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Au Borussia Dortmund, rire jaune et idées noires
Défait deux fois en deux matchs depuis que 2025 a commencé, le Borussia Dortmund est dixième de Bundesliga au moment d’affronter l’Eintracht Francfort ce vendredi soir. Une situation tellement merdique que le BvB en regretterait presque son statut d’éternel Poulidor du football allemand.

Tous les promus connaissent le challenge : réussir à se maintenir en D1 la deuxième saison après un premier exercice dans l’élite. En un mot : confirmer. Mais quid d’un club finaliste de Ligue des champions ? Logiquement, on s’attend à le voir continuer de jouer les premiers rôles et, à défaut, rester en course pour s’assurer une place lors de l’édition suivante via le championnat. Cependant, il suffit de regarder l’état de forme actuel du Borussia Dortmund pour trouver le contre-exemple parfait. À quelques heures d’affronter l’Eintracht Francfort sur sa pelouse (ce vendredi, 20h30), le BvB pointe à la dixième place de Buli, à 17 points du Bayern, leader, et à 8 unités de son adversaire du soir, troisième. Alors comment un club qui, il y a un peu plus de six mois, s’inclinait avec les honneurs en finale de C1 face au Real Madrid (0-2) peut-il désormais remonter la pente ?
La chute du faucon jaune et noir
Peut-être, pour commencer, en oubliant la C1 pendant un moment. « Quand on a huit points de retard (sur la quatrième place, dernier ticket qualificatif, NDLR), on n’a pas le droit de parler de Ligue des champions. Notre réalité est tout autre », se lamentait l’entraîneur Nuri Şahin après la débâcle des siens ce mercredi à Kiel (4-2). Sur la pelouse du Holstein, qui n’a d’autre objectif que de se maintenir en Bundesliga après y avoir été promu en fin de saison dernière, le Borussia Dortmund a confirmé, après avoir réalisé sa pire phase aller depuis dix ans, qu’il était complètement à la rue en enchaînant une deuxième défaite en deux matchs depuis le début de l’année 2025. Conséquence inattendue, l’action du club a baissé de 10%, se retrouvant valorisée à 2,81 euros. Là encore, il faut remonter une décennie en arrière pour observer une telle chute.
Et alors que l’heure est à la « réaction » au moment d’affronter Francfort (« Ce qui me donne du courage, c’est de savoir que les gars seront présents demain », déclarait timidement Şahin en conférence de presse, après avoir assuré que « tout ce qui a fait défaut a été rediscuté »), les spéculations vont bon train pour savoir si l’entraîneur de 36 ans parviendra à finir la saison sur le banc. Il faut dire que l’ancien de la maison schwarzgelb joue un peu de malchance : entre une épidémie de grippe (Can, Schlotterbeck, Anton, Bensebaini, Mane, Adeyemi), les suspensions des uns (Bensebaini, puis Gross), les blessures des autres (Süle) et les départs hivernaux (Malen), difficile de bâtir un XI vraiment type. En ajoutant un calendrier digne de la NBA (d’ici le 1er février, le BvB disputera cinq matchs, trois en Buli, deux en C1), Şahin sait que l’épée de Damoclès qu’il a au-dessus de la tête peut tomber à tout moment. « Je ne crois pas que ce soit le moment d’avoir une discussion à propos de l’entraîneur », coupait cependant le directeur général Lars Ricken après la défaite de Kiel. D’accord, mais jusqu’à quand ?
Temporiser ou trancher dans le vif ?
Il y a dix ans justement, la dernière fois qu’on a vu Dortmund autant dans la mouise à la même période de la saison, on retrouvait un certain Jürgen Klopp aux manettes. De la dernière place à la trêve hivernale, le BvB termine finalement septième et décroche le dernier ticket européen disponible. Preuve qu’un heureux revirement de situation est toujours possible sans forcément tout chambouler. À moins que ce genre de scénario ne fonctionne qu’avec des profils expérimentés comme Klopp, ce que n’est pas (encore) Nuri Şahin. Ce jeudi, la Süddeutsche Zeitung rappelait que des noms tels qu’Erik ten Hag, Roger Schmidt, voire Sandro Wagner étaient disponibles sur le marché. Mais de là à les considérer comme des pompiers de service, rien n’indique que ce soit la solution idoine. En effet, si l’on se contente de parler de gros sous, dans l’optique où le Borussia manquerait de se qualifier de nouveau en Ligue des champions (et avec la concurrence du Bayern, de Leverkusen, mais aussi Stuttgart, Francfort, Leipzig et même Mayence, l’opération semble déjà foutue), sa participation au Mondial des clubs pourrait lui rapporter 30 millions d’euros. De quoi limiter la casse financière avant de recommencer à zéro. Pour la deuxième année de suite.
Dortmund à l’arrêt, Francfort et M’Gladbach pleine ballePar Julien Duez