Euro 08, le bilan avant inventaire
Un mercredi synthétique
Michael Kriess est un type formidable. Déjà il est Autrichien et aime le football. Kriess aime tellement le foot qu’il a lancé une pétition Austria shows backbone pour que cette pauvre sélection autrichienne renonce à participer à son propre Euro. Histoire de ne pas passer pour plus ridicule que la Belgique en 2000 (Deflandre passe à De Wilde qui la rend à Sukur, ficelle), histoire aussi de libérer une place à un malheureux troisième. Ce soir Michael Kriess est un type très populaire de Turquie en Bulgarie en passant par l’Angleterre. Surtout par l’Angleterre.
Groupe A : Le sauveur s’appelle Makukula. Vous y croyez ?
Les Portugais perdus dans les steppes du Kazakhstan et dans leur propre médiocrité attendaient un sauveur, à ce moment ils n’étaient pas regardants sur ses antéccédents. A 25 minutes du terme, le supporteur nantais égaré voit la grande carcasse de Makukula se présenter. Que fout erreur de casting (c’était son petit nom à la Beaujoire) entre Ronaldo et Deco se demande le Nantais, incrédule. « Ils sont vraiment très mal niveau neuf les Portos » se dit-il. Makulala se bat bien, dévisse une frappe, le supporteur nantais est rassuré. Puis arrive la 82ème, la première action correcte de Quaresma et la tête de vainqueur de Makukula. Le supporteur nantais se dit qu’il va enchaîner avec Venezuela – Argentin sur NT1, peut-être que Mazzoni y remplace Crespo. La surprise Makukula passée, Ronaldo assure le break avec son huitième but des éliminatoires. 2-1 au final et les hommes de Scolari qui stabilisent leur deuxième place avec trois points d’avance sur la Finlande et la Serbie à deux journées de la fin.
Dans l’autre match, 6-1 pour la Serbie en Azerbaïdjan. Des Serbes enfin dignes de Djokovic…
Groupe C : La Grèce d’une pierre deux coups
On appelle ça un ricochet. En s’imposant en Turquie, le cadenas grec se qualifie (cachez votre joie, ça devient indécent) et met son voisin dans une sale posture. Puisque la Norvège fait le métier en Bosnie (2-0). Les deux équipes s’expliqueront à Oslo le 17 novembre. On imagine bien les Grecs laisser un mot d’encouragement aux potes de Carew. Non ?
Groupe D : L’Allemand est conciliant, le Tchèque est content
L’Allemagne, déjà qualifiée, se permet d’aligner Brouillon Podolski devant, de quoi rassurer les Tchèques sur la qualité de l’accueil. Les Allemands ne font pas semblant, cette équipe a du souffle à défaut de génie, mais les Tchèques contrent et plutôt bien. Sionko, Matejovski et Plasil assurent l’essentiel. Tout ce petit monde peut sourire et se filer rencard fin juin.
Groupe E : Les Anglais dans le rouge
Le foot sur synthétique, est-ce encore du foot ? Le foot sur synthétique ça sent les lundis soirs de corpo en bord de périph, les ballons qui rebondissent trop et les appuis foireux. Si l’Angleterre se prend la porte de l’Euro sur le nez, elle risque de le maudir un moment ce tapis moscovite. Un Anglais qui ne peut pas se jeter, il lui manque comme une partie de lui-même. Du coup l’Anglais recule, en même temps il mène un zéro grâce au Rooney vous me direz. En face, les Russes n’arrêtent pas de faire tourner. Comme dans un relaps soviétique, les joueurs de côté dédoublent dans tous les sens. Début d’attaque-défense en pleine surface british et les hommes du bon Docteur Hiddink qui tentent de rentrer dans les buts avec le cuir. 69ème minute maudite, Pavlyuchenko transforme un penalty justifié, les Russes dédoublent et tournicotent de plus belle. 72ème et l’on reparle de corpo et des gardiens par défaut, frappe correcte de Berezutskiy relais avec Robinson pour Pavlyuchenko encore. L’Angleterre n’a plus son destin entre ses mains. Ce qui vaut toujours mieux que de se reposer sur celles de Robinson.
Groupe F : La Suède et l’Espagne attendront pour composter
Ce soir tout devait être plié, la Suède devait froidement renvoyer l’Irlande du Nord suivre l’Euro depuis son pub. Suède première, Espagne deuxième, chacun pouvait prospecter l’hôtel sympa au bord du Lac Léman ou dans le Tyrol. Mais l’Irlande du Nord voudrait elle aussi voir du pays – surtout que là, elle en ferait deux d’un coup. Alors elle s’accroche et arrache le nul en Suède. A distance, les Espagnols tirent la gueule, la qualification attendra. Un point leur suffit comme pour les Suédois, ça tombe bien un Suède- Espagne se profile. C’est dans ce genre de cas que l’on a envie de paraphraser Rolland Courbis ou de taper Autriche- Allemagne 82 sur YouTube.
Groupe G : Des Bulgares pas libérés
Pays-Bas 2 Slovénie 0
Luxembourg 0 Roumanie 2Albanie 1 Bulgarie 1
Roumanie qualifiée, Pays-Bas en ballottage très favorable avec quatre points d’avance sur la Bulgarie. « Et ils sont où Berbatov et la Cécilia » braille Hristo qui n’aime pas que l’on vienne chatouiller son monopole d’héros national.
Alexandre Pedro
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