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France-Ukraine : l’heure de la bascule

Par Maxime Brigand
5 minutes
France-Ukraine : l’heure de la bascule

À moins de trois mois de l'Euro, l'équipe de France commence mercredi sa phase de qualification pour le Mondial 2022 par la réception de l'Ukraine, première rencontre d'une série de trois matchs en dix jours. Didier Deschamps l'assume : l'heure n'est plus aux essais, mais à la consolidation du noyau.

24/03/2021 – 20:45
Coupe du monde 2022 – Qualifications
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La dernière fois que ces deux-là se sont croisés, c’était pour un rendez-vous inutile, scotché avant deux matchs de Ligue des nations, un mercredi soir, alors que les Bleus n’étaient rassemblés que depuis quelques heures. Puis l’histoire s’était quand même invitée au dîner : face à une Ukraine largement affaiblie, l’équipe de France avait dessiné son plus large succès depuis six ans (7-1), Olivier Giroud était devenu, grâce à un doublé, le deuxième meilleur buteur de l’histoire du pays, et Éduardo Camavinga avait profité des espaces pour poser son premier pion international. Pas totalement inutile, donc ? On dira juste que, ce soir d’octobre 2020, les Bleus avaient réussi à juste assez assaisonner une affaire amicale en offrant des choses à voir au milieu d’une période de tests tactiques pour Didier Deschamps. L’automne était dans la tête du sélectionneur, un homme qui a un jour estimé que « les principes de jeu » sont des « concepts un peu bateau, qui font intellectuels », la période pour « faire les choses différemment » et « avoir des réponses avant de basculer sur l’Euro 2021 ». La bascule, on y est, et lundi, Deschamps a cassé en deux temps les craies des amoureux du tableau noir.

Le premier : puisque l’équipe de France a trois matchs à disputer en dix jours, dont le premier mercredi soir au stade de France face à l’Ukraine, l’heure n’est pas au travail tactique. « Je ne vais pas anticiper et me faire des nœuds au cerveau, a ainsi soufflé le sélectionneur lundi midi. À partir du moment où les 26 joueurs sont disponibles, j’aurai des choix à faire pour mettre l’équipe la plus compétitive et, derrière, il y aura une analyse pour préparer les matchs au Kazakhstan et en Bosnie. Plus que jamais, le maître mot, c’est s’adapter. Là, on ne peut pas faire de séances spécifiques ou collectives. On n’a pas le temps. Le seul moment où on peut le faire, finalement, c’est avant les grandes compétitions. Un stage, c’est un peu aléatoire, on est plus sur de la récupération, d’où l’importance d’avoir un vécu, des complémentarités, un noyau dur. Il n’y a pas vraiment le temps de bosser les détails. » Le second : fini de tricoter, les Bleus n’iront pas à l’Euro pour surprendre, mais en s’appuyant sur ce qui a fonctionné en Russie. Deschamps, toujours : « À l’automne, c’était le moment de voir d’autres choses. Mais il y a un système que je connais bien, on a été performants avec, et j’ai toujours considéré que c’était le plus rationnel pour occuper la largeur et la profondeur. C’est le 4-4-2 ou 4-2-3-1. C’est le meilleur système. Après, on a des options différentes, mais on choisit le système et les joueurs pour être le plus dangereux possible. »

Pas le temps de niaiser

Mais où est le suspense, alors ? Ce rassemblement, marqué par les trois premiers matchs qualificatifs au Mondial 2022, est un point d’étape et un moyen de chasser quelques vieux démons. C’est aussi ce qu’a dit Raphaël Varane cette semaine : « On espère gagner et commencer du mieux possible. On doit être prêts tout de suite, être en mode compétition. L’Ukraine, ça nous rappelle forcément un peu les barrages du Mondial 2014 et si on peut éviter de tout jouer sur un match lors de ces qualifications, ça serait mieux… » Et ce qu’a répété Lloris mardi : « Historiquement, les qualifications, ça a toujours été compliqué pour l’équipe de France. On doit être à notre niveau. Là, il y a aussi des places à gagner pour l’Euro, des choses à régler sur le plan collectif… Ça passe par ces matchs, par la compétition, c’est ce qui nous donnera plus de références. On n’a pas à calculer. » Reste que ces rencontres arrivent également au milieu d’un calendrier qui dégueule de partout et dans un contexte sanitaire qui reste polluant pour les joueurs. « Oui, c’est difficile de se projeter, a concédé Deschamps, lundi. On sait ce qu’on a. Demain, à peu près. Mais sinon… La situation est anxiogène et chez un sportif, c’est la tête qui commande les jambes, donc forcément, cette période avec des tests, des matchs tous les trois jours, l’anxiété d’être positif ou négatif, oui, ça joue. Mais on ne se plaint pas, on doit vivre avec. »

Et faire avancer le petit train bleu, qui récupère cette semaine quelques revanchards, Thomas Lemar et Ousmane Dembélé en tête. Sans surprise, mercredi soir, c’est avec son équipe type que Deschamps va se présenter face à l’Ukraine, qui s’est retapée depuis l’automne, mais les deux revenants auront du temps de jeu et des points à marquer, notamment Dembélé, très attendu au tournant. Varane : « Je suis très content de le revoir à ce niveau. Il a un style tout en percussion, il va vite, il est imprévisible, il dynamise les attaques, il crée du spectacle, il est beau à voir jouer… Ses qualités apporteraient beaucoup dans n’importe quelle équipe du monde. » À confirmer, très vite, dans un ciel bleu qui n’a finalement vu passer qu’un micro-nuage depuis le début de la semaine : l’évocation du cas Karim Benzema, dont la non-présence chez les Bleus a de nouveau fait bondir Zidane récemment. Résultat ? Raphaël Varane a loué les qualités de son coéquipier et a ensuite coupé court : « Je ne suis pas le mieux placé pour parler de Karim en sélection ou pas. Ça fait dix ans que je joue avec lui à Madrid. On a gagné quatre fois la Ligue des champions… Mais ce n’est pas une situation où j’ai envie de m’exprimer sur le sujet, même si c’est normal que vous posiez une question sur lui, car il est très performant. » La caravane passe, on peut toujours aboyer : ce débat est terminé depuis longtemps et n’a aucune chance d’être rouvert tant que Didier Deschamps sera aux affaires. Cette équipe de France, victorieuse avec la manière au Portugal en novembre (0-1), fonce à pleine vitesse et tête baissée. Et semble bien se ficher du reste. Au fond, a-t-elle tort ? Pas sûr.

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