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  • Bordeaux/ASSE (1-2)

Bordeaux s’est fait piéger

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Bordeaux s’est fait piéger

Après avoir effectué une préparation plus que satisfaisante, les Girondins n'ont pas tenu leur ligne de conduite face à Saint-Étienne, dimanche soir, à Chaban-Delmas. Pour leur première sortie de la saison en Ligue 1, ils ont sombré face à des Verts plus incisifs (1-2).

Bordeaux – A.S. Saint-Étienne : 1-2

Buts : Jussiê (56eme s.p.) pour Bordeaux – Ciani (18eme, c.s.c.), P.E. Aubameyang (31eme) pour Saint-Étienne.

Bordeaux : Carrasso – Chalmé, L. Sané, Ciani, Trémoulinas – Nguemo, Plasil (cap), A. Traoré (Gouffran, 66e), Maurice-Belay – Jussiê (Saivet, 71e), Modeste (Diabaté).

Saint-Étienne : Ruffier – Néry, Marchal, Mignot, Bocanegra (cap) – Guilavogui, J. Clément, P.E. Aubameyang, B. Sako – Bergessio (Batlles, 60e), Sinama-Pongolle (Saadi, 82e).

C’est reparti pour de bon pour les hommes de Francis Gillot, motivés et avides de revanche face à leur public, sevré de foot depuis de longs mois. Et face à ceux de Christophe Galtier, c’est un dépucelage en règle vécu par l’ex-sochalien ; un véritable feu d’artifice. Tout d’abord, c’est devant plus de 30 000 spectateurs et un stade plein, bouillant comme un chaudron, que le onze girondin entame les hostilités. Disposé en « 4-4-2 » mode losange, il fait d’emblée reculer le « 4-2-3-1 » instauré par l’adversaire. Enthousiasme, pression, volonté de bien faire et actions proprement construites, sont les maîtres mots d’une formation emmenée Jaroslav Plasil, premier capitaine de l’ère Gillot. Bordeaux joue haut et imprime vite sa marque technique sur le jeu. Enfin, presque, puisque, en dépit de mouvements intéressants et de sérieuses menaces dans les trente derniers mètres opposés, rien de concret dans les filets.

Au contraire, c’est le TGV Bakary Sako qui dépose Matthieu Chalmé sur le côté gauche, pour centrer à revers devant la cage de Carrasso. Et là, c’est le drame, et le premier but de la saison pour Michael Ciani ! Le défenseur bordelais, mal positionné, reprend face à sa cage : un à zéro pour les Verts (18e). Une occase en vingt minutes pour les Foréziens, et douche froide à Chaban-Delmas. Mais Ciani, finalement pas maladroit devant le but, s’empresse de gommer sa bourde en détournant un nouveau ballon vers… Carrasso, pris à contre-pied. Mais le portier, dans un sursaut incroyable de puissance, stoppe in-extrémis le cuir devant Bergessio, en embuscade (26e). Ciani, encore lui, qui pense concourir pour le prix de l’homme du match, surgit – suite à un coup-franc tiré par Plasil – derrière la défense stéphanoise et reprend à mi-hauteur : 1-1 ? Non. Ruffier repousse d’un arrêt réflexe sur sa ligne (28e) ! Bah, la poisse, Mika. Mais les malheurs bordelais ne vont pas s’arrêter là. Peu après, consécutivement à une touche côté droit et à mauvais renvoi de balle, Aubameyang, excentré, reprend sur une et lobe Carrasso, en coin de lucarne opposée (31e)… Un but de dingue pour un joueur soit vicieux, soit chanceux. Deux à zéro à la pause et, pour l’instant, rien ne change vraiment à Bordeaux.

Au retour des vestiaires, ce sont des Bleu Marine verts de rage qui rentrent sur la pelouse. Cinq minutes avant les autres, même. Et c’est à ce moment-là qu’ils décident de frapper un grand coup : contre-attaques et maladresses se succèdent toutefois, jusqu’à ce que Modeste, alors sifflé par la foule, mette la tête dans la surface de réparation… quand Marchal lève le pied. Penalty, selon Monsieur Rainville. Jussîe trompe Ruffier au sol, d’un contre-pied plein de sang froid (56e). La pression bordelaise s’accroit, les cartons jaunes de part et d’autre, aussi. Le stade s’embrase, Chalmé (65e) et Modeste (69e) allument, mais Ruffier repousse. Encore. Au sol, dans les airs, l’ex-Monégasque assure. Marchal, aussi, est tout près de délivrer définitivement les siens en frappant fort devant Carrasso. Mais le portier international détourne (72e). Gillot fait alors tourner, et Gouffran, Saivet et Diabaté se partagent les avant-postes. Le tout pour le tout, mais en vain. Les Girondins, entreprenants mais sans réalisme, n’y arrivent. Pire, ils chutent sévèrement chez eux. Pourtant, quelques jours avant, leur entraîneur avait prévenu. « Il faut faire table rase du passé et bien démarrer, car il ne faut pas que les vieux démons reviennent, La saison dernière est enterrée, et il faut passer à autre chose désormais » , indiquait Gillot. Mais ce dimanche, le spectre de l’enfer a resurgi à Chaban-Delmas.

Laurent Brun, à Bordeaux

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