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- Crystal Palace-Chelsea (0-3)
Chelsea brise le Crystal

Grâce à un match maîtrisé et une belle efficacité, les Blues ont remporté leur première victoire depuis l’arrivée d’Hiddink (3-0) face à des Eagles absents. Chelsea n’a plus perdu depuis quatre rencontres et le départ de Mourinho, mais reste à huit points de Crystal Palace, septième.
Crystal Palace 0-3 Chelsea ![]()
Buts : Oscar (29e), Willian (60e), Costa (66e) pour Chelsea
Un contrôle, un petit coup d’œil, un toucher de balle serein, une passe dans la course, un timing parfait, un décalage créé et une défense renversée. Voilà ce que sait faire de mieux Cesc Fàbregas. Et voir l’Espagnol ne pas réaliser ces gestes simplissimes, mais si délicieux, alors même qu’ils avaient éblouis les pupilles tant de fois l’an dernier, ça commençait à inquiéter. Lorsque Hiddink, son nouvel entraîneur, ne l’a pas inscrit sur la feuille de match en début de semaine, on s’est même dit que c’en était fini de la technique de l’ancien du Barça sous le maillot bleu. Mais Fàbregas est revenu. Et en une action, en une passe quasi décisive pour Costa, il a rappelé aux fans que son talent ne s’était pas envolé. Qu’ils pourraient même le revoir plus d’une fois en 2016. Car c’est bien le meilleur passeur de Premier League 2014-2015 qui a fait la première et importante différence dans cette rencontre entre Chelsea et Crystal Palace, à la 28e minute pour le but d’Oscar. Omniprésent au cœur du jeu, Cesc a vu son équipe l’emporter sans difficulté
Un Costa qui réfléchit
Toujours invaincu sous Hiddink, Chelsea retrouve Costa en pointe et Fàbregas au milieu pour épauler Mikel. Matić est donc sur le banc au contraire de Zouma, titulaire. En face, Palace est privé de Cabaye, suspendu. Sous un temps tout pourri et un vent d’enfer, les choses débutent mal pour les Blues. Diminué, Hazard ne reste qu’un quart d’heure sur la pelouse avant de céder sa place à Pedro. Les Eagles jouent haut et exercent un bon pressing, empêchant le milieu blue de s’affirmer. À l’image de Mikel, Chelsea se rend coupable de pas mal de fautes, mais hormis quelques frappes de loin, aucun des gardiens n’est véritablement inquiété. Jusqu’à la 29e minute : sur une petite absence de la défense, Fàbregas délivre un caviar en profondeur pour Costa. Une action qui rappelle de bons souvenirs aux supporters. Intelligemment, l’attaquant prend son temps et sert Oscar au lieu de tirer comme une brute. Une belle ouverture du score un peu inattendue au vu du match, où aucune véritable occasion n’a été recensée avant cette action. Le but du Brésilien donne confiance à son équipe, qui reprend le ballon et se montre plus incisif. Fàbregas joue plus juste, Mikel est plus rigoureux, Costa plus disponible. À la pause, Chelsea n’a tiré qu’une seule fois de plus au but que son adversaire (5 contre 4), mais le réalisme est bien de son côté.
Mikel – Fàbregas – Willian, trio gagnant
Clairement, Hiddink a ciblé trois priorités pour sa bande : solidité, confiance, efficacité. Pas de football total mais un peu de possession, une once de patience, une poignée de solidarité et une cuillerée de justesse technique. Voilà la recette du Hollandais pour redonner à son président une équipe à la hauteur de son budget. Pour contrecarrer ses plans, Pardew ne fait pas de changements, mais transforme son 4-2-3-1 en 4-2-2-2, avec Zaha et Campbell en pointe. Pas vraiment convaincant, puisque les Eagles se heurtent à la muraille défensive blue. Pendant ce temps-là, les Londoniens font tourner, Pedro court dans le vide, Fàbregas, protégé par son garde du corps Mikel, manie tranquillement le ballon. Willian, toujours aussi généreux, semble toutefois un peu moins bien que d’habitude. Du coup, la touffe brésilienne s’excite, profite d’un ballon qui traîne pour envoyer une patate dans la lunette à l’heure de jeu. Cinq minutes plus tard, le milieu droit fout le bordel dans la surface de Palace, et Costa transforme. À 3-0, Pardew tente les coups Ledley, Williams et Chamakh (qui joue donc encore au football), mais le cœur n’y est pas. Les hommes du Guus se contentent de gérer et de rester concentrés pour garder leur cage inviolée, chose rare cette saison. Pari gagné. Première victoire pour Hiddink. Un résultat net et sans bavure qui amène à une conclusion plus globale : il n’en faut finalement pas beaucoup pour retrouver le vrai Chelsea. Juste le coup de patte d’un Fàbregas, par exemple. Les Blues reprennent six points d’avance sur la zone rouge. Pour les Eagles, septièmes, c’est un match à oublier.
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