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Séville, l’héritage à vie de Monchi

Par Robin Delorme
Séville, l’héritage à vie de Monchi

Alors qu’il occupait la direction sportive du FC Séville depuis seize ans, Monchi en a annoncé son départ en juin prochain. Une rupture à l’amiable qui plonge le club face à un défi immense : remplacer l’homme qui a fait de Séville une place forte du football européen.

Les larmes de Ramon Rodríguez Verdejo inondent encore les travées du King Power Stadium. Quelques minutes après l’élimination du FC Séville, son directeur sportif reste prostré, les yeux bouffis, dans le bus andalou. Après trois exercices de domination absolue sur la petite Europe, le triple vainqueur en titre de la Ligue Europa ne valide pas son passage dans la catégorie supérieure. Un échec que celui qui se nomme plus communément Monchi vit comme un déchirement. Rien de plus normal pour l’architecte des succès sevillistas qui, après seize années de bons et loyaux services à la tête de la direction sportive, quitte l’entité de sa vie. « Je m’en vais pour des raisons personnelles, et le seul coupable de mon départ n’est autre que moi » , éclaircit-il en cette ultime journée de mars, lui qui quittera définitivement l’organigramme du club en juin. Derrière lui, il laisse un héritage gigantesque qui permet aujourd’hui au FC Séville d’être érigé en modèle à suivre pour tous les modestes clubs du continent. Et pour cause, lorsqu’il accepte de prendre en main sa destinée sportive, le fanion de Nervion est aux portes de l’enfer.

« J’avais étudié le droit pour devenir avocat »

L’an 2000 fait office de bug dans l’histoire du Sánchez-Pizjuán. Si bien que quelques mois après le passage vers le nouveau millénaire, l’antre des Sevillistas tombe de haut : son FC Séville vient d’officialiser sa rétrogradation en deuxième division. À cette situation sportive désespérée vient se greffer une dette qui se compte en plusieurs millions de pesetas. Perdu pour perdu, Roberto Alés, alors président de l’entité de Nervion – quartier sévillan où se trouve le stade –, décide de placer Monchi à la tête du secrétariat technique. « Je n’avais aucune idée de ce qu’était le travail d’un directeur sportif, jamais je ne m’étais imaginé à ce poste, rejoue dans une interview à Movistar celui qui est alors le délégué de l’équipe première. J’avais étudié le droit pour devenir avocat. Mais on m’a proposé ce poste, et voilà où j’en suis aujourd’hui. » Sans un sou en poche, mais pas sans idée, il décide alors de tracer les grandes lignes de son projet : recruter à bas prix des joueurs qui ont les crocs. Sitôt son premier exercice terminé et la remontée actée, la réussite fait son arrivée.

Mieux, plus jamais, ou presque, elle ne quitte le FC Séville qui, après quatre petits sacres en plus d’un siècle d’existence, devient l’une des places fortes du football espagnol. En matière de breloques dorées, la réussite de la méthode Monchi se compte au travers de neuf titres : cinq C3, deux Coupes du Roi, une Supercoupe d’Espagne et une Supercoupe d’Europe. Autant dire, un bilan à faire pâlir tous les autres pensionnaires de Liga, à l’exception des FC Barcelone et Real Madrid. Pour ce, cet autodidacte de la profession construit une cellule de recrutement sans pareil. Autour de ces deux adjoints, Oscar Arias et Miguel Angel Gómez, il compte treize autres personnes en charge de superviser les différents championnats : « Leur rôle est d’apporter des informations à notre base de données que nous étudions ensuite au cours de différentes réunions. Cette équipe est composée exclusivement d’anciens joueurs, d’ex-entraîneurs, de psychologues et d’éducateurs. Il faut de tout, car cela nous permet d’étudier un joueur sous différents points de vue et de le noter selon plusieurs critères. » Une méthode qui marche : en seize ans, la plus-value des mercatos est de 200 millions d’euros.

200 millions de plus-value, un record du monde

De Dani Alves, recruté en 2003 pour 1,3 million puis revendu en 2008 pour 41, à Julio Baptisa, acquis pour 3 millions puis refourgué contre 25 millions, en passant par Krychowiak, acheté 5,5 millions avant d’être vendu pour 32 millions, les exemples de la réussite de Monchi sont légion. Pourtant, il l’assure, « la clé de mon travail n’est pas de vendre » : « Je dois engendrer des plus-values pour disposer d’un effectif au-dessus de nos possibilités. » Une mission réussie dans les grandes largeurs, au-delà des attentes même, qui fait de lui l’un des directeurs sportifs les plus en vogue du football européen. Pourtant, malgré son départ annoncé vers d’autres cieux, lui prédit un avenir tout aussi brillant au FC Séville : « Nous avons construit de solides structures qui ne peuvent annoncer qu’un futur désirable. Je suis sûr que Séville rencontrera un autre Monchi, car les structures sont solides. En revanche, je ne trouverai jamais d’autre Séville. » La capitale andalouse, seize ans après l’intronisation du druide Monchi, dispose d’un panorama footballistique bien plus clinquant.

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