- L1
- J22 -AC Ajaccio
La 22e journée vue par Ochoa
Qui a fait la meilleure opération ?
Paris et Montpellier. Ils ont gagné et c’est important pour eux. Montpellier a souffert mais s’en est bien sorti au final. Paris aussi à été mis en difficulté en encaissant un but mais ils ont réagi en équipe. Ajaccio aussi a fait une bonne opération même si c’est un peu rageant de s’être fait rejoindre en fin de match. Vu la situation qui était la notre il y a un mois, on ne peut pas faire la fine bouche : 1 point c’est mieux que 0 point.
Vous ne pensez pas avoir perdu deux points plutôt ?
Nous on aborde toujours nos matchs avec l’idée d’engranger les trois points. On ne calcule pas. C’est vrai que c’est mieux trois points. On les méritait. L’égalisation en fin de match nous a laissés un mauvais gout à la bouche. Ca n’est jamais plaisant de perdre deux points comme ça mais nous ne sommes pas démotivés au contraire. On est sur une bonne série et on est content qu’elle continue. L’important c’est de marquer des points parce que la lutte pour le maintien va être serrée jusqu’au bout. Une chose est claire : chez nous, on doit toujours empocher les trois points. C’est l’un de nos objectifs de cette deuxième partie de saison.
Qui a fait la mauvaise opération selon toi ?
Je ne sais pas. Toutes les équipes conservent encore leurs chances pour leurs objectifs respectifs. Je pense que les seules équipes qui ont perdu du terrain sur leurs concurrents ce sont Lyon et Marseille. Ils ont fait un match nul qui n’arrange personne.
Tu regardes les autres matchs du championnat français ?
Quand je peux oui. Je regarde tout le football que je peux : le foot anglais, le foot espagnol. J’ai une parabole qui me permet de passer des journées à regarder du football (rires).
Quel est selon toi le but du weekend ?
(il réfléchit). Le pénalty d’Eduardo d’Ajaccio. J’ai bien aimé comme il l’a tiré. Et j’ai vraiment aimé la finition de Brandao aussi. Très fin.
Le meilleur arrêt de gardien ?
Un arrêt de Mandanda. A un moment du match, il a très bien su gérer un centre-tir qui aurait pu finir dans les filets s’il n’avait pas bien anticipé. J’ai bien aimé Lloris, aussi. Très sûr. Le gardien de Bordeaux a réalisé un très bel arrêt, mais Lloris et Mandanda ont démontré qu’il étaient des très bons gardiens ce weekend.
Et toi, comment tu qualifierais ta prestation individuelle ?
(Rires) Tranquille ! J’ai eu une intervention à faire en première mi-temps, mais à part quelques corners et un coup franc je trouve que je n’ai pas eu beaucoup de travail. Nice n’a pas eu beaucoup d’occasions de but et n’a pas cadré beaucoup de frappes donc je n’ai pas eu vraiment à m’employer.
Tu as découvert des gardiens de but depuis ton arrivée ?
J’ai regardé tous les gardiens. Il y en a qui m’impressionnent et d’autres moins mais en général, en France, il y a d’excellents gardiens de but. Je tente de m’inspirer de ce qui se fait ici, c’est toujours bon d’apprendre. Il y a des gardiens de but que je connaissais déjà avant de venir et d’autres que j’ai découvert ici, mais, je le répète, le niveau est assez elevé.
Tu penses qu’ils connaissaient Ochoa à ton avis ?
Je ne sais pas ! (rires) Peut-être…Il faudrait leur demander à eux.
Quel est ton pronostic contre Montpellier ?
Ca va être un match difficile. Montpellier est sur une bonne série et puis ils ont Giroud qui est en pleine confiance. C’est un bon joueur. Montpellier, ça ne va pas être facile mais on a beaucoup progressé donc on verra bien. Sur le terrain, on va chercher à gagner et si on ne peut pas gagner, on essaiera de gratter des points. Contre Montpellier on abordera le match de manière confiante mais sérieuse.
