- Euro 2012 – Groupe B
- Pays Bas/Allemagne (1-2)
Ça sent mauvais pour les Pays-Bas
Grâce à deux nouveaux buts de Mario Gómez et deux passes décisives de Schweinsteiger, l’Allemagne s’est (presque) qualifiée pour les quarts de finale de l’Euro et a (presque) éliminé les Pays-Bas (2-1). Le finaliste du Mondial 2010 n’a, une fois de plus, pas su fonctionner en équipe.
Pays Bas/Allemagne : 1-2Buts : Van Persie 73′ pour la Hollande / Mario Gómez 24′ et 38′ pour l’Allemagne
Peut-être parce qu’ils étaient en orange et les Allemands en blanc, mais on voyait les supporters néerlandais plus nombreux que leurs rivaux, dans un stade de Kharkiv rempli d’une foule venue assister à la plus belle affiche du premier tour de l’Euro 2012. Peut-être aussi parce que les fans bataves ont montré l’exemple à leurs joueurs en chantant plus fort que les autres dès l’entame du match. Un exemple bien suivi, mais de manière éphémère. Le point de rupture est cette 24e minute lors de laquelle, servi par Schweinsteiger à travers la défense, Mario Gómez sort son plus beau contrôle en pivot et inscrit son premier but de la soirée (1-0).
Le grand cirque
On y croyait, pourtant, à la transformation de la bande à Van Marwijk. Parce que Van Persie, lancé en profondeur par Van Bommel (7e) puis par Robben (11e), avait déjà eu deux belles occasions de scorer, mais surtout parce que les individualités néerlandaises avaient enfin l’air de jouer en équipe. Il n’a pas fallu bien longtemps après l’ouverture allemande du score pour que l’illusion s’arrête. Deux minutes, très exactement, lorsque Robben nous a resservi son fameux crochet intérieur suivi d’une frappe facilement captée par Neuer (26e). C’était le signal que le grand cirque du match face au Danemark pouvait reprendre.
Encore plus que face aux Nordiques, ce genre d’attitude ne pouvait pas durer bien longtemps devant une Mannschaft survitaminée. D’autant plus que si l’attaque hollandaise dispose de talent, à défaut d’organisation, ce n’est pas le cas de la défense. Sur un coup franc excentré, Stekelenburg doit sortir une parade devant un Badstuber oublié (37e). Une minute plus tard, l’Allemagne double la mise sur un remake du premier but. Schweinsteiger est encore à la dernière passe et Mario Gómez parvient encore à s’infiltrer entre deux défenseurs avant d’aligner le gardien, sans contrôle cette fois (2-0, 38e). Déjà abîmés psychologiquement, ces Pays-Bas savent qu’un retour est quasiment impossible.
L’espoir s’enfuit pour les Pays-Bas
Il y a bien cette reprise de volée de Van Persie détournée d’un gant ferme (58e) ou cette frappe enroulée de Sneijder au ras du poteau (62e), mais l’Allemagne n’est jamais loin d’en rajouter un troisième. Par Schweinsteiger, dont le coup franc détourné par Robben n’est pas loin de lober Stekelenburg (45e), mais aussi par Hummels, le défenseur central qui, pas attaqué, avance jusqu’à la surface de réparation avant de frapper sur le portier batave. Pensant peut-être provoquer un déclic, Van Marwijk prouve pourtant qu’il peut parfois sortir son gendre Van Bommel, ce qu’on lui reproche souvent de ne pas faire. L’entrée de Van der Vaart à la mi-temps ne change pas grand-chose dans l’immédiat.
Les Pays-Bas reprennent finalement du poil de la bête à un peu plus d’un quart d’heure de la fin, lorsque le canonnier Van Persie décide de se réveiller. À 30 mètres de la cage adverse, il appuie sur le champignon et lâche une frappe tendue qui fait trembler le petit filet opposé (2-1, 73e). Vanné par ses ennemis jurés à coups de « Auf wiedersehen » , le peuple orange retrouve un peu de voix. Mais il est déjà trop tard. Frustré par le match autant que par son remplacement, Robben ne prend même pas la peine de revenir jusqu’au banc, il s’assoit à côté, par terre. Si la qualification est encore possible en cas de victoire contre le Portugal, les finalistes de la Coupe du monde 2010 auront bien du mal à feindre l’espoir, durant les quatre jours qui les séparent sans doute d’une bien triste sortie de route. L’Allemagne, elle, est déjà quasiment assurée de continuer son chemin. Il lui faudrait perdre par deux buts d’écart contre le Danemark pendant que le Portugal s’imposerait contre les Pays-Bas pour être éliminée. Autant dire : peu probable.
Par Thomas Pitrel, à Kharkiv