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Danzé : « Ô mon Finistère… »
Le Rennais Romain Danzé est un breton, un vrai. Ce soir, il rentre chez lui, dans le 29, défier le Stade Brestois.
Ca te fait quoi de jouer à Brest, dans ton Finistère natal ?
Je rentre dans mon Finistère. Ô mon Finistère… (rires) C’est la première fois que je vais là-bas avec le Stade Rennais. Quand tu es comme ça de retour chez toi, tu as envie de briller, de faire parler de toi mais il faut faire attention à ne pas se mettre une pression inutile. Il y aura ma famille, mes amis, pas mal de monde pour me soutenir. Je sais que beaucoup d’entre eux ne viendront me voir que pour ce match-là, parce qu’il est à Brest.
Tu suivais Brest, gamin ?
Quand j’ai commencé à aimer le foot, le Brest Armorique avait des problèmes d’argent et il est descendu. Mais ça m’est arrivé d’aller à Francis Le Blé voir jouer le Stade Brestois lorsqu’il était en National. Je n’étais pas vraiment supporter, moi c’était plus Nantes et Rennes que je suivais.
Peut-on parler d’un vrai derby ?
Pour les Rennais, le vrai derby c’est contre Nantes mais comme ils ne sont plus en Ligue 1… Nos supporters ont aussi du mal avec les Guingampais mais eux non plus ne sont plus dans l’élite. Mais à l’aller, Brest c’était pas mal, il y avait une grosse ambiance.
Et Lorient, votre adversaire dans deux journées ?
Ce n’est pas pareil… Encore que… On sait que Christian Gourcuff a eu passage difficile par le Stade Rennais et il motive ses joueurs quand il joue contre nous et qu’il veut à tout prix gagner lorsqu’il affronte Rennes. C’est vrai que là on entame un mini-championnat de Bretagne ! (rires) Ce sont des matches très importants pour les supporters parce que les Bretons sont fiers d’être bretons.
Brest ne va pas très fort. Leur maintien n’est pas encore assuré. Aimerais-tu qu’ils se sauvent ?
Je souhaite qu’ils se maintiennent parce que leurs supporters sont des passionnés. Lorsqu’on les a affrontés à l’aller, ils étaient premiers au classement. Depuis, ils ont dégringolé. Il y a eu la blessure de Nolan Roux… Mais il ne leur manque que quelques points pour se sauver. Je ne me fais pas de soucis pour eux. Ils gagneront encore des matches mais je souhaite que ce soit après nous.
Et jouer un jour à Brest, dans ton département, ça te dirait ?
Pourquoi pas. J’y réfléchirai… Tu me dirais Nantes, je dirais non tout de suite mais là, pourquoi pas…
Le Stade Rennais revendique son identité bretonne. Tu fais partie des rares joueurs de la région de l’effectif. Essaies-tu d’inculquer cela à tes coéquipiers ?
C’est vrai qu’on est peu de Bretons dans l’équipe. Il y a Lemoine et… moi. Oui, on essaie de transmettre ça aux autres joueurs notamment lorsqu’il y a ce genre de matches. Mais bon, c’est aussi la réalité du foot moderne. Les joueurs viennent de partout.
Tu parles un peu le breton ?
Je comprends quelques mots par mes grands-parents. Mais contrairement à eux, je suis incapable de tenir une conversation. Je connais quelques expressions.
Rennes vient d’enchaîner trois matches sans succès dont un 0-0 contre Auxerre…
Face à Auxerre, on a surtout la sensation de ne pas avoir joué. On a buté sur une équipe qui était venue chercher ce qu’elle a pris. L’AJA a joué avec ses qualités. Mais on sait aussi que d’autres équipes de tête vont se faire accrocher. Là, on veut surtout vite renouer avec les victoires.
Le fait d’avoir glissé contre Marseille (0-2) et Lyon (1-1) signifie-t-il qu’il existe encore un trop grand écart entre Rennes et les équipes qui visent le titre ?
On n’a pas perdu contre Lyon !
Non mais le nul a été arraché en toute fin de match…
Et alors ? Combien de succès Lille a-t-il obtenu en fin de rencontre ? On sait que Lyon et Marseille jouent le titre à fond. Ils ont un gros budget et ce sont des formations qui sont préparées à ça. Nous, on n’a pas beaucoup de joueurs qui découvrent la Ligue 1 cette saison. On manque d’expérience par rapport à ces équipes. Et on est troisièmes. Contre l’OM, on n’a pas à avoir de regret, ils étaient plus forts mais face à Lyon, on fait deux nuls.
A dix journées de la fin, vous êtes troisièmes. L’objectif c’est quoi ?
En début de saison, on avait annoncé qu’on visait la cinquième place. Là, on a fait un trou avec le sixième, Montpellier et avec le Paris-SG qui est cinquième. On se dit que la troisième place serait un bel exploit pour nous. Quatrième ce serait bien et cinquième on remplirait l’objectif initial…
La rumeur d’un départ d’Antonetti se fait insistante. Dassier le kiffe bien à Marseille. Vous en parlez dans le vestiaire ?
On en parle sans plus. On chambre un peu le staff là-dessus mais ce matin encore je lisais dans la presse locale qu’il était parti pour prolonger chez nous. On veut qu’il reste avec nous parce qu’on a vécu deux années superbes avec lui. C’est de bon augure pour la suite.
C’est vraiment un vénère dans le vestiaire coach Antonetti ?
C’est un super mec, un super coach. Il est loin de l’image médiatique qu’il renvoie : un sanguin. C’est un passionné de foot qui adore le travail. Et il est super franc ce qui rend son rapport avec les joueurs bien plus simple. La saison dernière, il me faisait jouer par intermittence et il m’expliquait pourquoi je jouais tel match ou pas. C’est rare chez un entraîneur…
Propos recueillis par Nicolas Vilas
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