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  • International – Euro U21 – Groupe A – Italie/Israël

Israël, l’évolution en marche

Par Régis Delanoë
4 minutes
Israël, l’évolution en marche

Depuis la décision de l’UEFA d’attribuer l’organisation de l’Euro espoirs 2013 à son pays membre le plus excentré et le plus sujet à polémiques, des protestations et appels au boycott se sont multipliés. Malgré ce contexte pesant, Israël accueille bel et bien les autres sélections participantes sur son sol depuis le début de semaine, avec la particularité de compter dans ses rangs un nombre record de joueurs arabes. Cette sélection multiculturelle fait la fierté d’un pays qui aimerait qu’on le voit à cette occasion sous un jour positif. Explications.

Ahad Azam, Moanes Dabour, Marwan Kabha, Mohammed Kalibat, Taleb Tawatiha, Ben Vehava. Ils sont six. Six joueurs arabes à avoir été retenus par le sélectionneur israélien des espoirs Guy Luzon pour participer au championnat d’Europe U21 qui se déroule au pays depuis le 5 juin et jusqu’au 18 du mois. En principe, il n’y aurait pas à les compter. Après tout, on ne recense pas la sélection française par leur origine ethnique, pourquoi le faire pour un autre pays ? Oui, c’est vrai, mais pour autant toute la presse internationale l’a remarqué, ce petit groupe de six joueurs arabes au sein d’une sélection représentant une nation si intimement liée à la religion juive. Car c’est un nombre record. Le journal local Haaretz a lui-même consacré un long article récemment à ce sujet, faisant remarquer qu’il n’y avait jamais eu plus de deux joueurs arabes au sein d’une sélection israélienne de football par le passé. Et actuellement, la A n’en compte aucun.

Netanyahu est content

Le premier ministre Benjamin Netanyahu aussi n’a pas manqué de souligner le caractère multiculturel inédit – en tout cas dans de telles proportions – de ces espoirs. « Je suis ravi de constater que toutes les communautés sont représentées en sélection : juifs, arabes, russes et éthiopiens » , a-t-il déclaré. Même satisfaction du côté de la fédération israélienne de football : « Cette équipe est un parfait exemple de coexistence, a déclaré un de ses responsables, cité par Haaretz. Grâce à ces joueurs arabes, les fans des autres pays vont pouvoir constater qu’Israël, ce n’est pas seulement un pays qui fait la guerre. » Pour autant, n’allez surtout pas penser qu’il y ait eu une quelconque discrimination positive au moment du choix des joueurs composant cette sélection, les meilleurs du moment ont été retenus, peu importe qui ils sont, ont tenu à rappeler Guy Luzon et son staff.

Loin de l’ambiance du Betar

D’ailleurs Allon Sinai, le journaliste d’un autre canard local, le Jerusalem Post, affirme que cette présence de joueurs arabes n’a créé absolument aucune polémique au pays. « Israël est probablement beaucoup plus multiculturel que ce qu’on imagine vu de l’extérieur » , fait-il remarquer. Peut-être, il n’empêche que des cas de tension sur ce sujet si sensible de la mixité reviennent régulièrement pourrir l’actualité sportive locale. Rien que récemment par exemple, les supporters du Betar Jerusalem, de réputation très « droite nationaliste » , ont fait parler d’eux par deux fois en mal. D’abord lors d’un match de coupe face à l’équipe de 2e div’ du Maccabi Umm al-Fahm, club de cette ville de la banlieue d’Haïfa composée majoritairement d’Arabes israéliens : malgré une surveillance policière accrue, la rencontre a été émaillée de quelques incidents, avec notamment des chants explicites du style « mort aux arabes » … Ces mêmes supporters ont aussi protesté de manière très virulente à l’arrivée au club cet hiver en prêt de deux joueurs tchétchènes de confession musulmane, Dzhabrail Kadiyev et Zaur Sadayev, en provenance du Terek Grozny. Des joueurs qui se font régulièrement siffler en plein match par leurs propres fans…

Chambrées mixtes et hymne à la carte

Tout ça pour dire que tout n’est pas rose et que le football israélien n’est pas forcément réputé pour être un modèle parfait de multiculturalisme. Mais pour en revenir à cette sélection U21, de ce qui en est rapporté, tout se déroule pour l’instant à merveille entre joueurs des différentes communautés. Et ce serait con de ne pas s’en réjouir. Haaretz rapporte que par effort d’intégration, la bande des six prendrait soin de ne pas parler arabe entre eux, tandis que les chambrées seraient mixtes, à la demande du staff. Quant à l’hymne, perçu comme étant spécifiquement pour les Juifs d’Israël, les Arabes ne le chantent pas, sans que ça crée une quelconque polémique. « Si la diversité de cette équipe peut aider à montrer une face positive d’Israël, c’est très bien, se réjouit Allon Sinai. Et au sein même de notre pays, c’est aussi une excellente chose de constater que la grande majorité de la population juive assiste aux performances d’arabes au sein de l’équipe nationale sans broncher. Ça en dit beaucoup sur l’évolution positive de notre pays sur ce sujet. »

Les notes de Sainté-Marseille

Par Régis Delanoë

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