Le parcage brestois avait tenu à rappeler que le SB29 était le « roi de la Bretagne » depuis 2023 et sa domination sur le lointain voisin breton de Rennes, qui a repris sa couronne en s’imposant dans une rencontre qui avait mal démarré (3-1). Personne ne s’est pincé en voyant les Ty Zefs ouvrir le score dans un premier quart d’heure où les Brestois ont autant réussi leur entame que les Rennais ne l’ont raté.
À l’envers techniquement et ayant attendu la 6e minute pour mettre les pieds dans le camp adverse, la bande de Habib Beye s’est fait maltraiter, comme si le premier contrôle raté de Breel Embolo avait tout déréglé. On a vu Brice Samba sauver les meubles sur les tentatives de Daouda Guindo et Pathé Mboup, l’excellent Kamory Doumbia envoyer un tir dévié sur la barre et donc Mama Baldé se charger de sanctionner les locaux après un service du Malien (0-1, 13e). Mérité.
Oh mon Dieu, Kenny a tué Brest !
Comment se remettre d’un départ catastrophique ? En espérant un miracle, par exemple, et celui-ci s’est appelé Kenny Lala. En deux minutes à peine, le latéral brestois a flingué l’avantage de son équipe et remis Rennes dans la partie. Il s’est raté sur un pressing de l’hyperactif Mousa Al-Tamari, parti centrer pour Estéban Lepaul, dont le tacle a fini au fond (1-1, 23e). Le stade célébrait encore, et Lala se remettait à peine de son erreur qu’il a foiré sa passe pour Brendan Chardonnet, surpris par le Jordanien, cette fois buteur face à Grégoire Coudert (2-1, 25e). Il aurait même pu récidiver dans la foulée, sans une claquette du portier brestois, quand on se demandait encore comment les Rennais pouvaient être devant au score.
Dans tous les bons (et parfois les mauvais) coups, Al-Tamari a écopé d’un jaune orangé pour un tacle salé, alors qu’Abdelhamid Aït-Boudlal a encore tenu la baraque avant de rejoindre le Maroc pour la CAN et que Przemysław Frankowski a dû sortir blessé peu de temps après l’entracte. Ce qui a fait chauffer les deux bancs, celui rennais reprochant au corps arbitral de retarder le changement d’un joueur touché. Un peu d’animation dans une seconde période qui en aura manqué, Doumbia et Mboup tentant de remettre Brest dans le droit chemin, jusqu’à ce Rennes ne ponde un très joli mouvement collectif : du jeu en une touche, un centre de Quentin Merlin et une reprise du jeune Kader Meïté pour plier le suspense (3-1, 87e). Seko Fofana aurait même pu fêter son retour en ajoutant le quatrième, mais c’est passé à côté et le Stade rennais s’est contenté de mettre fin à la belle série brestoise pour retrouver (provisoirement) le top 5 en attendant de voir ce que fera l’OL dimanche.