- Ballon d'Or 2012
- Liste des 23 nominés
A la poursuite de Lionel Messi…
Depuis ce lundi 15h30, ils sont 22 à s’être officiellement lancés à la poursuite de Lionel Messi et d'une récompense individuelle qui perd de l'intérêt année après année. Comme souvent, France Football et la FIFA ont pondu une liste qui risque de faire parler d’elle. Pour le résultat, rendez-vous le 7 janvier, dans une trentaine de buts de Messi et de Cristiano Ronaldo, quoi.
Celui qui peut déjà faire un peu de place sur sa cheminée
Lionel Messi. Qui d’autre que Leo Messi pour récupérer le Messi d’Or 2012 ? Triple tenant du titre, l’Argentin a autant bouleversé le jeu en lui-même que modifié les critères d’attribution de ce qui constituait, dans un passé pas si lointain, la récompense individuelle ultime pour un footballeur. Vainqueur même quand il ne ramasse pas la C1 ou quand ses partenaires grimpent sur le toit du monde avec leur sélection, l’Argentin ne peut, dans ces conditions, s’attendre à autre chose qu’un quadruplé historique. En effet, maintenant que le seul type qui tient vraiment son rythme en Europe – un certain Cristiano Ronaldo – a vu la Ligue des Champions lui passer sous le nez, il semble improbable que la récompense échappe au type qui a déjà scoré 17 buts en 14 matchs cette saison et qui ne se blesse jamais. Petit changement cette année, il pourra le dédicacer à son fils. Un jour, on remettra le Charisme d’Or et là, peut-être qu’il perdra.
Celui qui va encore se dire qu’il n’est pas passé loin. Comme l’année d’avant. Et celle d’avant. Et celle d’avant avant…
Cristiano Ronaldo. Il sera beaucoup plus beau dans son costume, beaucoup mieux accompagné et beaucoup plus triste. Au fil des années, Cristiano Ronaldo devient un peu ce chic type toujours présent aux Césars, que l’on filme en train d’applaudir ce réalisateur un peu meilleur qui grimpe les marches, en espérant prendre sa place l’année suivante. Le pire, c’est qu’au fond, le film du Portugais n’est pas plus mauvais que celui de l’Argentin. Simplement, pour les esthètes de la profession, si Ronaldo est le blockbuster que tout le monde a envie de voir, Messi est le film d’auteur réussi, qui prend sa Palme d’Or, ses sous-titres en géorgien et ses trois T dans Télérama. Pourtant, 123 buts en 120 matchs de Liga avec Madrid, ce n’est pas si nul, hein. Il n’avait qu’à ramasser la Champions League et l’Euro, en même temps…
Ceux qu’on aimerait voir gagner, mais bon…
Andrea Pirlo. Parce que loin de ces deux fous qui enchaînent les buts comme les cartons à Time Crisis en salle d’arcade, l’Italien incarne l’essence du football. Le temps d’un été de football, l’élégant barbu a tenu à bouts de transversales et de petits crochets une belle équipe d’Italie, un peu plus d’un mois après avoir ramené la Juventus sur le toit de l’Italie. Et puis une Panenka comme celle qu’il a claquée contre l’Angleterre, ça vaut bien une récompense, non ? Bah non, apparemment.
Radamel Falcao. Radamel Falcao, c’est un peu comme si Lionel Messi et Cristiano Ronaldo jouaient à la console et qu’ils avaient décidé de mettre leur adversaire en mode ultra-difficile. Un type capable de leur répondre, journée après journée, en mêlant buts de pur 9 et pions de puriste. Loin de se contenter de marquer, le Colombien ramasse aussi ce qu’il peut prendre. En l’occurrence une deuxième Europa League et une Supercoupe de l’UEFA, en marquant en finale à chaque fois. D’ailleurs, le type affiche une statistique qui ne ment pas : il a marqué dans toutes les finales qu’il a jouées.
Les Espagnols. C’est comme ça. Tous les deux ans, les caïds de la Roja reviennent à la charge et s’affichent en candidats crédibles au ballon sponsorisé par Tati Or. Deux ans après s’être fait voler par Messi, Iniesta et Xavi sont encore là, comme Xabi Alonso, Sergio Ramos et surtout Casillas. Il va falloir le dire : San Iker mérite un ballon sur sa table de chevet. Et puis tant qu’on peut faire plaisir à Sara Carbonero, on n’hésite pas. En 2014, après avoir ramassé son ultime titre avec sa sélection, Arbeloa fera office de bon prétendant.
Celui qui est trop français pour le gagner
Karim Benzema.Bleu, blanc, rouge. Lui, c’est Rim-K le Français. Seul représentant de la France dans le « gratin du football européen » , l’ancien Lyonnais profite de sa bonne saison dernière pour se hisser dans un très symbolique top 23. Une percée que l’on ne peut que saluer, effectuée sans trop d’espoir. Si on gagnait un Ballon d’Or en dézonant et en étant français, ça se saurait et Nicolas Anelka serait septuple tenant du titre.
Ceux dont on se demande s’ils n’ont pas filé un petit billet pour avoir leur nom dans cette liste
Manuel Neuer. Apparemment, du côté du jury, on a des petits manques de mur de Berlin. Deuxième de Bundesliga, finaliste de la Ligue des Champions, demi-finaliste de l’Euro, Manuel Neuer a claqué une saison à la Andy Murray pré-US Open 2012: beaucoup de figuration, mais pas de titre majeur. Pas de titre tout court, d’ailleurs. Sinon, oui, Petr Cech se porte plutôt bien.
Gerard Pique. Ça, c’est sûr : son aventure avec Shakira et son bébé à venir, c’est l’histoire people de l’année. Par contre, on ne savait pas que c’était le Ballon d’Or Voici-Public qu’on décernait cette année.
Ceux qui, comme Djibril Cissé, « appellent ça se faire enculer »
Juan Mata. Juan a gagné la Ligue des Champions, l’Euro, la FA Cup, joue à un niveau incroyable depuis le début de la saison 2012-2013, mais n’est pas dans cette foutue liste des 25. On appelle ça « faire une Diego Milito 2010 » .
Pepe. Pour relayer la vidéo où il pète un plomb sur ses réseaux sociaux, il y a du monde, par contre, quand il faut reconnaître que le Portugais a été bon et sérieux, en Liga comme à l’Euro, il n’y a plus personne. Du coup, depuis le début de la saison, Pepe fait la gueule. Et oublie de défendre.
Petr Cech. Le jury avait envie de mettre des gardiens, alors il a logiquement mis Casillas, mais également Neuer et Buffon. Ah, si Petr avait passé le premier tour de l’Euro…
Jérémy Morel. Apparemment, on peut révolutionner le poste d’arrière gauche pour la première fois depuis Roberto Carlos, remporter la Coupe de la Ligue et passer inaperçu. « Monde de merde » , comme disait Moundir.
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Par Swann Borsellino