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David Mounard : « En Italie, plus personne ne te paye »

Propos recueillis par Alexandre Pauwels
David Mounard : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>En Italie, plus personne ne te paye<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

David Mounard est un petit attaquant. En cinq années en France, il n’a pas disputé un match pro. Pourtant, lui qui évolue depuis pas loin de dix ans en Italie (celle du Sud et des divisions inférieures) a toujours été adulé là où il est passé. Et à 31 ans, David a tout connu : la montée, les galères, les faillites. Aujourd’hui en Serie D, il joue au Salerno Calcio, ex-Salernitana, club taillé pour se relever d’une… faillite. Un défi à sa mesure. Et la France dans tout ça ? Juste un lointain souvenir.

Tu es français, pourtant tu n’as jamais disputé de match pro en France. Tu peux résumer tes 18-23 ans ?

Déjà j’ai fait tout le centre de formation de Lyon. Et puis après je n’ai pas pu signer le contrat semi-pro pour continuer la formation donc j’ai été obligé de partir. Je me suis retrouvé à Chambéry, au bout d’un an, j’ai eu une proposition pour jouer à Beauvais en D2, toujours pour continuer ma formation et essayer de percer. Mais j’ai jamais eu ma chance. Alors je suis retourné à un petit niveau. Je suis allé à Belley, j’ai fait une année là-bas, puis en CFA à Chantilly où j’ai pu jouer, ça s’est bien passé et je suis parti à Mons, en première division belge. Tout est parti de là.

Après la Belgique, l’Italie et Foggia en Serie C1. Comment en es-tu venu à signer en Italie ?

En fait, l’entraîneur de Mons était italien, Sergio Brio, l’ancien défenseur de la Juve. Il m’a proposé de m’emmener en Italie. Il pensait que c’était du gâchis de ne pas me faire jouer au haut niveau. Je devais aller à Vicenza en Serie B. Mais le directeur sportif s’est fait virer, donc j’ai atterri à Foggia en C1. Là, ça s’est bien passé, j’ai marqué 11 buts dans la saison, j’ai eu pas mal de propositions en Serie B ou Serie A. Mais mon club m’a pas laissé partir parce que j’avais un contrat de 4 ans. Je suis allé au bout de ce contrat et je suis parti à Gallipoli…

… Où tu as connu la montée en Serie B, avant la faillite. Quel souvenir laisses-tu dans ce club ?

L’année de la D3, ça a été super, on monte assez facilement et j’avais fait un gros championnat. Par contre en D2, y a eu quelques problèmes parce que le club a été vendu entre-temps, du coup, on n’a pas pris d’argent pendant un an. J’ai joué sans salaire cette saison-là. Et je suis encore en procès avec eux, pour voir si je peux récupérer quelque chose, mais ça va pas être facile… ça s’est mal passé de ce côté-là, on devait payer le terrain pour l’entraînement, prendre la douche à la maison… Mais tu vois, ce sont de bons souvenirs quand même, parce que pour un joueur comme moi qui n’a pas eu sa chance en France, c’est super d’avoir une expérience en Serie B.

On en vient à Salerno. Après une expérience en Serie B, pourquoi signer en Serie D dans un club qui vient de faire faillite ? Certains diront que c’est un pas en arrière.

Ouais un pas un arrière mais bon, quand tu vois tout ce qui se passe dans le foot, notamment en Italie… Avoir un président comme Lotito qui est aussi le président de la Lazio, voilà, ce sont des gens très sérieux qui te garantissent déjà ton salaire, et ça c’est très important. Il faut savoir qu’en Italie, plus personne ne paye, tu vois. Ça fait au moins deux-trois ans que c’est comme ça. En D2, D3, quand ils voient que ça se passe pas bien, ils te payent plus quoi, donc ça c’est un gros problème. Ici on a deux présidents, Lotito et Mazzaroma, des personnes très sérieuses qui ont un projet important : remonter en quatre ans en Serie A.

Les tifosi de Salerno sont connus pour être particulièrement passionnés. C’est encore le cas cette année en Serie D ? Le stadio Arechi est-il toujours plein ?

