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Corradi : « Personne n’a réussi à faire ce qu’on a fait avec le Chievo en 2001 »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi
7 minutes
Corradi : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Personne n’a réussi à faire ce qu’on a fait avec le Chievo en 2001<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Contre la Roma, le Chievo disputera le 500e match de Serie A de son histoire, 14 ans seulement après y avoir fait ses débuts. C’était lors de la saison 2001-02 conclue à une incroyable 5e place. Bernardo Corradi, attaquant de cette génération, se souvient.

Ciao Bernardo. Le Chievo est déjà 22e au classement all-time de la Serie A. Qui l’aurait cru en 2001 ? Je suis arrivé un an plus tôt, lors de la saison de la montée. Je savais que c’était un club solide et qui reproduisait parfaitement la culture italienne de l’entreprise familiale dotée d’une structure très épurée. Campedelli président et Sartori directeur sportif. Le premier validant les décisions du second. Fin de l’histoire. Le Chievo était déjà en Serie B depuis six ans, quelques joueurs ont été savamment intégrés à l’équipe de base, que ce soit l’année de la montée et la suivante, et le tour était joué.

Il y avait de l’appréhension avant les grands débuts ?Disons que très peu d’entre nous avaient déjà goûté à la Serie A. Moi, par exemple, j’avais disputé 20 matchs avec Cagliari. Perrotta, Marazzina et Lupatelli beaucoup moins, seul Corini connaissait vraiment l’élite. Dès le premier match à Florence, on a montré la couleur. On s’impose 2-0 après un match plein et très intense sur le plan physique. Il faisait une chaleur infernale. J’avais été tiré au sort pour l’antidoping et j’avais tellement transpiré que j’ai réussi à pisser seulement à 20h30 ! Le match suivant, on gagne contre Bologne, la 3e journée, on se déplace chez la Juve de Del Piero qui, à lui seul, gagnait autant que tout notre effectif.

C’est d’ailleurs le choc de haut de tableau entre les deux leaders, vous meniez même 2-0 après 20 minutes.Et on perd 3-2 sur un penalty pas très clair, une main de Moro si je me souviens bien. C’est là que l’on a eu la sensation de pouvoir rivaliser avec toutes les équipes. Il y avait une énorme estime professionnelle entre les joueurs, mais aussi un grand feeling hors du terrain. Et puis, quelle sérénité en semaine. Tout était parfait.


8e journée, l’Inter perd le derby, le Chievo bat Parme grâce à un but de Corradi… … et on se retrouve seuls en tête ! Chaque année, lorsqu’une petite équipe débute bien sa saison, les journaux parlent d’un nouveau Chievo, mais le président Campedelli sort toujours la vanne du copyright, car personne n’a réussi à faire ce qu’on a fait. Et il a raison, il s’agit d’un quartier de Vérone de 3000 âmes. Le 15 décembre, nous allons jouer à San Siro contre l’Inter de Vieri et Ronaldo, on gagne 2-1 et on est encore en tête. Moratti était même venu dans nos vestiaires pour nous féliciter, c’est là qu’il a fait ma connaissance, alors que j’étais justement prêté au Chievo par l’Inter (rires). Maintenant, le foot italien revient petit à petit sur le devant de la scène et arrive de nouveau à attirer des champions, mais regardez les effectifs des équipes de l’époque, la Lazio, la Juve, l’Inter, etc. Réussir à être 1er en décembre et 3e à mi-saison, c’est vraiment dingue. Tout le monde parlait de nous.


Et justement, comment fut gérée cette exposition médiatique ?Très tranquillement, c’est qu’on était vraiment concentré sur notre travail et avec Delneri, nous n’avions pas le temps de nous éparpiller.

Et les offres de mercato dès janvier ?Même chose, nous ne pensions qu’à notre objectif. La semaine, le coach faisait les traditionnelles séances vidéo, quelque chose dont les joueurs ne raffolent pas d’habitude, et bien là, c’est nous qui les demandions. Il faut dire que c’est plus agréable de revoir les rencontres que vous gagnez. En fait, je crois que personne n’avait envie d’abandonner cette belle aventure en cours de route.

