- C1
- 8es
- Atlético-Real Madrid (1-0, 2-4 TAB)
Les insupportables du Real Madrid
C’était fascinant ces dernières années, cela ne l’est plus du tout aujourd’hui. Le Real Madrid est encore miraculé en Ligue des champions, faisant presque passer l’Atlético pour une équipe adorable ce mercredi soir. Ne nous dites pas que les gars de la Maison-Blanche vont encore aller au bout...

L’histoire est tellement écrite qu’elle devient pénible. Les Madrilènes sont « toujours vivants ». Ils diront que gagner, « c’est le destin » et qu’ils sont les « rois d’Europe ». Encore passée par un trou de souris en Ligue des champions, la Maison-Blanche cultive un printemps de plus sa machine à exploits. Pas loin de tomber à Paris, face à Manchester City aux tirs au but ou même contre Leipzig, le Real s’en sort. Il est immortel, c’est dans son ADN. C’est l’esprit de Juanito, personne n’y peut rien. Une fatalité. Mais alors que ces dernières années, ce savant mélange de ressources (physiques, techniques, financières) et de détermination fascinait, celles-ci ont pris un coup au Metropolitano. Ce Real Madrid n’a pas fait rêver. Une panne collective assez pénible à voir, incarnée par deux salopards en chef, Jude Bellingham et Vinícius. La C1 aurait préféré garder Liverpool, à choisir.
La basse-cour madrilène
L’Anglais était loin d’être irréprochable sur le terrain, et c’est normal : il a passé la soirée à rouspéter. Contre Aurélien Tchouaméni pour choper une tête qu’il n’aurait jamais mise au fond (42e). Contre Vinícius pendant la prolongation (105e). Au point que Christophe Jallet ne tique sur Canal + et ne commente une mauvaise passe du génie anglais en lui rappelant qu’il est préférable d’aller faire le ménage devant sa porte avant de s’en prendre aux autres.
Jude est coutumier du fait. Il jure en anglais sur les arbitres de Liga, assumant à peine. L’homme avait aussi exaspéré après avoir permis à l’Angleterre de se qualifier pour les quarts de l’Euro. Le type n’est donc pas vraiment un parangon de vertu, et il serait bête que le petit coq perde ses plumes avant qu’il ne terrasse la grande basse-cour du foot moderne. Le carton jaune pris par Kylian Mbappé pour contestation pendant les tirs au but pourrait relever du même symptôme du mâle obsédé par les fiches de stats, à rêver coûte que coûte d’un Ballon d’or dont il sait que Mohamed Salah est éliminé.
6 – Le Real Madrid a remporté chacune de ses 6 séances de tirs au but disputées face à l’Atlético de Madrid toutes compétitions confondues, la 2e en Ligue des Champions après la finale de 2016 (1-1, 5-3 t.a.b). Suprématie. pic.twitter.com/5W0tGY6vdT
— OptaJean (@OptaJean) March 12, 2025
Dans la basse-cour, Vinícius a aussi un petit rôle. Karim Benzema aurait pu lui réserver son expression préférée : « fumier de haut standing. » Le Brésilien a passé sa soirée à essayer de simuler, à aller chercher un penalty, quitte à viser les mains en bout de course (20e). Sa célébration à la fin du match rehausse presque le niveau de chambrage, car, puisqu’il faut parler stats, elles sont là : l’ex-futur Ballon d’or a écopé de plus de cartons (un rouge et six jaunes) qu’il n’a marqué (cinq buts) en 2025. Si la stat est un peu tirée par les cheveux, elle est là pour dire que ce Real-là a quelque chose d’exaspérant.
S’il faut souvent du vice et un brin de méchanceté pour gagner un match, cela n’a servi à rien contre l’Atlético, déjà doctorant en la matière. Car, et c’est peut-être le pire, ce Real Madrid est parvenu à faire passer Marcos Llorente, Giuliano Simeone ou Rodrigo de Paul pour des gens sympas. Le faire pendant plus de 180 minutes, cela relève de l’exploit. Au point qu’un supporter neutre aurait presque valorisé la performance de Diego Simeone, l’opiniâtre. Ou préféré voir deux matchs de plus Liverpool, honorable dans la défaite.
Nuance de Maison-Blanche
Est-ce un petit syndrome de rage parce que le gros a encore gagné ce mercredi soir ? Possible. Thibaut Courtois n’est vraiment pas Harald Schumacher, et Raúl Asencio a une enquête judiciaire et deux trois beaux centres à faire avant de rejoindre Goyo Benito, l’homme qui prenait l’expression « marcher sur son adversaire » au pied de la lettre. Autre élément qui nuance l’ensemble, et c’est un cruel paradoxe pour ce Real : les attaquants sont plus détestables que les défenseurs. Pourtant, la Casa Blanca a souvent fait de ses défenseurs les garants de la segmentation des tibias : Sergio Ramos, Pepe dans son histoire récente. Et puis ce mercredi soir, même Antonio Rüdiger, dernier buteur chanceux, paraissait trop gentil face au diablotin de Julián Álvarez. Pour que le Real conserve son lien charnel avec l’Europe, Rüdiger gagnerait à rappeler à ses deux comparses les épopées derrière les quinze Ligue des champions. Pour que le Real conserve son ADN. À moins que ce ne soit finalement celui-ci.
L’arbitre Szymon Marciniak dément avoir été influencé par Kylian MbappéPar Ulysse Llamas