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Costa-Rica rien à perdre
Fukushima a fait au moins un heureux et il s'agit du Costa-Rica. Quoiqu'à y regarder de plus près, les Ticos se préparent peut-être une Copa America cataclysmique. A moins qu'une prometteuse jeunesse s'y révèle.
Rien ne va plus pour le Costa-Rica. Le 23 juin, au sortir d’une décevante Gold Cup, son défenseur, Dennis Marshall, 26 ans, perdait la vie dans un accident de voiture. Deux jours plus tard, le gardien, Esteban Alvarado, était accusé de tentative de meurtre par son ex-compagne. Déstabilisé, le seul joueur de la liste pour la Copa America à évoluer en Europe (AZ Alkmaar) a annoncé qu’il renonçait au voyage en Argentine. Invité pour pallier le forfait du Japon irradié, le Costa-Rica avait accepté sans atermoiement le billet offert par la CONMEBOL, pas vexé pour un sou de faire office de troisième choix derrière les nippons et le fantasme espagnol. La première participation des Ticos à la Copa America remonte à 1997. Son parcours le plus marquant à 2001. Equipés d’un Paulo César Wanchope en feu (cinq buts en quatre matches), les Costa-Riciens s’étaient qualifiés pour les quarts de finale en leader de leur groupe, avant de chuter face à l’Uruguay.
Cette année, se qualifier pour le deuxième tour relèverait presque du miracle absolu. La laborieuse Gold Cup des Ticos lors de laquelle ils explosèrent en vol face au Mexique (4-1), avant de se faire sortir par le Honduras, n’est toutefois pas en cause. Non, le Costa-Rica risque avant tout de payer cher le croche-patte de la CONCACAF. La confédération centro-américaine a autorisé le Costa-Rica à disputer la Copa America, mais à la conditionsine qua none de l’alignement d’une sélection moins de 22, renforcée de cinq briscards. Comme pour le Mexique, son autre représentant, l’idée de la CONCACAF était de s’assurer la présence des équipe-types à la Gold Cup, afin de préserver l’intérêt de son tournoi.
L’âme de Lavolpe
Avec les réserves limitées d’un pays qui peine à atteindre les cinq millions d’habitants, le Costa-Rica se profile comme le bon dernier d’un groupe où il en découdra, dans l’ordre, avec la Colombie, la Bolivie, puis l’Argentine. Reste que deux éléments amènent à envisager une surprise centro-américaine. Tout d’abord, l’ex-sélectionneur du Mexique, Ricardo Lavolpe, a une âme de formateur et n’aime rien tant que de de disposer d’un groupe de jeunes joueurs malléables à merci. Des êtres en formation à qui il peut imposer, sans heurt, ses idées bien spécifiques sur le football : l’utilisation du 3-5-2 notamment. Un entraîneur, qui, à la manière d’un autre moustachu, Guy Lacombe, peine souvent à composer avec les égos de stars.
Ensuite, la majorité des jeunes Costa-Riciens ont déjà goûté à un tournoi international de haut niveau : le Mondial des moins de 20 ans 2009, lors duquel ils avaient atteint les demi-finales. Une belle matière de base pour El Bigoton, le surnom de Lavolpe, malgré les dix petits jours de préparation. Mais comme si la restriction de la CONCACAF ne suffisait pas, les Ticos se voient privés de deux de leurs plus étincelantes étoiles : Bryan Oviedo et Marco Ureña, meilleur costa-ricien lors de la Gold Cup, à seulement 21 ans. Leurs clubs, le FC Copenhague et le FC Kuban Krasnodar ont refusé de les libérer, comme le règlement les y autorise, les Ticos disputant une compétition ne relevant pas de leur confédération. Quand plus rien ne va …
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