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On était au lancement de la saison du Chievo

Par Valentin Pauluzzi, à Vérone
5 minutes
On était au lancement de la saison du Chievo

Les années passent, mais l'équipe de l'un des quartiers de la ville de Vérone a toujours sa place bien au chaud en Serie A. Son secret ? Ne jamais avoir galvaudé l'expression de « club familial ».

« Je serai bref, car comme vous le savez, je n’aime pas beaucoup parler. » Voilà comment Luca Campedelli lance la saison 2015-2016 du Chievo Vérone, la 14e en Serie A, la 30e chez les professionnels. 60 ans que le club est rattaché à cette famille productrice de pâtisseries dont le fameux Pandoro. Et trois décennies chez les pros n’ont pas suffi à lui enlever cette étiquette d’éternel petit poucet du football italien, peut-être parce que président et tifosi clivensi y tiennent tout particulièrement. Mais vous pouvez en être certains, le Chievo se sauvera une fois de plus.

La presqu’Île de Beauté

Le rendez-vous était donc donné jeudi dernier, à midi, au flambant neuf centre sportif de Bottagisio, là même où le Chievo a disputé les premiers matchs de son histoire atypique. Le club a enfin sa maison, et il ne s’est pas privé de la bâtir dans un environnement aussi bucolique qu’original. En effet, l’édifice se trouve sur une petite presqu’île, bordée par le fleuve Adige d’un côté et le canal Camuzzoni de l’autre. À l’entrée de ce dernier se dresse la fameuse « Diga » , une écluse érigée il y a près d’un siècle et symbole de ce petit quartier de 2000 habitants qui tient à conserver son identité. Au total, ce sont 33 000 mètres carrés coincés entre l’eau et les arbres et où s’entraînent les équipes de jeunes dont la Primavera (les U19), championne d’Italie l’an passé.

Pour le lancement de la saison, l’équipe une fera une exception et effectuera ainsi son premier entraînement sur ces nouveaux terrains. Le soleil tape fort, mais cela n’a pas découragé les supporters clivensi dont la moyenne d’âge est pourtant élevée. Dans la salle de presse ornée d’une énorme baie vitrée, ils se mêlent aux journalistes, sponsors et mêmes joueurs. Les carabiniers du coin sont également de la partie. Manque juste que le curé ! C’est tout le beau linge de Chievo qui a été convié. La proximité est d’un naturel bluffant. Pas de place pour les joueurs snobs ni les tifosi fanatiques, tout dans la mesure, comme son président.

Qui peut le moins, peut le moins

Le voici d’ailleurs qui entre, puis serre la main de ses joueurs avant de s’installer sur l’estrade, entouré de son directeur sportif et de son entraîneur. Les nouveaux arrivants sont présentés un par un et se lèvent pour recueillir les applaudissements du comité où l’on trouve Marisa, octogénaire et supportrice inconditionnelle. Le coach Rolando Maran était là lors de la première mise au vert chez les pros il y a 30 ans, en tant que capitaine du club : « J’étais arrivé avec mes chaussures à crampons rigoureusement noires, pas comme aujourd’hui » , lance-t-il afin de rappeler à tout le monde la place centrale de l’humilité au sein de cette grande et vraie famille.

Quant à l’objectif de la saison, Guy Roux n’a qu’à bien se tenir : « L’an dernier, on s’est sauvés avec 5 journées d’avance, le but est de faire mieux, 6 journées ce serait donc bien » , annonce le « Prés’ » toujours dans son style si concis et exhaustif. Le plus long est finalement Flavio Tosi, maire de la ville et ex-pensionnaire de la curva du… Hellas. En papotant avec les journalistes locaux, c’est l’occasion d’apprendre auprès d’un collègue que le Cavaion Monte Peroni vient de remporter la Coupe d’Europe de balle au tambourin, compétition qui se disputait dans l’Hérault. D’ailleurs, le Français Yohan Pierron en est le capitaine et est même considéré comme le meilleur joueur du monde de cette discipline antique.

Foot, escrime, kayak et tambourin

Rendez-vous à la terrasse de l’étage qui dévoile une vue imprenable sur les terrains de Bottagisio, on imagine alors les pionniers venus se dégourdir les jambes dans les années 30, lorsque le Chievo n’était alors qu’une association nationale d’après travail. Sur l’Adige, on voit passer quelques canoës kayak, c’est que le président a tenu à ce que ce centre serve à toute la communauté et pas seulement aux jeunes footballeurs. Il est également possible de pratiquer l’escrime, sport cher à Luca Campedelli qui déguste sans piper mot l’assiette de prosciutto crudo qu’on vient de lui apporter, tandis que les joueurs taillent le bout de gras avec les supporters. Sergio Pellissier, bandiera au long cours, est en tête de file, fort de son nouveau contrat de trois ans malgré ses 37 balais. Quand on aime, on ne compte pas.

Il est temps de flâner sur les bords de l’Adige, le calme est brisé par le moteur ronflant de la Porsche d’Alberto Paloschi, qui contraste clairement avec l’humilité de l’endroit, et il doit s’en rendre compte… 17 heures. Le public commence à s’amasser sur les bords du terrain numéro un, tandis que les joueurs entrent sur la pelouse. Parmi eux, Nicolas Frey, le petit frère de Sébastien qui entame sa 8e saison avec les Gialloblu, mais aussi Arthur Yamga, jeune Parisien de 18 ans, arrivé l’an passé au centre de formation et dont on dit le plus grand bien. La suite de la préparation se passera sur les bords du Lac de Garde, à la fraîche. Le président Campedelli, lui, est déjà rentré chez lui, à pied, puisque sa villa austère se trouve quelques rues plus haut. Comme pour mieux marquer la distinction entre le quartier de Chievo et le reste de la ville de Vérone. Le miracle peut continuer.

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