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Ces Bordelais, tueurs de moral…
Forts d’une bonne série sans défaite, les Girondins, qui reçoivent Sochaux dimanche (17h00), comptent bien accentuer leur avance au classement et effacer la rouste subie à Chaban-Delmas, l’année dernière. Un truc dans l’air du temps.
Les Girondins, bien qu’encore un peu bancals, se sont refait une santé. Restant sur une série de trois matches sans défaite (deux victoires et un nul), ils abordent la fin d’année mieux armés que lors de l’entame du championnat ; un exercice visiblement aussi chaotique que décevant par rapport à leurs attentes. Par rapport à tout, même. Mais remontés de la 18e à la 10e place, ils se sont néanmoins donné les moyens de leurs ambitions : viser le milieu de tableau ! Oui, les temps changent. Le Bordeaux qui faisait peine à voir ou pitié, et qui n’était pas capable de jouer à l’endroit semble, pour l’instant, se métamorphoser (10e). Alors, si le patient est encore convalescent et qu’une rechute reste toujours possible, force est de constater que le moral va mieux et, bizarrement, le jeu aussi. Ainsi, à la veille de recevoir Sochaux à Chaban-Delmas, et de se déplacer la semaine prochaine à Rennes, les Bordelais se fixent de nouveaux objectifs : gagner ! Mais cette fois-ci, dans les actes et pas uniquement dans la parole. Caen et Nancy viennent de le vérifier à leurs dépens (2-0). Marseille y a échappé (0-0). Sochaux, classé quatre rangs et deux points derrière (14e, 18 points), y parviendra-t-il ? Et qui de mieux qu’un ancien sochalien pour en parler ? « Ils sont en difficulté et notre position est meilleure que la leur, on a plus de confiance et il faut se servir de tout ça,explique Nicolas Maurice-Belay. Je ne dis pas qu’il faut les enfoncer un peu plus, mais plutôt engranger des points. C’est une équipe qui est joueuse, qui ne calcule pas et ce n’est pas parce qu’elle est menée un ou deux à zéro qu’elle va abandonner ; elle se bat jusqu’au bout. Et nous, pour la ralentir, il faut lui tuer le moral… Et pour ça, il faut marquer des buts le plus vite possible » .
Le discours est clair, limpide et limite guerrier, mais les Bordelais sont prudents. Normal, quand on flirte pendant près de 17 journées avec la zone de relégation. Normal aussi, quand on sait que les Marine et Blanc se sont fait dérouiller sévère la saison passée sur leur pelouse, par des Lionceaux devenus très vite carnivores (0-4), et bourreaux involontaires de Jean Tigana (qui avait démissionné juste après la rencontre, ndlr). N.M.B. était alors dans le camp d’en face – tout comme Francis Gillot – et se souvient d’un instant « rare » . « C’était un grand moment, mais je n’y étais pas pour grand-chose » , confie humblement celui qui se dit aussi « surpris » des problèmes qui agitent actuellement le vestiaire adverse. « C’est Marvin Martin qui avait fait trois passes décisives et j’ai assisté à ça ! » . Marvin « Zizou » Martin qui, si sa blessure aux adducteurs va mieux, pourrait se trouver dans la zone du meneur de jeu. Un truc qui n’effraie pas le petit Nicolas, pas plus que le fait de croiser tous ses anciens coéquipiers. « S’il n’est pas là, le ballon tournera moins, et ce sera un plus pour nous, glisse-t-il, mesuré. Et jouer face à Sochaux c’est facile parce qu’à l’entraînement, je le faisais forcément contre mes coéquipiers ! Alors, le maillot sera différent, mais, même si ça fera bizarre au début, ce sera un match comme un autre. Bon, ils vont peut-être m’attendre sur certaines choses (comme le crochet intérieur, par exemple), mais il faudra que je m’adapte » . S’adapter, c’est ce que fait Bordeaux depuis quelques matches, en devenant une forteresse défensive solide (aucun but encaissé en trois matches), un bloc-équipe délicat à manier et une machine à prendre des points, aussi. Puissent-ils ne pas être de suture, pour le patient bordelais.
Par Laurent Brun, à Bordeaux