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Amara Diané : « Entre un maintien et la Ligue des champions, la joie doit être similaire »

Propos recueillis par Tom Binet
7 minutes

Sauveur du PSG en 2008, Amara Diané tient encore une place à part dans l’histoire du club, dix-sept ans après. Invité pour les célébrations au Parc des Princes, l’ancien attaquant rouge et bleu a vibré comme rarement devant l’épopée de Luis Enrique et sa bande en Ligue des champions.

Amara Diané : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Entre un maintien et la Ligue des champions, la joie doit être similaire »

Comment vous avez vécu ce week-end incroyable pour le PSG ?

Tout le monde sait que cela fait 40 ans qu’on court après cette coupe-là. Maintenant on l’a. Que dire… Il faut profiter de cette joie. On peut souhaiter ce bonheur à tout le monde. J’étais sûr à 100% qu’on allait gagner, je l’avais annoncé à tout le monde. Ça s’est senti depuis très longtemps au vu de la saison et par la manière dont on s’est qualifiés. On a joué comme des grands.

Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné dans la prestation parisienne lors de cette finale ?

Rien ne m’a surpris. La prestation du PSG, on l’a vue plusieurs fois déjà contre Liverpool ou Arsenal. Il y a une harmonie dans cette équipe, une relation saine entre tous les joueurs. Certains ont un énorme potentiel individuel, mais le mettent au service des autres. Ce qu’ils ont fait lors de la finale, dans la continuité de leur saison. Ils se sont vraiment aguerris grâce à ce que leur a donné Luis Enrique.

Quelles émotions vous ont traversé devant cette finale ?

En tant qu’ex-joueur du club, c’est quelque chose qu’on aurait aimé vivre en étant sur le terrain. Mais le plus important, c’est de gagner. Tu voyais la détermination et la concentration dans les yeux de chacun. J’étais au septième ciel et tout ce que je peux faire, c’est les féliciter.

Il y avait peut-être une rupture entre le club et moi, mais avec les supporters, jamais. À chaque anniversaire, il y en a qui m’envoient des messages.

Le parcours n’a pas été simple tout au long de la saison. À quel moment avez-vous commencé à croire que la victoire finale était possible ?

Dès que j’ai vu qu’on a commencé à enchaîner les grosses équipes. Lors du match à domicile contre Liverpool, on a dominé quasiment tout le match. On n’a pas vu le jeu du grand Liverpool que l’on avait annoncé. Après ce match, Luis Enrique a promis que s’ils refaisaient la même chose à Anfield, ils se qualifieraient. Si tu respectes ce qui est demandé par l’entraîneur, ça ne peut que marcher. Pour en revenir à la finale, tout le monde s’attendait à ce que ce soit Dembélé qui marque, moi y compris. Mais tu as vu à quel point il était heureux sans marquer ? Tu vois que ce qui intéresse cette équipe, c’est la victoire.

En parlant de Dembélé, comment jugez-vous son évolution au fil de la saison, vous l’ancien attaquant ?

Il a eu des moments difficiles, des petits soucis avec Enrique, mais il a été recadré très vite. Il a pris ses responsabilités. Mbappé est parti, il aurait pu dire : « Maintenant moi aussi je fais ce que je veux », mais non, il a fermé sa bouche. Il n’a pas eu besoin de s’exprimer hors du terrain.

On a souvent reproché à la direction actuelle du club d’accorder peu d’importance à l’histoire du club, mais cette fois, plusieurs anciens joueurs étaient invités à Munich ou au Parc, comme vous. C’est une belle marque de reconnaissance pour la trace que vous avez laissée dans l’histoire du club.

Oui, bien sûr ! C’est quelque chose qui doit être fait. Chaque année, des joueurs viennent jouer pour le PSG parce qu’ils aiment ce club. Quand tu arrêtes ta carrière et que tu vois qu’il n’y a pas cette reconnaissance, tu as ce petit pincement au cœur. Aujourd’hui, au PSG, on connaît Dembélé, Doué, Donnarumma, Marquinhos… Mais demain, ils seront bien obligés de prendre aussi leur retraite, et d’autres joueurs vont venir. Si on ne reconnaît pas ce qu’ils ont fait, ça fait un peu mal. Ce qu’ils sont en train de faire, c’est ce qu’on aurait dû faire depuis longtemps, et pas seulement vis-à-vis des joueurs de ma génération.

