C1 – Bravo Del Piero
La Vieille Dame est allée gagner à l'ancienne sur le terrain du Real. Grosse défense et doublé du suprême Del Piero. On ne badine pas avec l'Alessandro.
Côté Real, Casillas dans les bois, le fantôme de Sergio Ramos, Cannavaro, Heinze, Marcelo(tarie) en défense ; Diarra, Sneijder, Guti au milieu ; Raul, Drenthe, Ruud devant. Un 433 asymétrique, la spéciale du Real, décaler les angles du Meccano pour mieux appuyer là où ça fait mal, dans l’axe. Ben oui, sauf que non. Bernie le dingue continue de mettre en place des formations qui frisent le non-sens. Un doux euphémisme. Bernie le dingue avait innové au match aller en alignant cinq joueurs axiaux (voir très bon article de Thomas Goubin). Bernie le dingue a récidivé. Le bonjour à l’importantissime Higuain, entré seulement à la 67ème minute en lieu et place d’un Sneijder furieux de sortir. Big up à Drenthe, boule de muscles qui roule, qui roule, qui roule. Le bonjour à Van der Vaart et “Savioli”, entrés à la 82ème minute, alors que le Real était mené depuis la 15ème minute… Bernie le dingue est un génie incompris, voire incompréhensible. Mais putain, bien sûr ! Y a du Ray dans Bernie.
Côté Juve : Manninger aux bois ; Mellberg, Legrottaglie, Chiellini, Molinaro (qui n’a rien à voir avec le président de Metz) ; Marchionni, Sissoko, Tiago, Nedved ; Del Piero et Amauri en attaque. En clair, une ligne de 4 sentinelles, Momo le robot devant la défense, Nedved un peu à gauche et Marchionni un peu à droite, Amauri au piquet, Tiago pour faire le liant et Del Piero pour meubler l’espace entre tout ça. Un vrai 8 et un vrai 10, au bonheur de ces dames. Et les excentrés, Nedved et Marchionni, qui coulissent le long de la colonne vertébrale Sissoko-Tiago-Del Piero-Amauri selon les événements.
Et, avec ces deux institutions, la Maison Blanche et la Vieille (de la vieille) Dame, les choses ne changent pas. On est entre conservateurs, question de prestige. Le Real fait le jeu, la Juve défend, prend ses marques et déroule, pile poil dans son sempiternel registre. On prend les devants et on verrouille. Qui dit match de gala, dit artistes en représentation. But d’Alex, tout en simplicité, frappe pied gauche tout en génie hors de portée du portier, du moins ce qu’il en reste. La Juve mène 1-0 à l’extérieur et vous connaissez la suite.
Pour le plaisir, on vous la narre quand même. La Juve récite sa tactique à la perfection : deux lignes de 4 qui bétonnent, tout le bloc qui coulisse à l’unisson, un engagement très viril, Sissoko si ça suffit pas. La Juve parvient même à faire peser une constante menace sur son adversaire, malgré un certain manque de vitesse.
En face, évidemment, le Real s’énerve, ne trouve pas la solution face à une telle cohésion et s’en prend un deuxième. Non, pas en contre, mais sur un beau coup-franc d’Alessandro Del Piero qui profite d’un mur mal foutu pour l’enrouler tranquille au premier poteau. Le génie est éternel ; heureusement, dans ce bas-monde, il y a des choses qui ne changent pas.
Voilà. Bon, on va tout de même insister un peu sur le match de Sissoko, qui a enfoncé à lui seul le milieu madrilène et surtout permis à Tiago de souffler un peu, de se montrer et de bien remonter les ballons. Tiago est super bon depuis que Poulsen est absent et complète Sissoko à merveille (l’Amour et la Violence, vous connaissez la chanson) même si le Danois a sans doute pris pas mal d’avance sur le Portos dans l’esprit de Ranieri. Un esprit serein. Y a de quoi. Quant au Real, du beau bordel en perspective. Ramon, Ramon.
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