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Hallgrimur Helgason : « L’Islande n’est jamais calme »

Propos recueillis par Arthur Jeanne, à Reykjavik
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Dans un pays où un habitant sur dix publiera un livre au cours de sa vie, Hallgrímur Helgason fait figure de référence. L'un des plus grands écrivains islandais actuels évoque sa passion du football et les particularités de sa sélection nationale. Avant la probable qualification des Vikings à l'Euro 2016, l'auteur de La femme à 1000 degrés et 101 Reykjavik décrypte la hype islandaise.

Comment tu définirais la passion des Islandais pour le foot ?

Avant, le football était le second sport national après le hand. Mais le foot a gagné du terrain au cours de ces dernières années. On a toujours été très bons pour regarder le football à la télé, maintenant on peut enfin bien y jouer aussi.

Comment tu définirais la mentalité islandaise ?

On a conscience d’être une petite nation, mais on a tendance à l’oublier. Je dirais que c’est de la mégalomanie mélangée à un complexe d’infériorité, mais c’est très marrant d’être islandais. Il se passe toujours quelque chose. Si ça n’est pas le crash financier, ou l’éruption d’un volcan, c’est la météo ou le dernier tsunami touristique. L’Islande n’est jamais calme.

Comment tu expliques la confiance islandaise au moment d’affronter des grosses équipes ?

On croit toujours qu’on peut battre la Hollande, ce qui est une impossibilité statistique. Et pourtant quand ça arrive, personne n’y croit, comme lorsque que nous avons gagné l’an passé. En fait, on peut dire qu’on n’a rien à perdre. Personne n’attend jamais rien de nous et ça nous donne de la motivation. En 1981, l’Islande affrontait le pays de Galles à Cardiff en éliminatoires de la Coupe du monde. Avant le match, deux joueurs gallois ont mis des masques de singe et ont dit à la presse qu’ils allaient nous ridiculiser (expression anglaise : make monkeys out of our players). Ça a rendu nos gars complètement fous. Ils ont fait un superbe 2-2, parce qu’ils était vraiment énervés. Le pays de Galles a dû abandonner ses espoirs d’aller à la Coupe du monde en Espagne.

En plus du foot, on a l’impression que l’Islande est à la mode en ce moment. T’en penses quoi ?

Ces dernières années, les Islandais ont trouvé leur amour propre, spécialement la jeune génération. Pour eux, tout est possible, le monde est leur scène. Of Monsters and Men sont numéros un sur iTunes, des jeunes musiciens obtiennent des Bafta et des Golden Globes, les réalisateurs sont primés à Cannes, et les écrivains publiés un peu partout dans le monde. Nos footballeurs se sont mis au diapason. Ce qui les y a aidés, ce sont les meilleures conditions qui leur sont offertes. Ma génération jouait uniquement l’été, mon fils s’entraîne tout l’hiver. Nous avons du gazon synthétique et des terrains indoor désormais, c’est une réalité nouvelle.

Tu penses que la passion des Islandais pour le sport, et la manière de le pratiquer (les jeunes s’entraînent 5 fois par semaine !), c’est aussi un moyen d’échapper à l’ennui les longues nuits d’hiver, ou de résister aux conditions météo difficiles ?

La vie n’est jamais ennuyeuse en Islande. Le fait que ça soit petit rend tout plus fun. Les enfants islandais élevés à l’étranger rêvent de vivre en Islande. Ils viennent chaque été et ne veulent pas retourner dans les grandes et ennuyeuses villes européennes, avec tous les embouteillages, le métro, la foule. Le fait que l’Islande soit « petite » leur offre plus de liberté. Il y a moins de danger ici, ils peuvent se déplacer librement. Le fait que les jeunes s’entraînent beaucoup, je pense que c’est dû à l’ambition. Les footballeurs (garçons et filles) ont beaucoup de modèles à suivre : des Islandais(es) qui sont professionnels à l’étranger dans de grands championnats et qui gagnent beaucoup d’argent. Être bon au foot peut te faire réussir ta vie.

Et le comportement exemplaire des footballeurs islandais qui ne se comportent pas comme des rockstars, il vient de la taille de l’île, du fait que tout le monde se connaît ici ?

Oui, je pense. Mais il faut aussi imaginer qu’on a une seule grande star en ce moment, Gylfi Sigurdsson, et il joue juste pour Swansea. Un joueur de Swansea qui détruit une chambre d’hôtel, ça serait pathétique.

Propos recueillis par Arthur Jeanne, à Reykjavik

Retrouvez un reportage complet sur l'essor du foot islandais, Islande in the Sun, dans le SO FOOT #129, en kiosque depuis ce mercredi 2 septembre

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