Le Real Madrid a montré son impuissance et s’est fait doucher par une très solide équipe d’Arsenal (1-2). Pas de folle remontée, pas de soirée enflammée au Bernabéu, le tenant du titre ne verra pas le dernier carré de la Ligue des champions.
Real Madrid 1-2 Arsenal
Buts : Vinícius (67e) pour les Madrilènes // Saka (65e) et Martinelli (90e+3) pour les Londoniens
Il y a le fait de croire que c’est possible, qu’ils pouvaient le faire, que le rêve pouvait être fabriqué. Le tenant du titre avait rappelé ses vieux souvenirs, Derby County en 1975, Anderlecht, Mönchengladbach, sa très glorieuse dernière décennie. Sauf qu’il avait oublié le terrain. Sans occasions, élans et nuits de folie, le Real Madrid a été incapable de revenir sur Arsenal (1-2) et est éliminé pour la première fois en quarts de finale de Ligue des champions depuis 2004. Très solide et supérieur ce soir, Arsenal croisera Paris en demi-finales.
Le Real Madrid a fauté
Il y avait certes peu d’espoirs, mais le score cumulé (5-1 pour Arsenal) est dur. Kylian Mbappé avait pourtant essayé d’entamer la nuit de folie en trouvant les filets, deux mètres hors jeu (2e). Sûr de son équipe, de sa force et de l’état d’esprit des Gunners, Mikel Arteta avait sorti la même composition. Les Madrilènes, eux, n’ont pas mis le même engagement qu’au match aller. Problème : celui-ci fut souvent limite. Raúl Asencio, pas encore Sergio Ramos, a ceinturé Mikel Merino sur un corner (10e). Penalty pour Arsenal. Panenka même, signe qu’Arsenal était très sûr de lui. Sur la droite de Courtois, Saka l’a complètement raté. L’Anglais est peut-être trop jeune pour savoir qu’une panenka n’est réussie que quand elle est tirée dans l’axe du but.
Rice, le héros du match aller, a failli être le héros malheureux quand il a agrippé lui aussi Mbappé. Après un appel à la VAR beaucoup trop long, le penalty a été refusé, et le Real a laissé passer sa chance. À l’image d’Antonio Rüdiger jonglant entre les vilaines fautes et proche du premier but madrilène (42e), le Real a été assez inoffensif et beaucoup trop individualiste face au 4-4-2 londonien. Il est rentré à la mi-temps sans tir cadré, mais une faute commise toutes les cinq minutes. Impuissant.
Arsenal donne, et reprend
Puisqu’il fallait encore y croire, et surtout qu’il restait 45 minutes, le Real se devait de continuer à pousser. Et puis, il l’avait déjà fait contre l’Atlético au tour précédent. Mais Arsenal n’a jamais tressailli, contrôlant et gérant à son rythme les désirs espagnols. Les Madrilènes se sont mis à rager, Jude Bellingham first (51e et 56e), Rüdiger second, en piétinant méchamment Myles Lewis-Skelly (59e). Ce soir, ce qu’on peine à appeler un collectif n’a jamais créé collectivement, et a eu comme plus grosse occasion un corner rentrant de Rodrygo (57e).
Alors Bukayo Saka s’en est allé, a fixé, poursuivi son action et s’est fait servir sur un plateau par Mikel Merino (0-1, 65e). Rideau, et sieste. Commencée en tout cas par William Saliba, pourtant solide ce soir. Le Français s’est fait chiper la balle par Vinícius, qui a marqué dans le but vide (1-1, 67e). Le Real a recommencé à y croire, mais a perdu Mbappé. Venu à Madrid pour ce genre de soirées, le Français est sorti pour le denier quart d’heure. Il n’a donc pas vu le Real pousser sa peine, et Gabriel Martinelli gagner son face-à-face (1-2, 90e + 4) et arriver plein de confiance contre Paris, déjà battu lors de cette campagne. Le Real Madrid est absent des demi-finales pour la première fois depuis 2020. Reste à croire que cette équipe pourra le faire la saison prochaine.
Real Madrid (4-3-3) : Courtois – Vázquez (cap.) (Endrick, 60e), Rüdiger, Asencio (Modrić, 73e), Alaba (García, 60e) – Valverde, Tchouaméni– Bellingham – Rodrygo (Ceballos, 60e), Mbappé (Díaz, 75e), Vinícius. Entraîneur : Carlo Ancelotti.
Arsenal (4-3-3) : Raya – Timber (White, 90e + 4), Saliba, Kiwior, Lewis-Skelly – Ødegaard (cap.), Partey, Rice (Zinchenko, 90e + 4) – Saka (Trossard, 77e), Merino, Martinelli (Tierney, 90e + 4). Entraîneur : Mikel Arteta.