- Euro 2025
- Quarts
- France-Allemagne (1-1, 5-6 TAB)
Laurent Bonadei, du changement pour rien ?
S’il a apporté quelques nouveautés à l’équipe de France féminine, Laurent Bonadei n’a pas su briser son plafond de verre : encore éliminées en quarts de finale par l’Allemagne, les Bleues ne semblent pas avoir tant évolué que ça. Malgré la volonté et les discours de leur sélectionneur, toujours aussi optimiste après l’échec à l’Euro.

Comme pour témoigner de sa grosse volonté de faire bouger le destin, il avait concocté une petite surprise dans son onze titulaire : Kadidiatou Diani in, Sandy Baltimore out. Comme pour raconter que les choses avaient évolué, il avait imposé une petite pression bienveillante à l’ensemble de son groupe : le duel contre l’Allemagne était ainsi présenté comme « un bon test, un bon match pour s’évaluer et voir la progression de cette équipe, le match idéal pour voir où l’on en est ». Mais rien à faire, la finalité demeure la même sur le papier : ce dimanche, la France est éliminée de l’Euro féminin après avoir tremblé lors de la séance de tirs au but en quarts de finale. Comme lors de huit de ses neuf derniers quarts de finale disputés en compétition majeure, l’Euro 2022 restant l’exception avec un dernier carré atteint sous les ordres de Corinne Diacre. Comme d’autres avant lui, Laurent Bonadei n’a donc pas su briser ce satané plafond de verre qui empêche son pays de voir plus grand et de s’approcher d’un trophée.
Pas de problème ? Pas de solution
Pourtant, Bonadei a souhaité innover. Volontairement ou inconsciemment, le sélectionneur a dessiné une franche dissociation avec son prédécesseur Hervé Renard en imposant un schéma tactique se voulant offensif avec la possession de balle comme priorité et en se montrant particulièrement protecteur avec le groupe qu’il a choisi. Las, son effectif ne lui a pas rendu sa confiance face à la Mannschaft en proposant un spectacle défaillant devant malgré une longue supériorité numérique à la suite de l’expulsion précoce de Kathrin Hendrich au quart d’heure de jeu et en faisant preuve de faiblesse mentale (ainsi que d’un manque de préparation) lors des penaltys. Comme si rien, finalement, n’avait changé lorsque les grands rendez-vous se dressent aux pieds de l’EDF. Comme si aucun supplément d’âme, notamment, ne pouvait s’incruster lorsque les sommets se dévoilent à l’Hexagone.
« L’équipe a tout donné. »
La réaction de Laurent Bonadei au micro de @marinemrk après l'élimination des Bleues face à l'Allemagne.
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— TF1 (@TF1) July 19, 2025
« Moi, je ne pense pas qu’il y ait un problème psychologique, a cependant indiqué l’entraîneur en conférence de presse, préférant expliquer son échec par la force de l’ennemi qu’il a toujours qualifié de favori. Il y a des adversaires qui ont de la qualité et qui font que quand on arrive à ce niveau-là, ça devient de plus en plus dur : ça se joue sur les détails. L’utilisation des espaces et du terrain a été bien gérée par l’équipe allemande, qui a défendu en bloc bas. C’est quelque chose qu’elle sait bien faire, elle a réussi à nous contenir sur la largeur et nous a laissé très peu d’espace avec ses deux lignes de quatre. De temps en temps, la vitesse de Jule Brand nous posait des problèmes sur les contre-attaques. Puis à chaque récupération du ballon, la gardienne jouait long et nous empêchait d’exercer un pressing. Ça fait partie du jeu, elles ont cassé le rythme et elles ont gagné du temps… »
Le long terme, au détriment du court
« On est tombés face à une équipe qui a fait preuve de beaucoup d’intelligence défensive, individuellement ou collectivement, avec une gardienne d’expérience qui a su temporiser et faire en sorte que ce match ne s’emballe pas », a continué le coach, pour qui les progrès de la France ne doivent pas être occultés par une « défaite » à onze contre dix. L’optimisme ne s’est d’ailleurs pas envolé chez Bonadei, qui n’a cessé de mettre en avant les améliorations observées durant le tournoi. Une réaction assez attendue, au bout du compte. Car le technicien ne s’en est jamais caché : son ambition est de voir sur le long terme, qu’importe si le résultat de cette compétition majeure s’avère identique aux précédentes.
🎙️ Laurent Bonadéi : "On a manqué deux penaltys, mais les Allemandes les ont bien tirés"#beINSPORTS #Interview pic.twitter.com/KRLOVR3m5U
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) July 20, 2025
« Cette équipe a bien évolué depuis quelques mois. Elle progresse, et elle a donné beaucoup d’espoir. Rome ne s’est pas construite en un jour, on va donc continuer à travailler pour faire en sorte que cette équipe réussisse à aller chercher un trophée un jour, a ainsi assuré le bonhomme. Je reste satisfait, malgré tout, de l’expérience qu’ont pu acquérir les jeunes. Le président a parlé dans le vestiaire à la fin du match en disant qu’il avait vu de belles choses, qu’il y avait un groupe qui se construisait et qui avait beaucoup d’espoir. On ne peut pas refaire le passé, on a fait de très bons matchs avec les jeunes et c’est ça aussi qu’il faut retenir pour l’avenir. » Clap de fin pour la conférence et pour l’Euro, mais pas pour la France de Laurent Bonadei.
Pour Griedge Mbock, la France a manqué d’agressivitéPar Florian Cadu, avec Léna Bernard