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Jérémy Posteraro : « Putain, c’était l’OM quand même ! »

Propos recueillis par Félix Barbé
Jérémy Posteraro : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Putain, c&rsquo;était l&rsquo;OM quand même !<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Inconnu du grand public il y a moins de 24h, Jérémy Posteraro a enfilé le costume de héros dimanche soir face à l’Olympique de Marseille. Le bilan de son match ? Un coup franc magique et une passe décisive, histoire de souffler comme il se doit sa trentième bougie et qualifier du même coup son club de Canet-en-Roussillon (N2) pour les huitièmes de finale de la Coupe de France. Entretien avec le Juninho de 2021, fervent supporter... de l’OM.

Comment te sens-tu quelques heures après la qualification ?On commence tout juste à réaliser l’exploit qu’on vient de faire. Gagner contre l’Olympique de Marseille, c’est fou. On a tout donné, on a été récompensés de notre bon match. Sur le coup, on n’a pas trop su ce qui nous arrivait, surtout qu’il n’y avait pas la ferveur qu’on avait pu connaître contre Caen (janvier 2018) ou Monaco (janvier 2019) quand le stade était plein. Du coup, même si c’est quelque chose d’exceptionnel, on a simplement fêté ça entre nous, avec le président, en comité très restreint quoi…

Je m’essaie un peu de temps en temps à l’entraînement. Parfois, ça termine dans les nuages…

Parlons de ce fabuleux coup franc. En avais-tu déjà mis des comme ça ?Pas vraiment, surtout que d’habitude, c’est plutôt notre attaquant Raphaël Pioton qui les tire. Mais bon, là, de loin, je l’ai bien senti… Je m’essaie un peu de temps en temps à l’entraînement. Parfois, ça termine dans les nuages, et parfois au fond comme hier avec un peu de chance.

Qu’est-ce qui te passe par la tête au moment où tu vois que le ballon lobe Pelé ?Au début, je n’y croyais pas trop. Mais très vite, j’ai ressenti beaucoup d’émotion pour le peuple catalan, pour ma famille. J’ai voulu directement aller fêter ça avec mes coéquipiers, surtout que certains n’ont pas pu être sur la feuille de match. Il fallait célébrer ça ensemble.

Y a-t-il un petit goût amer de marquer un bijou pareil dans un stade tristement vide ?Évidemment, encore une fois, ça aurait été mieux de le marquer dans un stade plein, avec tous nos supporters. Mais l’important, c’est qu’il soit rentré.

Malheureusement avec les restrictions sanitaires, on n’a pas pu fêter ça comme on l’aurait fait s’il y avait du monde.

Et tu ne t’es pas arrêté là, car derrière, tu es passeur décisif sur le deuxième but. Le tout le jour de ton 30e anniversaire… Ce qui est un peu fou, c’est que ce n’est pas trop dans mon registre de marquer des buts en plus. Donc oui, c’était une très bonne soirée.

Du coup la fête, avec toutes les boîtes fermées, ça a ressemblé à quoi ?On est simplement restés un peu entre nous dans le stade… Malheureusement avec les restrictions sanitaires, on n’a pas pu fêter ça comme on l’aurait fait s’il y avait du monde.

Tu es rentré chez toi à quelle heure ?Il devait être 2h à peu près. On a juste beaucoup discuté. Il n’y a pas eu de grosse fête.

On a pu lire que tu étais membre des South Winners. C’est vrai ou c’est une légende ?Je suis supporter de l’OM, oui, je vais au stade avec des collègues de Canet-en-Roussillon, mais je ne suis pas membre des South Winners. Je vais au stade, car je suis un passionné de l’Olympique de Marseille, tout simplement.

À tête reposée, je suis un peu déçu pour l’OM. Ça reste mon club fétiche. Après, une fois sur le terrain, il n’y a plus de supporter qui tienne.

Qu’est-ce que ça t’a fait justement, en tant que joueur de N2, d’éliminer ton club de cœur ?Je n’ai pas réalisé directement. Mais là, à tête reposée, je suis un peu déçu pour l’OM. Ça reste mon club fétiche. Après, une fois sur le terrain, il n’y a plus de supporter qui tienne. Il y a certes une part de déception pour l’OM, mais aussi une part de satisfaction pour notre club et notre peuple.

Comment as-tu senti les Marseillais sur le terrain ? On n’avait pas franchement l’impression qu’il y avait trois niveaux d’écart…Moi, j’ai eu l’impression qu’ils étaient peut-être un peu fatigués. Ce n’est pas non plus évident d’être à 100% quand on joue une équipe qui évolue trois niveaux en dessous. Mais nous, on a tout donné, on leur a laissé le moins d’espace possible, car ils sont habitués à ressortir le ballon tranquillement. Il fallait les empêcher de développer leur jeu. Ça nous a plutôt bien réussi.

Il y a un joueur qui t’a particulièrement impressionné ? Ou, au contraire, que tu as vraiment trouvé à la peine ?Milik a été incroyable de par ses déplacements. J’ai aussi remarqué Sakai, qui est entré à la pause, et qui m’a semblé au-dessus du lot.

Je suis commercial dans les piscines. Je travaille pour le président du club.

Vous commencez à vous rendre compte de l’exploit que vous venez de réaliser ? Un club de N2 qui sort une Ligue 1, c’est déjà costaud habituellement. Mais là, en plus, vous n’aviez joué que trois matchs depuis octobre.Après le match, on s’est dit : « Putain, c’était l’OM quand même, ce n’est pas n’importe quel club de Ligue 1 ! » On savait aussi que c’était une équipe qui jouait la Ligue des champions cette année. Mais bon, on s’était dit qu’on avait une chance, car sur un match, tout est possible. On y allait avec nos armes, et je pense qu’on a fait le match qu’il fallait.

En dehors du foot, tu as un job à côté ?Oui, je suis commercial dans les piscines. Je travaille pour le président du club.

Ça ne va pas être trop dur de retrouver le quotidien ? Tu travailles aujourd’hui ?Non heureusement, j’avais posé ma semaine de vacances, ça tombe bien ! Je peux profiter un peu en famille aujourd’hui.

Tu as une préférence pour le prochain tour ?Quitte à être là, maintenant, j’aimerais bien qu’on tire le Paris Saint-Germain. Ça permettrait de vivre encore un bon moment. On se dirait comme contre l’OM : « Sur un match, tout est possible. » Bon, on va être honnête, Paris c’est encore un autre calibre que Marseille. C’est certainement au-dessus dans tous les domaines, mais on ne sait jamais…

On prend les paris : tu remets le même coup franc face à Navas ou à Rico ?Ça va être compliqué, mais on va essayer !

Six matchs de suspension, dont trois fermes, pour Medhi Benatia

Propos recueillis par Félix Barbé

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