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Fraser Forster, le Monsieur propre de Southampton

Par Nicolas Jucha
5 minutes
Fraser Forster, le Monsieur propre de Southampton

Dans un pays où les gardiens sont réputés mauvais de naissance, Joe Hart n'est plus la seule exception de Premier League. Rapatrié cet été par Southampton après 4 années au Celtic Glasgow, Fraser Forster enchaîne les clean sheets et ne se troue pas. Enfin pas trop souvent...

Abonné de la chaîne cryptée ou non, chacun de nous a visionné un jour ou l’autre l’une des séquences récurrentes de L’Équipe du dimanche sur Canal Plus : les fameux running gags sur les exploits des gardiens anglais. Dégagements ratés, prises de balle aléatoires, mésententes embarrassantes avec le défenseur… Chaque cagade d’un portier d’outre-Manche était immortalisée pour justifier l’absence ou la rareté de grands gardiens anglais depuis les années 70-80, quand la perfide Albion comptait jusqu’à trois monstres en même temps : Gordon Banks, Ray Clemence et Peter Shilton.

Exil forcé au Celtic Glasgow

L’âge d’or n’est pas encore revenu, mais la presse sportive britannique commence à reprendre espoir, tel le Daily Mail qui, fin 2014, avait pondu un article sur les cinq meilleurs gardiens du championnat : De Gea à la première place, suivi des Anglais Joe Hart (2e), Ben Foster (4e), Robert Green (5e) et surtout Fraser Forster (3e). Ce dernier apparaît aujourd’hui comme le second grand gardien local derrière Joe Hart, qui doit tout autant son statut à ses qualités que sa place de titulaire chez un prétendant au titre. Pourquoi Fraser ? D’une part, car à l’image du gardien de Manchester City, il joue dans une équipe compétitive – Southampton – quand les autres potentiels internationaux évoluent dans des équipes de bas de tableau : West Bromwich pour Foster, Queens Park Rangers pour Green, quand Rudy ou Butland évoluent même à l’étage inférieur avec Norwich et Derby County. D’autre part, car Forster est performant depuis 2010 est un exil forcé dans le championnat écossais au Celtic Glasgow, club où a réellement commencé le conte de fées du géant (2,03 mètres).

Avant de débarquer dans le mythique club britannique, Fraser Forster n’avait pas forcément le projet d’intégrer l’équipe nationale ou de briller en Champions League. Né en 1988 à Hexham, dans la banlieue de Newcastle, il intègre gamin la Royal Grammar School, l’une des écoles les plus réputées d’Angleterre pour les marmots de 7 à 18 ans. Sur place, pas de football, mais plutôt du rugby et du cricket. Il découvre le ballon rond à 13 ans en intégrant le Wallsend Boys Club, sorte de centre de pré-formation qui a vu passer Alan Shearer ou encore Michael Carrick. Les éducateurs ne voient alors pas en Forster un futur dernier rempart, la faute à un physique trop léger, surprenant quand on observe le colosse aujourd’hui. « Je n’ai jamais été le plus grand jusqu’à la fin de mon adolescence, c’est à partir de 15 ans que j’ai eu une poussée de croissance qui ne s’est jamais interrompue » expliquait le joueur dans The Guardian. Malgré ses progrès physiques et techniques dans les buts, le gamin de Hexham se voit faire des études universitaires, avant de ranger ce projet dans les cartons quand Newcastle vient le chercher en 2007. L’opportunité de devenir pro dans le grand club de sa région natale ne se refuse pas.

La Grande Muraille de Glasgow

Sur les bords de la Tyne, tout ne se passe pas comme prévu. Shay Given, Steve Harper, Tim Krul… Fraser Forster fait ses gammes alors que le club du Nord de l’Angleterre dispose de plusieurs gardiens de haut niveau. D’où des piges dans des clubs de divisions inférieures à Stockport ou Bristol, avant de vraiment décoller lors de la saison 2009-2010 sous le maillot de Norwich, en League One (Division 3). Titulaire, il réalise des prouesses, si bien que son entraîneur de l’époque, Paul Lambert, dit un jour de lui qu’il « avait fait plusieurs fois des arrêts que je croyais impossibles » . Les Canaris gagnent leur promotion dans l’anti-chambre de la Premier League, Forster le droit d’être prêté au Celtic Glasgow et découvrir la Coupe d’Europe. Le début d’une montée en puissance hors d’Angleterre : vice-champion en 2011 et vainqueur de la Cup, champion en 2012, le Celtic claque 3 millions d’euros pour avoir l’Anglais sous contrat à l’été 2012, après deux années de prêts. Quitter définitivement son pays natal pour exister au plus haut niveau, Fraser Forster a choisi sa voie, et bien lui en a pris.

En Écosse, il remporte deux nouveaux titres de champion, découvre l’équipe nationale d’Angleterre en octobre 2012 – après un lobbying de son coach Neil Lennon, mais aussi de Gareth Southgate – et enchaîne les records : quatre années de suite gardien avec le plus de clean sheets, une série record de treize matchs sans but concédé et le titre de joueur de l’année au Celtic en 2013 et 2014. Mais son plus beau coup d’éclat, il le réserve un soir de novembre 2012 pour le FC Barcelone. Au Celtic Park, le géant anglais écœure toute la ligne d’attaque barcelonaise au point que le Mundo Deportivo le surnomme « La Grande Muraille » . Les Écossais arrachent une victoire historique 2-1, et l’Europe du football comprend que Joe Hart n’est plus le seul gardien compétitif éligible pour la sélection aux Trois Lions.

Le roi des clean sheets

Ce n’est donc pas une surprise qu’à l’été 2014, Forster soit du voyage au Brésil avec l’équipe d’Angleterre comme doublure. Avec seulement trois sélections – la première en novembre 2013 contre le Chili -, Fraser Forster reste cependant un second choix dans l’esprit du sélectionneur Roy Hodgson, même si, à chaque baisse de forme du gardien de Manchester City, son nom revient à la bouche des observateurs. En août, Southampton n’a d’ailleurs pas hésité à claquer 12 millions d’euros pour le rapatrier et remiser au placard son titulaire habituel Artur Boruc, suscitant ainsi l’optimisme de Ronald Koeman sur le site officiel des Saints : « C’est un joueur anglais très excitant, avec une grosse réputation. À 26 ans seulement, il va vivre ses meilleures années à Southampton » . À moins qu’un gros cador anglais ne décide de s’offrir ce mastodonte à l’aise sur penalty et aux mouvements rapides malgré sa grosse carcasse. Car en dépit de quelques foirades occasionnelles comme contre Aston Villa cette saison (1-1 en novembre), Fraser Forster a conservé son rythme de croisière écossais : déjà 15 clean sheets cette saison, dont 13 en Premier League. C’est propre.

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