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Top 10 : Un match et puis s’en va

Par Romain Canuti
6 minutes
Top 10 : Un match et puis s’en va

En ce début de semaine, Messi a égalé Raúl au nombre de buts inscrits en C1. Parti d'Évian avec un seul match au compteur, Gaël Givet a aussi égalé des grands noms du foot. De Moldovan à Romário en passant par Teddy Richert. Top 10.

La carrière de Gaël Givet aura duré une vingtaine de secondes. Le temps de lâcher le marquage de Gignac pour la 5e journée et de causer ainsi la défaite de son équipe face à l’OM. Si Dupraz l’a laissé finir son match, on ne l’a pas repris à le remettre dans le onze de départ savoyard. Résultat, le barbu le plus célèbre de la Ligue 1 a choisi d’en rester là. Top 10 de ceux qui ont aussi décidé de tout mettre sur une seule rencontre.

10 – Viorel Moldovan – Abu Dhabi 2003

Champion de France avec Nantes, le buteur roumain part chercher fortune aux Émirats à la fin de son contrat. Mais seul dans son appartement tout en marbre, il tombe en sanglot réalisant que ce n’est pas ça le bonheur. Après donc un seul match avec sa nouvelle équipe, il arrive à résilier son contrat. Il revient à Nantes et convainc le club de le reprendre. Mais pas la Ligue qui le fera attendre en tribunes jusqu’au mercato d’hiver. C’est con, il aurait mieux fait d’amasser dans le Golfe jusqu’en janvier à ce moment-là.

9 – Mats Hummels – Bayern Munich 2007

Stoppeur champion du monde, Mats Hummels rejoindra peut-être un jour Götze et Lewandowski au Bayern Munich. Son nom a déjà été évoqué en Bavière alors qu’il semble avoir fait le tour à Dortmund. Mais il ne sera pas question de parler de trahison pour lui. Car il a déjà joué avec le Bayern, il y a même été formé. Le temps de faire un match contre Mayence en fin de championnat et une anecdotique apparition en Coupe de la Ligue. Mais pas plus, il fallait ensuite faire de la place à… Breno. Oui, le mec qui a été accusé d’avoir foutu le feu volontairement à sa baraque.

8 – Alen Bokšić – Cannes 1991

Repéré par l’OM à Split, Alen Bokšić ne signe pas de suite à Marseille, la faute à un problème administratif. Du coup, les sympathiques dirigeants de Cannes acceptent de l’accueillir une saison et de faire comme si l’idée venait d’eux. Mais il traverse son année comme une ombre, la faute à de multiples blessures. Il n’aura joué qu’un match et la légende veut qu’il ait montré suffisamment ce soir-là pour que Tapie se dise qu’il puisse faire l’affaire la saison suivante en tant que doublure de Völler pour succéder à Papin. Finalement, le Croate sera associé à l’Allemand, pour une année où il mettra 32 buts.

7 – Romário – América RJ 2009

En 1998, lorsque Zagallo décide qu’il n’est pas suffisamment rétabli pour participer au Mondial français, nombreux sont les spécialistes à pronostiquer la fin de Romário, l’homme de la victoire en 94. Ils se sont bien trompés. Plus de dix piges plus tard, le génial dribbleur était encore là, prêt à tout pour dépasser les 1000 buts de Pelé. Il multiplie les piges, au Qatar, aux États-Unis, en Australie, et dans son triangle des Bermudes à lui, entre Flamengo, Fluminese et le Vasco de Gama. En 2009, deux ans après avoir raccroché les crampons, il assure vouloir botter des culs avec un petit club de Rio, l’América. Bon, bah l’aventure ne durera qu’un match.

6 – Steed Malbranque – Saint-Étienne, 2011

Produit du centre de formation lyonnais parti assez vite en Angleterre, Malbranque s’est fait un nom à Fulham, Tottenham et Sunderland. Quand Sainté le récupère en 2011, il est dans la liste des bons coups. Mais au bout de trois semaines, et après une petite entrée au Vélodrome pour un triste 0-0, il claque la porte. Raison évoquée : il ne prend plus de plaisir aux entraînements. Il pense même arrêter sa carrière. La saison suivante, il retourne à l’OL et fait une très bonne saison. Deux ans après, il est encore là, plus motivé que jamais dans les derbys.

