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Debuchy : «Pourquoi je ne suis pas chez les Bleus ?»
Qui mieux qu'un vrai Ch'ti pour évoquer le derby LOSC/VA de dimanche ? Et quoi de mieux qu'un vrai latéral droit pour jouer en EDF ? Mathieu Debuchy, pur produit du 59.
Lille/Valenciennes, dimanche. Vrai derby ou pas ?
C’est toujours important de gagner ce genre de match. Ce sont des rencontres particulières notamment pour les supporters. Mais c’est vrai que contre Lens, c’est plus chaud. Les gens sont plus passionnés. Le vrai, vrai derby, c’est Lens, oui, mais là Valenciennes c’est juste à côté.
Du coup, toi qui est né dans le 59, tu dois bien avoir des potes à VA…
Greg Wimbée avec qui j’ai joué, Rafael Schmitz aussi et puis Gaël Danic qui est mon voisin. Je vais lui crever les pneus de la bagnole comme ça il arrivera en retard au match (rires).
La cote donne Lille favori, bien sûr. Philippe Montanier annonce un 800 contre un en votre faveur…
Leur coach dit ça mais on sait bien que ce sera tout sauf facile. A l’aller, on avait été accrochés (1-1). Et là encore, il va falloir se méfier. A nous de jouer comme d’habitude.
Et là, vous n’aurez plus l’excuse de la pelouse puisqu’elle vient d’être changée.
On va voir ça dimanche. C’est vrai qu’avec le terrain qu’on avait, ce n’était pas facile de poser notre jeu. Mais là, on n’a plus d’excuses, ouais…
Vous venez de taper l’OM mais vous galériez contre les gros auparavant. Pourquoi ?
Je ne sais pas… Ce n’est pas évident à expliquer. On vient de battre l’OM donc ça ne veut plus rien dire. On jouera Paris et Rennes lors des deux dernières journées donc on verra.
As-tu l’impression que le LOSC a laissé filer la Ligue Europa ?
Sincèrement, on a quand même un effectif avec de très bons joueurs sur le banc. On ne peut pas dire qu’on a laissé filer la Ligue Europa. Face au PSV, on avait des joueurs capables sur le terrain et on les a accrochés. Le problème, c’est qu’on ne peut pas jouer des matches tous les trois jours avec les mêmes. Le turn-over est obligatoire, il faut bien respirer. On n’est pas des machines. La Ligue Europa n’était pas un objectif.
Alors justement, quel est le principal objectif maintenant ? La Coupe de France ou le Championnat ?
Le Championnat, quand même. Même si c’est encore indécis et très long. On voit de week-end en week-end. Notre avance a fondu. Après, la Coupe… On est en demi-finale. Malheureusement on ne reçoit pas Nice mais on veut aller au Stade de France.
Tu as passé toute ta vie dans le Nord. Tu n’as jamais eu envie de changer d’air ?
Juste avant l’arrivée du coach Garcia, j’ai eu une envie d’ailleurs. Les six derniers mois avec Puel avaient été globalement négatifs pour moi. Mais quand Rudi Garcia est arrivé, ça s’est bien passé. J’ai même resigné il n’y a pas longtemps. Je me sens bien ici.
Puel – Garcia. Rien à voir ?
Ah non, rien à voir. Avec coach Garcia, on est plus débridés. Je parle pour moi mais il m’a mis en confiance. Je me sens plus épanoui avec lui. Il nous fait du bien. Ça nous change beaucoup et ça se voit dans le jeu.
Qui vois-tu champion ?
Lyon. C’est l’équipe qui m’a le plus impressionné. Ils nous ont battus à l’aller et au retour. Ils sont costauds sur toutes les lignes.
Et c’est Puel, avec qui ça ne s’était pas très bien passé avec toi à Lille, qui les entraîne…
Avec Puel, c’est juste que sur la dernière saison, je jouais moins. Mais justement, je connais sa rigueur, son application. Lyon, ce sont les plus chiants à jouer.
Et qui vois-tu descendre ?
Ce n’est pas facile. Bon Arles, ils y seront. Lens m’a pas mal déçu dans le jeu. Je n’ai pas trop kiffé. Après, c’est difficile. Il y a beaucoup d’équipes qui ne sont pas à leur place. Comme Auxerre.
Monaco ?
Je n’ai pas envie qu’ils descendent ! Quand j’étais gamin, j’allais tous les étés dans le sud et de temps en temps, j’allais voir leurs matches. J’adorais ce club.
Cette saison, tu déroules. Tu avais été convoqué par Laurent Blanc en août dernier. Ne penses-tu pas avoir une chance au poste de latéral droit chez les Bleus ?
Par moments, je me demande : « Pourquoi je n’y suis pas ? » Je pense que j’ai la place pour y aller. C’est à moi de le prouver. Moi, je continue de travailler à l’entraînement, de faire mes matches. Après, c’est un choix du sélectionneur. Je ne suis pas dans sa tête.
Le fait de jouer à Lille ?
Non, ce n’est plus un problème ça. Regarde Adil (Rami) ou Yo (Cabaye), ils sont appelés. Ce sont les choix du sélectionneur.
Propos recueillis par Nicolas Vilas
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