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29 choses que vous devez savoir sur Salif Keïta
Buteur vedette, dribbleur fou, véritable star de l'AS Saint-Étienne, mais que sait-on vraiment de Salif Keïta ?
1- Salif Keita est issu d’une famille de onze enfants, neuf hommes et deux femmes. Le bon nombre pour faire une équipe de football. Il a d’ailleurs amené l’un de ses frères avec lui à Saint-Étienne, mais ce dernier n’a jamais réussi à percer.
2- Famille toujours, l’ancien buteur des Verts est le cousin de l’ancien Lensois Sidi Keita. Mais aussi l’oncle de Seydou Keita et de Mohamed Sissoko. Que des esthètes.
3- Salif Keita traîne son surnom de Domingo depuis ses dix ans. Alors qu’il se baladait avec ses potes devant un cinéma, il tombe nez à nez avec une affiche de film où figure le nom de Domingo. Il n’en faudra pas plus pour que ses amis le surnomment ainsi.
4- Professionnel à seize ans au Real Bamako, il enchaîne les bonnes performances, au point de connaître une première sélection avec le Mali, entraîné alors par Ben Oumar Sy. Intouchable.
5- Alors qu’il n’avait jamais quitté son Mali natal, l’attaquant de seize ans s’envole pour l’Indonésie et Jakarta pour jouer son premier match avec les Aigles.
6- Il a atteint la finale des deux premières Ligue des champions africaine, alors nommée Coupe des clubs champions africains, pour deux défaites. Une première fois avec le Stade malien en 1965, puis l’année suivante avec l’AS Real Bamako. Deux clubs qui n’ont depuis plus jamais atteint ce stade de la compétition.
7- Avant de flamber en Europe grâce à son talent balle au pied, le petit Salif mettait la misère, ballon en main, lorsqu’il jouait au handball.
8- C’est un certain Charles Dagher, un Libanais vivant à Bamako, qui est à l’origine de l’arrivée de Keita à Saint-Étienne. Ce grand supporter des Verts a envoyé des dizaines de lettres pour vanter les mérites de cet attaquant aux statistiques exceptionnelles. Convaincus, les dirigeants de Sainté le contactent pour lui faire passer un test.
9- Son arrivée en France fut un long et dur périple. Le Mali refusant qu’il exporte son talent de footballeur en Europe, Keita se rend au Liberia pour rejoindre Paris. À Monrovia, avant de prendre l’avion, il se fait agresser et voler tout son argent.
10- Arrivé à Saint-Étienne deux jours avant la date prévue, l’attaquant malien n’est pas venu les mains vides, mais avec une facture de taxi qui s’élevait à 1 060 francs, soit 1 314 euros en monnaie constante. Le prix du trajet Orly-Saint-Étienne. Eh oui, le Uber n’existait pas à l’époque.
11- Taxi toujours, le chanteur Monty a même transposé cette anecdote en chanson dans le titre « Un taxi pour Geoffroy-Guichard » , issu de l’album Les Supporters sorti en 1976 pour encourager Saint-Étienne avant sa finale de C1. Malheureusement pour Keita, cette chanson n’a pas tenu le choc face au vrai tube de cet album, le célèbre « Allez les Verts ! »
12- Précoce, Salif Keita marque lors de son premier match officiel avec l’AS Saint-Étienne contre l’AS Monaco le 19 novembre 1967, après seulement sept minutes de jeu.
13- Le Ballon d’or ne récompensant alors que le meilleur joueur européen, France Football lance une variante en 1970, le Ballon d’or africain. Alors en feu avec Saint-Étienne, Keita en fut le premier lauréat. Une récompense qu’il ne décrochera qu’à une seule reprise. #ÀJamaisLePremier
14- Un film qui s’intitule Le Ballon d’or sort en 1994. Le réalisateur guinéen, Cheik Doukouré, a voulu retracer la carrière de l’attaquant malien, qui se permet même le luxe de jouer le rôle de l’entraîneur du futur footballeur dans le film.
