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Cossu : « Quels derbys avec les Corses ! »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi
6 minutes
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Sans club depuis la fin de son contrat avec Cagliari dont il était un des joueurs symboles, l’excellent Andrea Cossu a décidé d’accepter le challenge d’Olbia et repart ainsi de la Serie D.

Tu as 35 ans, bientôt 36, tu aurais pu tranquillement profiter de la retraite.J’avais tout simplement encore envie de jouer, et puis, on m’a proposé ce beau projet voulu par le président Marino et important pour le développement du football sarde. Enfin, j’ai débuté ma carrière à Olbia il y a vingt ans, donc ça avait forcément un sens particulier.
Mais tu n’as pas eu de contacts avec des clubs de divisions supérieures depuis la fin de ton contrat avec Cagliari ?Si bien sûr, jusqu’à il y a peu encore, une équipe de Serie B était intéressée, mais bon, mon choix n’est pas seulement sportif, je n’avais pas envie de quitter la Sardaigne.
Quel est le projet d’Olbia ?Je connaissais déjà le président qui faisait partie du conseil d’administration de Cagliari l’an dernier et qui a fait un excellent travail dans le centre de formation. L’idée est de cultiver les talents sardes, et il y aura justement une collaboration avec le plus grand club de la région afin de suivre les jeunes Rossoblu de près. Toi qui est sarde, penses-tu qu’il y a la place pour un second grand club en Sardaigne ?Ah, le Cagliari est inatteignable, l’histoire le dit ! Mais l’Olbia peut devenir la seconde équipe sarde puisqu’il n’y en a pas d’autres actuellement chez les pros, c’est en tout cas ce que je souhaite.
Justement, tout Sarde qui se respecte tend à supporter Cagliari, non ?Cela dépend. Ici, il y a aussi des personnes qui supportent le Milan, la Juve ou l’Inter, ils sont même très nombreux. D’un côté, je trouve ça dommage parce qu’un gamin qui a grandi à Cagliari devrait supporter l’équipe de sa ville.
Dans votre groupe de Serie D, il y a pas moins de huit équipes sardes.À tel point que depuis mes débuts il y a un mois, j’ai joué quatre matchs et à chaque fois contre des équipes de l’île. Maintenant, ça ne veut pas dire que ce sont des derbys proprement dits, cela vaut seulement pour la Sassari Torres qui est l’autre gros club du Nord de la Sardaigne. Par exemple, on a affronté Budoni, une ville de la province d’Olbia, mais ça n’avait rien d’un derby, c’est une jeune équipe sans vraiment de tradition footballistique.

Quand je ne jouais pas, je rejoignais mes potes dans les villes où Cagliari venait jouer

En tout cas, les ultras de Cagliari ont tenu à te saluer comme il se doit ! Je suis un mec de Cagliari, qui a grandi dans le kop avec le mythe de l’équipe de ma ville. Eux ont voulu me saluer de cette façon. C’était une émotion incroyable, une chose vraiment belle, je ne m’y attendais pas du tout. Il était 22h, et les voisins ne se sont même pas énervés, ils filmaient avec leur téléphone (rires). Raconte-nous ta carrière de tifoso. J’avais 10 ans et j’allais voir les matchs avec mon papa qui m’engueulait parce que je regardais toujours la curva et jamais le terrain ! C’était plus fort que moi, quelques années plus tard, j’allais toujours avec mon père, mais pendant le match, j’escaladais les séparations pour aller dans le kop et je repassais de l’autre côté au coup de sifflet final. Au fur et à mesure, je me suis mis aussi à faire les déplacements.

Des déplacements que tu continuais à faire quand tu évoluais au Hellas ou à Lumezzane.Exact, quand je ne jouais pas, je rejoignais mes potes dans les villes où Cagliari venait jouer. Je ne sais pas si les ultras du Hellas étaient au courant, car je ne le criais pas sur les toits. Maintenant, ça ne veut pas dire qu’ils l’auraient mal pris, au contraire, ça leur aurait peut-être même fait plaisir, car mon travail est une chose, ma passion envers Cagliari en est une autre.
Mais du coup, vu que tu as joué à Cagliari ces huit dernières années, tu étais une sorte de médiateur avec les ultras quand les choses n’allaient pas ?Absolument pas ! J’ai toujours tenu à distinguer les deux aspects, je n’ai jamais fait ces choses-là.
Ton départ de Cagliari cet été était plutôt logique en vue d’une refondation ?Ah ça, ça dépend des points de vue, mais j’ai presque atteint tous les objectifs que je m’étais fixés avec le club de mon cœur. Je rêvais de jouer avec ce maillot, j’ai réussi. Je rêvais de marquer sous la Curva Nord, j’ai réussi également. J’ai eu le droit à un chant personnel, chose qui n’arrivait plus depuis les années 90 ici. Mon dernier rêve aurait été de finir ma carrière avec Cagliari, mais sait-on jamais, tout peut arriver dans la vie !
Le Sarde Zola entraîneur de Cagliari l’an dernier, c’était une belle histoire.Oui, d’autant que je connais très bien Gianfranco, j’ai un très bon rapport avec lui, mais malheureusement, les choses ne se sont pas bien passées et il n’est resté que onze matchs.

Contre Bastia et Ajaccio et ça se finissait à chaque fois en pugilat

L’autre « bandiera » , Daniele Conti, vient d’intégrer la direction du centre de formation de Cagliari, tu n’as pas tenté de l’amener avec toi à Olbia ? Ah non, car Daniele est un pan d’histoire de Cagliari, et sa place est là-bas ! Je suis bien placé pour en parler, c’est un joueur que j’ai supporté et applaudi quand je n’étais qu’un simple supporter, et ensuite, c’est devenu mon coéquipier.
Tu as été un des meilleurs passeurs de la dernière décennie, tu t’attendais à une meilleure considération en sélection ?Je suis très content de ce que j’ai fait. J’ai réalisé mon rêve de revêtir le maillot de Cagliari. Je n’ai pas de regrets, même si le fait de rester ici et de refuser des offres de grands clubs a peut-être été préjudiciable en vue d’une place en sélection. Maintenant, c’est bien en étant à Cagliari que j’ai été international. D’ailleurs, j’étais le 24e en 2010, je suis même parti en Afrique du Sud, puisque Camoranesi n’était pas certain d’être disponible. Mais après Lippi, je n’ai plus jamais reçu de convocation. En tant que sarde, tu suis le football corse ?Non, pas vraiment, mais ce que je sais, c’est qu’on s’est toujours cognés dessus, eux et nous, c’était incroyable ! Tous les ans, on disputait des matchs amicaux estivaux contre Bastia et Ajaccio et ça se finissait à chaque fois en pugilat. C’était vraiment des derbys entre insulaires !
Enfin, le sport sarde se distingue autrement que par le football dernièrement.Le cyclisme est une discipline que je n’ai jamais suivie auparavant, mais là, je m’y suis mis avec les performances de Fabio Aru (vainqueur de la Vuelta et second du Giro, ndlr). C’est super ce qu’il réalise, c’est vraiment la fierté de la Sardaigne.

Dissolution, mais pas de solution

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi

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