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Di Canio, le chat noir de Sunderland

par Quentin Moynet
Di Canio, le chat noir de Sunderland

Arrivé à Sunderland il y a seulement six mois, Paolo Di Canio est déjà sur la sellette. Parce que les résultats ne sont pas au rendez-vous, son club étant 19e avant la réception d’Arsenal ce samedi, mais aussi parce qu’il est de plus en plus isolé dans un vestiaire qui supporte mal son comportement.

Début septembre, Stéphane Sessègnon s’est engagé à West Bromwich Albion. Ce transfert, qui s’est décidé dans les dernières heures du mercato, fait suite à l’arrestation fin août du Béninois qui conduisait en état d’ivresse alors que son équipe disputait un match de League Cup. Un écart de conduite très mal pris par Paolo Di Canio. « C’est difficile de donner une deuxième chance à quelqu’un qui enfreint mes règles et qui pense que c’est normal » , avait alors expliqué le coach italien. Difficile de lui donner tort. Mais cet épisode traduit un malaise plus profond entre les joueurs et leur entraîneur.

Responsable mais pas coupable, fasciste mais pas raciste

Dès l’officialisation de son arrivée à Sunderland le 31 mars dernier, Paolo Di Canio avait provoqué des remous au sein du club du Nord-Est de l’Angleterre. Son vice-président, David Miliband, avait immédiatement donné sa lettre de démission, expliquant ne pas pouvoir travailler avec quelqu’un ayant un tel passé politique. Ce passé politique constitue justement l’un des principaux éléments d’incompatibilité avec une partie du vestiaire, pas forcément en accord avec les idées de celui qui, en 2005, se disait « fasciste mais pas raciste » et qui avouait sa fascination pour Mussolini à l’agence italienne Ansa.

Au-delà de cet aspect politique qui n’intéresse sans doute pas tous les joueurs, c’est le comportement de Di Canio qui dérange. Car l’ancien joueur de la Lazio n’est pas du genre à prendre des pincettes quand il a quelque chose à dire. Problème, il a tendance à déballer son linge sale devant les médias, en conférence de presse. Le 31 août, après la défaite des Black Cats à Crystal Palace (3-1), qui plaçait Sunderland en 19e position, il a durement critiqué son équipe, ciblant même directement plusieurs joueurs. « Je ne peux pas changer le cœur de mes joueurs, a-t-il lâché avant de s’en prendre à Dong Won Ji et Connor Wickham. Ils peuvent bien mieux conserver la balle s’ils utilisent leur cerveau. En ce moment, ils sont vides. » Même le capitaine John O’Shea, expulsé ce jour-là, en a pris pour son grade : « Notre leader n’a pas agi comme il aurait dû. C’est terrible parce que c’était un match décisif pour nous. C’est triste et inacceptable. » Pas sûr que la défaite de son équipe pro contre les moins de 21 ans du club pendant la trêve l’ait calmé.

Arrogant et colérique

Ces crises de colère en public agacent dans le vestiaire. Mais Di Canio n’en est pas à son premier dérapage depuis qu’il a enfilé le costume d’entraîneur. En 2011, alors qu’il entraînait Swindon en League Two (D4), il en était venu aux mains avec l’un de ses joueurs, Leon Clarke, prêté dans la foulée de l’altercation avant d’être vendu la saison suivante. Cette année, pas encore de coup de folie, mais la tension est palpable à l’Academy of Light, le centre d’entraînement de Sunderland. « Il pense être le meilleur entraîneur du monde, explique Colin Young, correspondant foot du Daily Mirror dans le Nord-Est de l’Angleterre. Il est arrogant, très sûr de lui. Tout doit tourner autour de lui. » Son règlement, compréhensible mais très strict – mayonnaise, ketchup, coca, portable dans le vestiaire interdits – n’arrange rien.

« Tout le monde sait comment il est, sa façon d’être n’étonne personne, poursuit Young. Mais le fait est qu’il ne doute pas de lui, il a confiance en ses capacités. » Mauvais résultats – deux victoires en douze matchs –, passé sulfureux, arrogance, coups de colère… Mais pourquoi Di Canio est-il encore sur le banc des Black Cats ? Parce qu’il a tout de même une grande qualité. « Les joueurs aiment sa façon d’entraîner, analyse Young. C’est une chose qu’il fait bien. Il est très enthousiaste, très énergique. Il est très impliqué, il encourage les joueurs. Il est encore en très bonne condition physique, donc il participe activement aux séances. » Bref, tant qu’on lui obéit au doigt et à l’œil, qu’on ne conteste pas ses méthodes et qu’on ne se troue pas en match, tout va bien. En revanche, la moindre sortie de route se paie cash. Le voyage de Di Canio pourrait quant à lui s’arrêter très prochainement. En Angleterre, il se murmure que l’Italien ne passera pas l’hiver. « Il pourrait être dehors d’ici Noël » , confirme Young. Pas sûr que les joueurs le regretteraient.

par Quentin Moynet

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