5 – Vampeta – Inter Milan 2000

Vampeta, pour certains, c’est un nom sympa. Pour d’autres, c’est quelqu’un qui a un jour transpercé les filets avec autre chose qu’un ballon. Pour quelques supporters du PSG, c’est un mec qui a traversé le terrain un jour pour marquer. Mais à l’Inter Milan, c’est un mec qui n’a joué qu’un match, une défaite à la Reggina pour l’ouverture de la Serie A qui a entraîné la chute de Marcello Lippi.

4 – Teddy Richert – Bordeaux 2000 et Lille 2001

Relégué avec Toulouse, Teddy Richert veut rester en Ligue 1. Il signe chez le champion bordelais, se disant qu’il peut apprendre avec Ramé dans les cages et Baup en tant qu’entraîneur. Apprendre. Il apprend, mais ne joue pas beaucoup : un match sur la saison. Il décide donc pour l’exercice suivant de signer à Lille, qui retrouve l’élite et qui ne veut logiquement pas de Greg Wimbée en titulaire. Mais Richert se fait les croisés pour son premier match. Et au moment de revenir, Wimbée est en feu. Deuxième saison à un match. Il ne jouera plus jamais à Bordeaux, plus jamais à Lille et signera à Sochaux, non sans s’assurer qu’il n’y aurait pas de concurrence.

3 – Éverton Santos – Paris Saint-Germain 2008

Dernier jour du mercato, Alain Roche veut tenter un coup. Un coup double. Pour plus de 5 millions d’euros, il fait signer Willamis Souza et Éverton Santos. Le second n’a pas peur de se décrire comme proche dans le jeu de Robinho. Après quelques entraînements, Rothen se demande s’il ne parlait pas en fait de « Jean-Claude Robignaud » , buteur amateur dans les Yvelines. Perdu pour perdu, Le Guen le fera entrer pour un match, un OM-PSG, peut-être pour narguer l’ennemi historique et dire que, de toute façon, ils ont battu un Paris au rabais. Derrière, il faudra tout de même 5 prêts à Paris pour se débarrasser de la pépite. En Corée du Sud.

2 – Ronan Le Crom – Paris Saint-Germain, 2013

Venu en quatrième gardien, Ronan Le Crom a l’occasion de boucler sa carrière comme dans un rêve : alors que Paris est déjà champion, le dernier match se déroule à Lorient, le club où il a été formé. S’il n’a plus son mythique catogan, c’est quand même une belle occasion de terminer une histoire qui sent bon la Ligue 1. Mais alors qu’il entre en cours de match, il se fait expulser au bout de 20 minutes de jeu et provoque un péno. Il sortira du terrain en larmes. Il sera tout de même champion de France officiellement, avec la prime de 400 000 euros comme les autres. Pas mal pour un gardien qui se voyait raccrocher, un an avant, à 38 piges.

1 – Stefano Torrisi – Marseille, 2002

Sans doute pour échapper à la première place de ce top, Torrisi s’est arrangé pour jouer un deuxième match avec l’OM, une victoire sans relief contre Guingamp. Mais en vrai, tout le monde se souviendra de lui pour ses débuts à Nantes, alors qu’il arrive au mercato avec son étiquette d’ancien de l’Atlético Madrid et de Parme. Après avoir détourné la frappe de Berson pour prendre Runje à contre-pied, il trompe le portier croate sur une tête en retrait imparable trois minutes plus tard. Pour couronner le tout, juste avant la mi-temps, il ne charge pas Berson qui s’offre un doublé. C’est ce qui s’appelle une entrée en matière. Et une réputation flinguée sur des générations aussi.

Dans cet article :
PSG : avec l’énergie du désespoir
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Par Romain Canuti

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