C1 – Un boulevard pour Man U. ?
Manchester-Porto, a priori la confrontation la plus déséquilibrée de ces quarts de finale. Foutaises. Au vrai, Manchester pourrait bien être tombé sur un os. Les Dragoes présentent en effet toutes les caractéristiques de l'épouvantail qui, en 2004, avait éliminé les Anglais avant de décrocher la Coupe d'Europe... Les Red Devils partent largement favoris, certes, mais comme d'hab', la bande à Ferguson devra s'en remettre à son mental pour obtenir son billet.
Un tirage au sort boules chaudes/boules froides qu’on disait. De l’avis de beaucoup, Manchester a déjà un pied et demi à Rome. Porto en quart, puis Villarreal ou Arsenal en demie, pas vraiment un parcours du combattant pour rejoindre la capitale italienne le 27 mai prochain, pendant que l’autre partie du tableau concentre tous les monstres européens encore en course.
En 2004 aussi, Manchester pensait avoir bénéficié d’un bon tirage en huitièmes. Porto était une bonne petite équipe, portée par ce jeune entraîneur prometteur, plutôt sympa avec sa coupe poivre et sel, mais qui n’avait rien d’un vainqueur potentiel. On connaît la suite. Ferguson est prévenu, il n’est pas du genre à répéter deux fois les mêmes erreurs. Faut-il pour autant s’attendre à une promenade de santé pour les doubles champions d’Angleterre ? Pas vraiment.
Soyons honnêtes, Porto n’est pas arrivé à ce stade de la compétition par hasard. Vainqueur de leur groupe, puis de l’Atletico Madrid en huitièmes à la faveur du but marqué à l’extérieur, les champions du Portugal se présenteront au Théâtre des Rêves dans leur costume favori, celui d’outsider.
Contrairement aux Mancuniens, Porto n’aura pas à faire le jeu à Old Trafford, ni même au retour. Attendre et contrer, une stratégie simple mais qui paie souvent en Coupe d’Europe, surtout à l’extérieur. Capables de faire déjouer n’importe qui, les hommes de Manuel Jesualdo Ferreira camperont sagement dans leur camp en attendant la moindre erreur de leurs adversaires pour mettre leur principal argument sur orbite, le Brésilien Hulk. L’ancien buteur du Tokyo Verdy n’est pas loin d’être la plus belle patte gauche du continent actuellement. Un genre d’Adriano sans les bourrelets. Sans oublier les incontournables Lisandro Lopez et Lucho Gonzalez.
Autre motif d’espoir pour les Portugais, Manchester va devoir gérer un nouveau paramètre, à savoir jouer le match aller d’une double confrontation à la maison, et donc le retour à l’extérieur, chose qui ne lui est plus arrivée depuis bientôt deux ans. Il faut même remonter à 1999 pour trouver trace d’une qualification de MU dans cette configuration.
Favori logique de ce quart de finale de par son statut, le champion d’Europe en titre n’est plus que l’ombre de la machine de guerre du début d’année, qui faisait peur à tout le monde. Les coéquipiers de Giggs sont actuellement en train de balbutier leur football. Plus inquiétant encore, leur solidité défensive est en train de s’effriter, d’autant que Ferdinand sera vraisemblablement forfait pour ce soir. Idem pour Berbatov.
Fessés face à Liverpool et à Fulham, il s’en est fallu d’un rien pour que les Mancuniens concèdent leur troisième défaite consécutive, dimanche face à Aston Villa. Menés 2-1 à dix minutes de la fin, les Red Devils ont su se sortir les tripes pour gagner au forceps, grâce à un Ronaldo à l’efficacité retrouvée.
Gagner sans convaincre, là est la force de Manchester, notamment en Coupe d’Europe. On prête à Liverpool un mental d’acier. Celui des Mancuniens est en titane. A peine 48 heures après cette énorme débauche d’énergie, ils vont devoir remettre ça. Et il vaudrait mieux, parce qu’au fond, qui a envie d’un Arsenal-Porto en demie ?
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