Tu penses qu’Ajaccio s’est enfin acclimaté à la Ligue 1 ?
Je pense qu’on a déjà payé notre péage. On est beaucoup mieux, et ça se voit. Et je suis sur qu’on est capable de progresser encore jusqu’à la fin de saison.
Un gardien comme toi analyse les prestations des buteurs ou pas avant de les affronter ?
J’analyse particulièrement le jeu des avants-centres mais je ne m’arrête pas à eux. J’essaie de faire attention à tous les autres joueurs de l’équipe adverse. Je connais de mieux en mieux les qualités de ceux que j’ai en face de moi. Je sais qui frappe du gauche, du droit, de la tête…Ca me permet d’anticiper les réactions et ça pour un gardien c’est important.
Quel est le joueur qui t’as donné le plus de fil à retordre ?
Ouf… Il y en a beaucoup mais Lisandro, Gomis et Bastos c’est très fort.
A quelle place va finir Ajaccio en fin de saison ?
N’importe laquelle du moment que ce n’est pas en zone de relégation. Il faut qu’on arrive à se maintenir. On va y arriver, c’est sûr. L’équipe va se bagarrer jusqu’au bout pour y parvenir.
Quelle est ton favori pour le titre ?
(Rires) Il manque encore beaucoup mais Paris est favori. Montpellier peut y arriver aussi, c’est une équipe qui ne fléchit pas, mais pour moi Paris reste le grand favori.
C’est quelque chose qui t’intéresse ou tu te concentres juste sur Ajaccio ?
Je regarde ce qui se passe en haut du classement, mais je travaille pour Ajaccio donc…
Je te dis ça parce qu’en ce moment tu pourrais être leader du championnat si tu avais signé cet été à Paris…
Il y a eu des contacts c’est vrai, mais aujourd’hui je suis à Ajaccio et je leur dois le respect. Je suis très bien ici.
Quelle est ton opinion sur le niveau de la ligue 1 ?
C’est un championnat compétitif, où on joue un football dynamique. Ici, les joueurs sont très véloces, très forts physiquement et techniquement… C’est un bon championnat avec des bonnes équipes. Pour moi, la Ligue 1 fait partie des meilleurs championnats du monde.
Tu as l’impression d’avoir progressé en France ?
Humainement et sportivement, oui. J’ai gagné en maturité et en expérience. Jouer à l’étranger ça fait grandir un joueur. C’est un plus dans une carrière. Ce n’est pas facile d’abandonner son pays… Il faut avoir un certain courage pour le faire parce que tu sais ce que tu quittes mais tu ne sais pas ce que tu vas trouver. Et pour l’instant, je peux dire que je suis très heureux de cette expérience. J’ai appris et découvert pleins de choses et fait la rencontre de personnes hyper attachantes.
Au Mexique tu jouais pour le titre et à Ajaccio pour le maintien. On apprend aussi des choses en bas de tableau ?
J’aurai pu rester dans mon petit confort mexicain mais j’avais besoin de changement après ce qu’il m’est arrivé… A Ajaccio, on m’a ouvert les portes. Moi, je ne cours pas après le confort ou l’argent. Je cours après mes rêves. Et mon rêve c’était de jouer dans un grand championnat européen.
Quel sera le joueur de l’année en Ligue 1 selon toi ?
Le meilleur joueur fera partie de l’équipe championne. Pastore, il fait les choses bien.
Donne-moi ton pronostic : combien de temps il va te falloir avant d’apprendre le corse ?
(Rires) Oulalala…Le corse ? Je vais d’abord commencer par le français et après on verra. Ici, tout le monde parle français, très peu le corse.
Alors combien de temps il va falloir pour que tu deviennes bilingue ?
J’arrive déjà à lire un livre en français, donc voilà où je me situe. Je le comprends, je le parle, mais je dois encore m’améliorer un peu. Mais ça va se faire sans problème !
Propos recueillis par Javier Prieto-Santos