 

Quel est votre rapport avec le PSG aujourd’hui, en particulier les supporters ? Est-ce qu’ils vous parlent encore de ce fameux doublé à Sochaux, qui a eu tant d’importance pour la suite de l’histoire du PSG et pour être là où il en est aujourd’hui ?

Je n’étais pas venu au Parc depuis le 17 mai 2008 (date de Sochaux-PSG… à Bonal, NDLR). Il y avait peut-être une rupture entre le club et moi, mais avec les supporters, jamais. On a les mêmes rapports aujourd’hui qu’à l’époque où j’étais un joueur du club. À chaque anniversaire, il y a des supporters qui m’envoient des messages. Je suis même envieux de voir les supporters, ils ne lâchent rien quoi qu’il arrive. Nous, on a connu des moments difficiles, mais quand je vois qu’aujourd’hui les mêmes gens sont encore là… Cette coupe est avant tout pour eux, où qu’ils soient dans le monde. J’ai vu des gens supporter le PSG depuis la Chine, le Japon ou dans le Golfe pendant cette finale.

Cette équipe est dans le confort de la gagne. Nous en 2008, on n’avait pas ce brin de chance.

Qu’est-ce que ça vous fait de voir que 17 ans après, cette victoire en Ligue des champions fait rejaillir le souvenir de cette fameuse soirée de 2008 à Sochaux ?

On me dit souvent : « Imaginons que tu n’aies pas mis ces deux buts-là ? » Je ne peux pas répondre à ça. Je comprends ce qu’ils veulent dire, que c’est aussi grâce à ce doublé que les Qataris arrivent et amènent le PSG dans un autre monde. Mais quoi qu’il en soit, je ne peux pas savoir où on serait aujourd’hui si je n’avais pas marqué. La seule chose que l’on sait, c’est que remonter de suite en cas de descente en Ligue 2, c’est très compliqué. J’ai joué au Stade de Reims, et malheureusement, ils viennent de descendre, et on ne sait pas comment ça va se passer pour eux… Après, il y a cette image de seul club à n’avoir jamais joué en deuxième division (le PSG a joué en D2 lors de sa création, mais n’a jamais été relégué depuis sa montée en 1974, NDLR). En tant que supporter parisien, on a cette fierté. Si on m’avait dit que 17 ans après, je verrais Paris gagner une finale de Ligue des champions, j’aurais pensé que c’étaient des mensonges.

Vous avez également remporté un titre cette saison-là avec la Coupe de la Ligue. Que ressent-on au moment de gagner un trophée dans une ville comme Paris ?

Quand on dit que Paris est magique, c’est vraiment le cas ! Gagner un trophée avec Paris, c’est vraiment autre chose.

En quoi les émotions sont-elles différentes entre cette victoire en Ligue des champions et celles que vous aviez vécues avec ce maintien sur le fil en 2008 ?

La différence, c’est que cette équipe est dans le confort de la gagne. Nous, on n’avait pas ce brin de chance, on a dû changer plusieurs fois d’entraîneur dans la saison. Je prends l’exemple de Guardiola, tout le monde connaît son palmarès, il a toujours été champion. Et puis cette année, tout le monde est étonné de voir combien de matchs ils ont perdus. On était dans un moment où tout était compliqué pour le PSG. On avait cette pression de ne pas faire descendre le club, mais je pense que la pression était aussi présente pour ces jeunes qui jouaient une telle finale cette année. Après, je pense que dans les deux cas, la joie doit être similaire. Tu es fier d’avoir accompli quelque chose, d’avoir réussi ton objectif.

Est-ce que le joueur que vous étiez en 2008 aurait aimé jouer dans l’équipe actuelle du PSG ?

Le PSG d’aujourd’hui est une équipe jeune, ambitieuse avec de très grands joueurs. Mais à mon époque aussi, n’oubliez pas qu’on avait des joueurs comme Pedro (Pauleta), Mario (Yepes)… J’ai aimé mon époque, j’ai joué avec de grands joueurs et vécu des moments extraordinaires. Si on me proposait de changer quelque chose, je dirais non. Je n’ai pas gagné la Ligue des champions, mais j’ai quand même gagné la Coupe de la Ligue. Mon père me dit toujours : « C’est dans les difficultés qu’on voit les vrais hommes », donc si j’ai pu réaliser ce que j’ai fait dans les moments durs, grâce à l’équipe dans laquelle j’étais et aux conseils des anciens, je suis content.

Qui a dit que la victoire du PSG allait profiter à l’ensemble du foot français ?

Propos recueillis par Tom Binet

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