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Et Nice-Marseille lança la rentrée politique…

Par Nicolas Kssis-Martov
Et Nice-Marseille lança la rentrée politique…

Pendant que les présidents des deux clubs se renvoient la balle et la faute, en attendant d’être convoqués par la LFP, ou que les commentateurs montrent du doigt les supporters, nos politiques n’ont pas manqué l’occasion d’un pareil barouf pour faire également leur rentrée. Reste à savoir ce qu’il adviendra de toutes ces belles déclarations pour la galerie.

L’onde de choc de Nice-Marseille a inévitablement débordé sur le terrain politique. Les maires et députés du cru ont donc été les premiers à dégainer le soir du match et le lendemain. Mais inutile de se fier aux étiquettes politiques cette fois, même si elles semblent parfois épouser les penchants attribués aux divers groupes de supporters des clubs impliqués. Dans ce cas, l’ancrage électoral l’emporte largement sur toute autre considération.

Estrosi fustige l’OM

Car ils ont tous causé, surtout sur Twitter, une écharpe autour du cou. Ainsi, présent au stade, Christian Estrosi, dont on sait le lien qu’il aime afficher avec les tribunes du Gym, est tout de suite venu au secours du président de l’OGC Nice.

« La violence est toujours intolérable. Des sanctions doivent être prises par la LFP après avoir déterminé les responsabilités. Si le comportement de certains supporters est inqualifiable, celui du président de l’OM l’a été aussi en tribune et celui de l’entraîneur sur le terrain. À cet égard, je veux saluer le comportement irréprochable des joueurs et de l’entraîneur de l’OGC Nice. Il appartient désormais aux instances nationales de prendre les décisions qui s’imposent. À chacun de les respecter », a ainsi balancé le maire de Nice. Naturellement, il ne justifie pas les jets d’objet ni les coups portés aux joueurs phocéens. Il endosse néanmoins une version qui accable en grande partie l’encadrement marseillais. Nul doute que cette prise de parole aura retenu l’attention des Populaires Sud, qui doivent se sentir bien seuls en ce moment. De son côté, Eric Ciotti ne pouvait laisser champ libre à son rival nissart, un peu trop Macron-compatible, et a lui aussi dégainé son smartphone

« Soutien au président Jean-Pierre Rivère de l’OGC Nice, agressé hier soir en tribune par le président de l’Olympique de Marseille ainsi qu’au coach Galtier. La violence et la surenchère physique n’ont pas leur place dans un stade de foot. » De ce côté de la barricade, Pablo Longoria a les vilaines oreilles du diable.

Marseille : gauche-droite, même constat

Évidemment à Marseille, le son de cloche s’avère sensiblement, et sans guère de nuance, opposé. Le premier édile socialiste, Benoît Payan, a immédiatement réagi en gazouillant : « Des joueurs blessés, une sécurité défaillante : le match Nice-Marseille n’aurait jamais dû reprendre. Triste décision. Fier de mon équipe qui ne s’est pas prêtée à cette mascarade. » Le tout ponctué d’un très clair « #TeamOM » .

Pour sa part, le sénateur communiste des Bouches-du-Rhône, Jérémy Bacchi, a même écrit directement à la ministre des Sports une lettre publiée sur son compte Twitter, pour qu’elle épargne à l’OM une défaite sur tapis vert, une décision « injuste » selon lui.

Si l’on comprend que les maires se dressent du côté du club de leur ville dans l’ambiance survoltée d’un derby, pareille initiative d’un élu de la nation – même si un sénateur tire sa légitimité des territoires – surprend un peu plus. Toutefois, dans cet élan de solidarité, la droite locale, preuve que le clivage partisan n’est guère opérant, n’a pas voulu laisser le monopole à ses adversaires. Ainsi Valérie Boyer, sénatrice du 13, après son soutien à Didier Raoult, a elle aussi donné de la voix : « Après les privations de la crise sanitaire, tous les amateurs de foot se réjouissaient de Nice-Marseille, mais on retiendra que toutes les règles peuvent être bafouées. Un club dont les supporters se tiennent mal envahissent le terrain, agressent des joueurs adverses, peut gagner un match. »

Face à ces protestations, quelle fut justement la réaction du gouvernement ? La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, ne possède pas une grande marge de manœuvre. La LFP va instruire en toute indépendance, ou du moins selon son propre agenda, et la séparation des pouvoirs ne lui offre guère de droit de regard sur l’enquête lancée par le parquet de Marseille. Elle sait cependant que les mots ont leur importance et elle a lancé une démarche plutôt constructive de dialogue autour du supporterisme en impliquant tous les acteurs. Sa réaction était donc malgré tout attendue. Elle n’a pas retenu sa colère sur France Info : « Une ligne rouge a été franchie en matière de violences à l’encontre des acteurs de jeu. Je me bats contre toute haine, incivilité dans les stades. Il faut aujourd’hui que la Ligue et les responsables clubs soient responsables et prennent les sanctions qui sont celles du bon sens, celles en accord avec ce qui se passe, ce qu’ils voient sur les terrains. C’est inacceptable que nos supporters balancent des objets, soient violents, pénètrent dans les stades. Les clubs qui reçoivent des matchs sont responsables de la sécurité des joueurs, des entraîneurs et des arbitres qui sont sur le terrain avant tout et de ce qui se passe dans les tribunes, dans les paroles et dans les actes. » En somme, les politiques ont beaucoup parlé. Cela veut-il dire que c’est parce qu’ils ne pouvaient pas faire grand-chose d’autre ?

Par Nicolas Kssis-Martov

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