Ce Chievo était aussi l’interprétation parfaite du 4-4-2, à montrer dans toutes les écoles de foot !Tout part d’une base défensive très solide. Le quatuor Moro, D’Anna, D’Angelo et Lanna avait fait 5, 6 ans ensemble avant d’arriver en Serie A. Ils étaient vraiment rodés. Je me souviens d’un match à Pescara en Serie B où les attaquants adverses ont fini hors-jeu au moins 20 fois ! Et puis les ailiers étaient des projectiles ! Luciano, qui était encore Eriberto, et Manfredini combinaient parfaitement les deux phases pendant plus de 60/70 minutes. D’ailleurs, Delneri les remplaçait toujours, ainsi qu’un des deux attaquants, car il nous demandait d’abattre un gros travail. Enfin, Marazzina et moi étions très complémentaires devant, et sur le banc, il y avait Cossato qui était un mélange de nos caractéristiques.

En phase retour, vous faites 16 points contre les 38 de l’aller, que s’est-il passé ?Les adversaires commençaient à nous connaître, et comme toutes les équipes, nous avons connu un coup de moins bien. C’est là que les cadors habitués à jouer le haut de tableau font la différence, eux arrivent à rendre minime la différence entre leurs bonnes et mauvaises périodes, ce qui est impossible pour un petit club, surtout à sa première année parmi l’élite.

Vous finissez tout de même à une 5e place, synonyme de qualification en Coupe de l’UEFA, ne pas être européen aurait été une déception ? Cela dépend de quel point de vue on aborde la chose. Vu le championnat qu’on a disputé en étant tout le temps classés entre la 1re et la 6e place, je dirais oui, car l’appétit vient en mangeant. Si on regarde d’où on est partis, alors non. Lors de la préparation estivale, on remporte un match de Coupe difficilement chez la Pistoiese, équipe de Serie C. Tous les spécialistes nous désignaient comme la victime sacrificielle de la Serie A et ne donnaient pas cher de notre peau.

Et la Ligue des champions ? La 4e place n’était qu’à un petit point après tout. Là oui, parce que contre la Juve, on perd alors qu’on mène 2-0 ; contre le Milan, à San Siro, on gagne 2-1 en seconde mi-temps et on perd 3-2. On prend 4 points contre l’Inter et la Lazio… On a vraiment assuré face aux gros.

Après cette saison fantastique, tu signes à la Lazio et pour ta première, vous recevez le Chievo.Je marque et on perd 3-2. Là, j’ai compris que le Chievo durerait. Ils avaient vendu quelques joueurs, mais Campedelli les avaient parfaitement remplacés. Affronter mon ancienne équipe n’a jamais été une partie de plaisir. Le Chievo s’est planté une seule année, en 2006-07, et a fini en Serie B, mais il a réussi à remonter immédiatement. Ça, c’est un signe, car nombreuses sont les équipes qui évoluent 4, 5 saisons en Serie A, sont reléguées et disparaissent de la circulation.


Toi qui a beaucoup bourlingué, tu serais retourné au Chievo ?Il y a eu un petit quelque chose en fin de carrière, mais finalement, je ne regrette rien. Mieux vaut conserver les bons souvenirs, le risque d’un retour étant de tout gâcher.

Et les protagonistes de l’époque se retrouvent souvent ?Quand Delneri a signé au Hellas, je l’ai appelé pour lui souhaiter bonne chance, ainsi qu’à ses adjoints Conti et D’Angelo qui sont « made in Chievo » . On se recroise souvent avec Marazzina qui vit comme moi à Rome, mais aussi Lanna et Barone. C’est toujours l’occasion de reparler d’une très belle époque de ma vie.

Enfin, petite blague 100% veronese : as-tu vu les ânes voler ?Et comment ! C’est ce qu’écrivaient les supporters du Hellas : « Les ânes voleront quand le Chievo sera en Serie A » . D’ailleurs, le premier derby de l’élite, on le perd 3-2, alors que l’on mène 2-0. C’était un Hellas très fort, avec Mutu, Cannavaro Jr et trois futurs champions du monde, Oddo, Gilardino et Camoranesi. Ils étaient 7es à mi-parcours, et tout le monde leur prédisait un bel avenir. Au final, ils s’écroulent complètement et finissent en Serie B, tandis que nous, les cousins pauvres, finissons européens…

Les notes de Koh-Lanta : la revanche des 4 terres

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi

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