnie-Herzégovine la saison dernière correspond à l’émergence de ces deux duos offensifs. Salihovic et Ibisevic ont conduit Hoffenheim durant l’automne au sommet de la Bundesliga avant que la grave blessure de ce dernier condamne les espoirs européens du promu. Tandis que les exploits à répétition de Dzeko (26 buts) et Misimovic (21 assists) ont mené la formation de Magath au titre, rien que ça. Pas étonnant du coup à ce que Miralem Pjanic, le petit prodige lyonnais, soit la plupart du temps remplaçant.

A Sarajevo comme à Mostar, à Banja Luka comme à Tuzla, sur les ondes comme dans les journaux, la plupart des fans bosniaques se disent persuadés de se qualifier contre les stars lusitaniennes. Samedi dernier, l’équipe de Blazevic est apparue plus cohérente et infiniment plus collective. Au contraire d’un Portugal qui s’en remettait pour l’essentiel aux courses de Deco (qui se démultipliait aux quatre coins du terrain façon Valdo sous amphets) et aux entrechats de Nani (qui s’il a bien commandé une panoplie de Ronaldo à Noël (les gri-gri inutiles) a oublié les options efficacité et scoring). Seule consolation pour l’équipe de Queiroz, ses errements n’ont pas été punis au prix fort. La faute aux trois montants qui la sauvèrent d’une élimination quasi certaine. Mieux : le score flatteur de l’aller (1/0) s’accompagne de la suspension (2ème carton jaune) de trois titulaires de l’aller (Muratovic, Rahimic et Emir

Spahic, le précieux capitaine de l’escadrille). L’équipe la plus sous-estimée du continent jouera pourtant son va-tout avec l’orgueil de ceux qui n’ont rien à perdre. A Zenica (à 60 km de Sarajevo), loin des grands centres du pays où a lieu le match retour, les Bosniaques joueront pour l’histoire, dans tous les sens du terme…

Un derby, deux grands corps malades

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