On fait 8000, 9000 personnes à chaque match. C’est un public super. C’est énorme. On fait plus de monde que certaines équipes de Serie A. Regardes, à Sienne l’an dernier, on jouait pour la montée en Serie A, on faisait max 8000 personnes. Ici on le fait tous les weekends.

En fait, en matant ton C.V, y a un truc qui saute aux yeux. A part Sienne, tu n’as joué que dans des équipes du Sud de l’Italie. C’est un choix ou quoi ?

Un choix non, mais disons que j’aime jouer dans des clubs où il y a de bons supporters. J’aime bien Marseille tu vois comme club, avec des supporters très attachés à l’équipe. Donc en fait le choix de venir jouer dans le Sud, ça se fait par rapport à ça, parce que je sais qu’il y a beaucoup de supporters et puis quand tu joues à un niveau un peu plus bas, les tifosi te font toujours sentir joueur professionnel, t’as l’impression d’être un joueur de D1 quoi. A Foggia en Serie C, y avait 30 000 personnes à nos matchs, Gallipoli le stade c’était… ouais un terrain de match amical mais les gens pouvaient pas bouger dans les tribunes. A Salerne, il y a beaucoup de gens qui m’arrêtent dans la rue, pour prendre des photos, signer des autographes… Tu te sens quand même un joueur important.

Qu’est-ce qui te plaît dans le Sud ?

Il fait beau, il y a la mer, on mange bien, on vit bien, les gens sont gentils… C’est un peu le contraire dans le Nord quoi.

Tu as joué dans les Pouilles et en Campanie. Une bonne adresse, un joli lieu à conseiller ?

J’ai aimé toutes les villes où je suis passé. J’ai tout aimé. Après quand je jouais à Gallipoli, j’habitais à Lecce et c’est une super belle ville, y a plein de trucs à voir, à visiter. Après la mer transparente à Gallipoli aussi, c’était magnifique.

La saleté dans les villes du sud, c’est une réalité aussi ?

Pas à Salerne en tout cas. A Foggia, ouais par contre, c’était pas super niveau hygiène. Après, Salerne, c’est différent, c’est une des plus belles villes où j’ai vécu. Déjà y a la mer, puis ensuite l’hiver, c’est un peu comme Turin, ils mettent des lumières… Voilà c’est une ville lumière quoi. Le maire de Salerne fait tout pour embellir la ville.

T’es allé à Naples, vu que tu n’es pas bien loin ?

Non, pas trop non. Naples, j’ai pas été très bien accueilli quand je jouais avec Foggia, je suis pas trop aimé là-bas, je leur ai quand même mis quatre buts quand ils étaient encore en C1. Par contre, jouer devant 60 000 personnes, c’est un super souvenir.

Y a vraiment une différence entre les gens du Sud et du Nord en Italie ?

Ouais, tu le sens quand même. Les gens du Sud sont toujours prêts à t’accueillir, ils te font rentrer chez eux, tu manges chez eux, ils sont très gentils. Dans le Nord, ouais, ils pensent un peu plus à eux, ils s’en foutent que tu sois joueur de foot ou pas.

Revenons maintenant à la France. Tu envisages un retour au foot dans ton pays ?

Je ne pense pas. Je pense que je vais finir ma carrière en Italie. La France, c’est une mentalité très particulière. La première année que j’ai faite en Italie, je pensais qu’on reviendrait me chercher après parce que je fais un gros championnat, je joue milieu de terrain et je mets 11 buts. Je pensais qu’un club serait venu me reprendre, je pensais que ça se ferait, mais non. Maintenant je suis bien en Italie. Ma femme, ma fille, sont italiennes. Je suis bien ici.

Comment tu vois ton avenir ?

Là, c’est la fin du championnat, il nous reste six matchs, on est premiers avec sept points d’avance. Donc on va gagner le championnat et monter. L’année prochaine, on jouera aussi la montée, le club est très ambitieux. Moi, j’ai un contrat de quatre ans, j’essaierai d’aller jusqu’au bout, jusqu’en Serie A et puis après j’entraînerai des petits.

Toujours en Italie ?

Oui, toujours en Italie.

Propos recueillis par Alexandre Pauwels

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