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Alors, il dit quoi, ce premier tour de Ligue des champions ?
Voilà, après 96 matchs, on en sait un peu plus sur l'état du football européen en 2012-2013. Un football qui préfère faire allemand LV1 qu'anglais, où le tenant du titre a été sorti pour la première fois lors de la phase de poules et où les clubs français, à part le PSG, nous ont donné envie de chialer. Vivement les huitièmes.
Vers un 7sur7.de ? Il paraît que l’Allemagne est le moteur de l’Europe. Bah ça se voit. Chacune dans leurs genres bien particuliers, les trois équipes teutonnes alignées en C1 ont rejoint les huitièmes de finale. Mieux, toutes ont terminé à la première place de leur groupe. Honneur aux plus impressionnants, qui jouent en jaune devant le meilleur kop d’Europe. Annoncé comme potentiels troisièmes d’un groupe de la mort où City et le Real Madrid faisaient figure d’épouvantails, les joueurs du Borussia Dortmund ont terminé la phase de poules invaincus (quatre victoires et deux nuls), en y mettant les formes. L’Allemagne sexy, quoi. Dans un groupe plus à sa portée, Schalke a, lui, profité de la faible résistance proposée par Arsenal pour s’offrir une nouvelle fois le droit de fantasmer dans une compétition au cours de laquelle il déjà a beaucoup rêvé. Beaucoup plus attendu, le Bayern Munich a répondu présent. Tranquilles et toujours aussi impressionnants devant, les finalistes de la saison dernière ont encore une bonne gueule de losers en bout de parcours. Si certains doutent du niveau du football allemand, ce soir, en Ligue Europa, il suffit d’une victoire à domicile de Stuttgart pour que les sept équipes alignées en Coupe d’Europe passe le premier tour.
Chelsea, premier tenant du titre à sortir Ils auraient pu en marquer soixante-dix hier soir face au champion du Danemark en titre qu’on n’aurait pas pu dire qu’ils « sortaient avec les honneurs » . Vainqueurs 6 à 1 face à Nordsjælland, les joueurs de Chelsea, troisièmes du groupe E, quittent la Ligue des champions quelques mois après l’avoir remportée. Et évidemment, c’est la première fois depuis la nouvelle formule de la C1, du moins sur le plan sportif, l’Olympique de Marseille ayant été disqualifié l’année suivant son succès, à cause de l’affaire OM-VA. Auteurs d’un bon début de compétition, les Blues payent cher la fessée reçue sur la pelouse de la Juventus (3-0) au soir de la cinquième journée, mais ne peuvent objectivement pas regretter grand-chose. Au fond, dans ce groupe, les Italiens étaient plus sérieux et plus solides, et les Ukrainiens plus brillants. Il ne reste plus aux Blues qu’à gagner la C3 un an après avoir gagné la C1. Un truc qu’on fait volontairement à Football Manager pour avoir un palmarès un peu complet.
Lille et Montpellier sans pitié avec le coefficient UEFA Un naufrage plus long et plus pénible que celui du Titanic. Ce jeudi, Lille et Montpellier contemplent l’immensité du football européen d’en bas. Du sous-sol, même. Au vrai, à mi-parcours, on ne regardait même plus leurs matchs. Ou alors, on le faisait pour pouvoir rire un coup. Il paraît que « l’arbitrage n’a pas été favorable au LOSC » tout au long de la compétition. Pas sûr que celui-ci explique un bilan d’une victoire pour cinq défaites, dont trois concédées à domicile. Un grand chelem que les Nordistes ont été seuls à réaliser en compagnie de Braga. Solidaires, les champions de France en titre montpelliérains y ont également mis du leur. Deux matchs nuls, quatre défaites, douze buts encaissés et un dépucelage compliqué sur la scène européenne. Les hommes de René Girard sont, avec Manchester City, Zagreb et Nordsjælland, le quatrième champion d’un pays à se faire sortir au premier tour.
Paris sauve la France, l’Europe sauve Paris On peut dire ce que l’on veut sur la campagne du Paris Saint-Germain en Ligue des champions, s’attarder sur un groupe faible, parler de la défaite logique à Porto, mais le fait est que les hommes d’Ancelotti ont fait le taf. Bien fait, même. Cinq victoires, quatorze buts inscrits, seulement trois encaissés et, surtout, cette première place du groupe A. Mieux, la Ligue des champions a été un véritable bol d’air pour les Parisiens. C’est simple, depuis le 31 octobre, trois des quatre victoires parisiennes – sur neuf rencontres – ont été décrochées sur la scène européenne. Mine de rien, c’est assez con et, surtout, ça ne garantit rien pour la suite, mais avec 15 points, le PSG est la meilleure équipe de la phase de poules. Le bol légendaire du club de la capitale en matière de tirage au sort devrait se charger du reste.
Les apôtres du beau jeu Y a pas à chier. Le nom « Ligue des champions » , en lui-même, file déjà le barreau aux amateurs de foot. Cette année, comme tous les ans, on s’est souvent régalé, mais pas forcément devant les équipes que l’on attendait. Annoncés mort en début de saison, les joueurs de Málaga, Isco en tête, ont régalé. Comme les Ukrainiens de Donetsk, deuxièmes du groupe E et véritable cadeau empoisonné – en compagnie du Real Madrid – du chapeau des seconds. Sans déconner, quand on voit Willian au top de sa forme, Mkhitaryan, la gâchette arménienne, se déplacer avec malice ou encore Fernandinho et Alex Teixeira, on vibre un peu. Un peu comme quand on regarde le Borussia Dortmund faire déjouer le Real Madrid à coups de passes rapides ou de contre-attaques, et Porto dérouler. Au fond, la richesse de ce top 16 européen réside aussi et surtout dans la force de ces outsiders, qui nous ont filé la banane.
Mais aussi :
– Le Celtic – Barcelone qui a filé des frissons à toute la planète foot. YNWA.
– Le but fou de Philippe Mexès.
– La tristesse des clubs anglais qui, pour la deuxième année consécutive (et avant ça, ça n’était jamais arrivé depuis 1999-2000), ne sont que deux sur quatre à rejoindre le top 16.
– A contrario, tous les clubs italiens, espagnols et allemands en lice sont passés.
– Le but de connard de Luiz Adriano.
– La bicyclette de Benzema face à l’Ajax.
Par Swann Borsellino