- C1
- 8es
- PSG-Liverpool (0-1)
Le PSG n’a pas tout perdu, loin de là
Battu au Parc des Princes et dans une mauvaise posture avant la deuxième manche, le PSG aurait bien tort de se croire déjà condamné. Même très inefficace, il s’est largement donné des raisons d’y croire.

Vous les voyez arriver, à la machine à café ce jeudi matin sur les coups de 10 heures, ces collègues qui se moquent du foot et qui ont passé leur soirée de mercredi devant Qui veut être mon associé ? sur M6. Ceux qui auront entendu le score à la radio sur la route du boulot ou dans le journal pour passer le temps dans le métro. Ceux qui vont venir vous répéter ce qu’ils aiment vous asséner chaque année avec un petit sourire : « Bah alors, le PSG a encore perdu ? Comme d’habitude ! » Oui, le Paris Saint-Germain a été rattrapé par son inefficacité et par la dure réalité d’une rencontre de Ligue des champions en s’inclinant contre Liverpool (0-1), et il verra sa saison prendre un tournant, positif ou négatif, mardi prochain. Six jours, c’est long et c’est assez pour entretenir l’espoir d’un printemps qui chante.
Fluctuat nec mergitur
Au moment de réécrire ce match, il y aura le résultat brut, celui qui remet le PSG face à ses démons et qui ne pointe que le score et la défaite. Il y aura les stats brutes, celles qui montrent que Paris a tenu le ballon (71% de possession de balle), a énormément tiré (27 tirs à 2) et n’a quasiment rien laissé à l’adversaire. Et puis il y aura l’impression visuelle. Celle qui aura vu Khvicha Kvaratskhelia rattrapé par la patrouille du hors-jeu, qui aura vu Ousmane Dembélé, Bradley Barcola et João Neves très proches de marquer, qui aura vu Paris bloquer les transitions d’habitude si létales de Liverpool à un rendu proche du néant.
+25 - Paris a tenté 25 tirs de plus que Liverpool (27 à 2), soit le plus grand différentiel pour une équipe qui perd un match en phase à élimination directe de Ligue des Champions depuis qu'Opta l'analyse (2003/04) à égalité avec le Bayern Munich contre le PSG en 2021. Déroutant. pic.twitter.com/10MWE7lJrA
— OptaJean (@OptaJean) March 5, 2025
Luis Enrique a d’ailleurs parlé d’un match simple à analyser, il a raison. Son équipe a dominé, largement, elle aurait mérité mieux, mais « le football est comme ça, parfois injuste, mais il faut l’accepter ». L’accepter, pour mieux tourner la page. Parce que Paris aura de quoi se gargariser de sa performance. Il a su dominer tactiquement, tant en phase plus statique en première période, puis lors des 30 dernières minutes, qu’en dictant un tempo plus rythmé, plus risqué aussi, où il a su étirer le jeu et avaler les espaces au retour des vestiaires.
Luis Enrique a construit une équipe incroyable. Ils ont de la vitesse, une grande qualité au milieu, ils manient très bien le ballon.
Alors qu’il évoque le fait que cette performance globale soit peut-être la meilleure de son équipe depuis son arrivée il y a un an et demi, l’Espagnol a rappelé que le PSG est désormais « une équipe qui n’a rien à perdre » et qui ira « jouer à Liverpool de la même manière que nous l’avons fait ici (au Parc) ». « Aujourd’hui est un jour où il faut féliciter et glorifier mon équipe », a-t-il finalement lancé, avant d’annoncer sa volonté de « relever la tête et de penser que nous avons fait ce match contre la meilleure équipe d’Europe. »
1/12 - Liverpool n’a tenté qu’un seul tir en 1re période contre Paris, son plus faible total sur un match en 2024/25 toutes compétitions confondues. Il en a subi 12, son plus haut total à la pause cette saison. Muselé. #PSGLFC pic.twitter.com/eSKl5elryu
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En conférence de presse, Arne Slot n’a d’ailleurs pas caché la bonne étoile de ses troupes ce soir : « Nous aurions été chanceux même avec le match nul, c’est évident pour tout le monde. Paris était la meilleure équipe ce soir, surtout en première période, ils ont eu plusieurs occasions très franches. » Il a aussi loué la « chance » de voir le mollet de Kvaratskhelia empêcher les siens de concéder l’ouverture du score. Et lorsqu’il a été interrogé sur une potentielle contre-performance de son équipe, le Néerlandais n’a pas non plus cherché à enjoliver le match des Reds : « C’est clairement du fait de la qualité du PSG et de la manière dont ils ont joué toute la saison. […] Luis Enrique a construit une équipe incroyable. Ils ont de la vitesse, une grande qualité au milieu, ils manient très bien le ballon. »
Le football n’est pas romantique, il est réaliste
Paris a tenu son personnage jusqu’à la 87e minute, mais il a flanché. Nuno Mendes, certes pas forcément des plus inspirés offensivement, mais qui avait tenu Mohamed Salah comme peu l’ont fait cette saison, a finalement lâché son couloir, paradoxalement une fois l’Égyptien sur le banc. Marquinhos, solide tout le long, a fini par glisser. Gianluigi Donnarumma, impérial sur les tâches qu’il affectionne habituellement peu, dans le jeu aérien et dans ses sorties, a lui flanché sur le secteur de jeu où il a parfois réussi des miracles. Mais l’aide divine était dans les gants de son vis-à-vis ce soir.
Parfois contesté depuis le début de saison, Alisson s’est réveillé au meilleur des moments, se montrant infranchissable devant toutes les offensives parisiennes. À moins de redevenir le gardien qu’il a pu être il y a quelques années, le PSG pourra se conforter en se disant qu’il ne rééditera peut-être pas la même performance au match retour. Un match où Paris aurait bien tort de s’avouer vaincu d’avance.
🏴 Jamais un club anglais n'a été éliminé après avoir remporté sa confrontation aller à l'extérieur en phase à élimination directe de Ligue des Champions. #PSGLIV
— Stats Foot (@Statsdufoot) March 5, 2025
Une nouvelle fois, Arne Slot s’est montré juste dans son analyse d’après-match, arguant que si l’on s’attache simplement au score, son équipe devrait s’avancer confiante avant la deuxième manche, mais que « le PSG peut retirer beaucoup de positif pour le match de la semaine prochaine ». Aucune équipe anglaise n’a jamais été éliminée après avoir gagné à l’extérieur au match aller en Ligue des champions. Le PSG sait ce qu’il lui reste à faire la semaine prochaine : le même match que ce mercredi soir, avec des buts et la victoire, cette fois.
Marquinhos, premier joueur de l'histoire à remporter dix fois la Ligue 1Par Julien Faure, au Parc des Princes