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Fabio, entraîneur Grosso modo ?

Par Florian Cadu
4 minutes
Fabio, entraîneur Grosso modo ?

À 39 ans, Fabio Grosso vient d’être nommé entraîneur de Bari et démarre donc son aventure professionnelle sur un banc. Une reconversion curieuse pour celui qui n’a jamais représenté un meneur d’hommes.

Le gel est soigneusement posé, les cheveux idéalement coupés, le tour d’oreille proprement dégagé. Un peu plus bas, la cravate n’est pas trop serrée, la chemise blanche immaculée, le costume bien porté. En apparence, la dégaine de Fabio Grosso quand il est sur le bord d’un terrain frôle la perfection. S’il n’avait pas été joueur dans une autre vie, personne n’aurait de raison valable de formuler des doutes sur les qualités de coaching de cet élégant jeune homme de 39 ans. Oui, mais voilà : l’entraîneur débutant a connu une riche carrière de footballeur. Et beaucoup se souviennent de son profil. Celui d’un latéral gauche performant et déterminé, passé par les meilleures équipes italiennes. Celui d’un international vainqueur de la Coupe du monde 2006 (auteur d’un but en prolongation de la demi-finale contre l’Allemagne et du dernier tir au but en finale face à la France). Mais certainement pas celui d’un patron de vestiaire.

« J’ai joué avec lui à Perugia quand je suis arrivé en Italie, au tout début de sa carrière, rappelle Gaël Genevier, Français qui évolue dans la Botte depuis 2003. On voyait déjà ses qualités. Et autant dire que ce n’étaient pas celles d’un meneur d’hommes. Il n’est jamais devenu un leader par la suite. » À l’heure où Grosso vient d’être nommé à la tête de Bari, sa capacité à réussir dans la peau d’un technicien pose donc question. Mais attention, Fabio n’est pas non plus un total novice. L’ancien Lyonnais se fait en effet la patte depuis l’annonce de sa retraite, en 2012. Après avoir participé à une formation d’entraîneur organisée pour les champions azzurri de 2006, puis avoir passé ses diplômes, le Monsieur prend place aux côtés d’Andrea Zanchetta sur le banc de la Primavera de la Juventus (dernière équipe de jeunes de la Vieille Dame), avant de le remplacer complètement en mars 2014. Un destin déjà écrit ? Pas vraiment au vu des propos de Genevier : « Je l’ai revu il y a environ un mois, on a parlé un peu, et il m’a dit qu’au début, il avait eu un peu de mal. Qu’il n’était pas certain du tout de vouloir devenir entraîneur. Il ne savait pas si c’était fait pour lui, en fait. Et puis finalement, ça s’est plutôt bien passé. »

Une formation intéressante

Avec ses pépites en devenir, Grosso jongle entre le bon et le moins bon. Ces derniers temps, il a néanmoins remporté le tournoi de Viareggio 2016 (assez reconnu chez les jeunes) et atteint les demi-finales du championnat en 2017. Une expérience qui l’a fait grandir, selon Genevier : « Passer par les jeunes, c’est la meilleure des choses. Au moins, tu arrives dans un vestiaire d’adultes en t’étant déjà confronté à une situation où il faut parler devant un groupe. Et puis, il a une certaine légitimité avec son statut d’ex-grand joueur. Les jeunes lui portent un respect naturel, ça peut l’aider à se construire. » C’est en tout cas suffisant pour convaincre les dirigeants de Bari, qui lui ont offert un contrat de deux ans. Avec des objectifs élevés – la montée en Serie A – et l’interdiction de se louper. « Je connais le directeur sportif de Bari, Sean Sogliano, et je sais qu’il a bien étudié la situation, qu’il est sûr de ce choix, reprend Genevier.Car Bari, ce n’est pas un club où tu peux te permettre de faire des paris. Au contraire. »

Pas de quoi faire trembler Fabio. « J’ai accepté Bari parce que je veux me bagarrer dans le monde des adultes, a ainsi déclaré le protagoniste face à la presse. Dans le passé, j’ai accepté tant de défis en ayant l’espoir de les surmonter… » Une façon de dire que le natif de Chieti n’aime pas s’installer trop longtemps dans des zones de confort. Son parcours de joueur le prouve, d’ailleurs : à l’époque où il se baladait sur les pelouses, le défenseur n’est jamais resté plus de trois ans dans le même club. « Je suis quand même curieux de voir ce que ça va donner » , ajoute Gaël Genevier. Le reste des passionnés de football italien avec. Mais que chacun se prépare : Fabio Grosso a toujours été fort pour créer la surprise et casser les codes. Avec sa patte gauche hier. Avec son cerveau méconnu de tacticien demain ?

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Axel Villière, le frère d'Ardennes
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Par Florian Cadu

Propos de GG recueillis par FC

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