15- Aussi à l’aise sur les bancs de l’école que sur les terrains de football, il a poursuivi ses études lors de son arrivée à Saint-Étienne où il a obtenu une Capacité en Droit, avant d’obtenir un Bachelor à la Suffolk University de Boston lors de son passage aux États-Unis. Intello.
16- Son âge d’or restera la saison 1970-1971 lors de laquelle il inscrit quarante-deux buts en championnat. Malheureusement pour lui, Josip Skoblar a frappé encore plus fort au même moment. L’attaquant de l’Olympique de Marseille marquant à quarante-quatre reprises en championnat, record toujours à battre. L’attaquant malien se consolera avec le soulier d’argent européen.
17- Le 31 mars 1971 à Colombes, Keita affronte sur le terrain le Roi Pelé lors d’un match amical entre Santos et « une entente ASSE-OM » . Résultat, le Malien vole la vedette au triple champion du monde en réalisant un énorme match.
18- Alors en lutte pour le titre, l’ASSE reçoit, le 4 juin 1971, la lanterne rouge, Sedan, pour le compte de la 35e journée du championnat de France. Les supporters des Verts assistent alors à un récital de Salif Keita qui inscrit un sextuplé lors de cette écrasante victoire 8-0.
19- En froid avec les dirigeants stéphanois, la Panthère noire quitte le Forez pour Marseille. Pour son premier match, le sort lui réserve le droit d’affronter l’AS Saint-Étienne. Résultat, un doublé et un bras d’honneur au président des Verts, Roger Rocher. Rancunier.
20- Refusant d’adopter la nationalité française, Salif Keita quitte Marseille pour l’Espagne et Valence. Lors de sa première saison chez les Chés, l’attaquant malien côtoie Alfredo Di Stéfano, alors entraîneur de Valence.
21- À Valence, Keita jouera aussi une saison avec Johnny Rep, qui fera, lui, la trajectoire inverse en allant en Espagne, avant de rejoindre plus tard Saint-Étienne.
22- Au moment de son arrivée à Valence, un journal espagnol avait fait polémique en titrant : « Valence va pour acheter un Allemand et revient avec un Noir. » Une certaine façon de souhaiter la bienvenue.
23- En signant au Sporting Portugal en 1976, il devient le premier joueur malien à signer chez les Leões. Boubakar Kouyaté (dix-neuf ans), qui s’est engagé au Sporting cet été, pourrait être le second, mais il doit se contenter pour le moment de rencontres avec la réserve.
24- En 1979, Salif Keita traverse l’Atlantique pour s’offrir une dernière saison en NASL avec New England Tea Men, avant de prendre sa retraite à trente-quatre ans.
25- L’ancien attaquant des Verts restera aux États-Unis durant quatre ans pour bosser dans une banque américaine, avant de rentrer au Mali avec sa femme et ses deux enfants.
26- En 1994, Salif Keita crée le premier centre de formation professionnel du Mali. Ce Centre Salif-Keita, qui a notamment formé Seydou Keita, Mahamadou Diarra ou encore Cheick Diabaté, a très vite intégré la première division du championnat malien, y terminant même deuxième en 1998.
27- Comme Alfredo Di Stéfano, Ferenc Puskás ou encore Eusébio avant lui, Salif Keita obtient en 1996 la plus haute récompense décernée par la FIFA, l’Ordre du Mérite. Il reste, encore aujourd’hui, le seul joueur africain à avoir reçu une telle distinction.
28- En 2005, il devient président de la Fédération malienne de football, une première pour un ancien joueur de foot en Afrique subsaharienne. Il quittera son poste quatre ans plus tard, en 2009.
29- Réconciliée avec l’ASSE, l’ancienne vedette des Verts est nommée le 26 juin 2013 ambassadeur à vie du club stéphanois. Un club qui s’est inspiré de son surnom de la Panthère noire pour créer sa mascotte.
Par Steven Oliveira