Première nation qualifiée au Qatar, l’Allemagne a des rêves de grandeur

La copie est propre, et rendue dans les temps. L’Allemagne disputera bel et bien sa vingtième Coupe du monde au Qatar l’an prochain (21 novembre-18 décembre). Absolument rien d’étonnant pour une nation placée dans le groupe J avec des adversaires tous classés au-delà de la 40^e place mondiale. Choqués par la Macédoine de Goran Pandev et Eljif Elmas à la Schauinsland-Reisen-Arena en mars, les Aigles se sont bien remplumés depuis la prise de fonction de Hans-Dieter Flick, loin d’arriver en terre inconnue avec ses huit années d’adjoint de Joachim Löw. Sortie en phase de poules du Mondial russe et en huitièmes de finale l’Euro, la Mannschaft retrouve un peu d’ego.

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— FIFA World Cup (@FIFAWorldCup) October 12, 2021

Des jeunes et du jeu

L’adversité reste modeste, mais les résultats prêtent à l’optimisme. Le Liechtenstein (0-2), l’Arménie (6-0), l’Islande (0-4), la Roumanie (2-1) et la Macédoine du Nord (0-4) sont tous passés à la casserole. Un carton plein et un score cumulé de 18-1 qui reflètent un changement de style, avec « de la fougue et du dynamisme » comme le note Kicker. La machine n’est pas encore totalement rodée, mais l’aventure ne fait que commencer. Stop à la défense à trois installée par Joachim Löw pour l’Euro, place au 4-2-3-1. Toujours avec une ossature bavaroise, Manuel Neuer, Niklas Süle, Joshua Kimmich, Leon Goretzka, Serge Gnabry, Leroy Sané et Thomas Müller étant tous identifiés comme des piliers.

Autre choix fort de Flick : accorder de la continuité à Timo Werner. Une vraie différence avec son prédécesseur, qui ne l’avait titularisé qu’une fois en 2021. Résultat : une efficacité retrouvée et cinq buts plantés par l’attaquant de Chelsea en autant de matchs joués. Le meilleur entraîneur de l’année 2020 accorde aussi sa confiance aux jeunes, en tête desquels Jamal Musiala (18 ans) et Florian Wirtz (18 ans), qu’il a utilisés quatre fois en cinq rencontres. Il a également lancé Karim Adeyemi (19 ans) dans le grand bain, avec succès puisque la pépite de Salzbourg compte déjà un but (contre l’Arménie) et une passe décisive (contre la Macédoine du Nord). Les fondations sont posées.

« Avec cette mentalité, on peut faire beaucoup de choses »

L’homme du sextuplé historique du Bayern sortait le tableau noir pour Kicker il y a quelques jours : « Il ne s’agit pas seulement de réussir dans le sport, mais aussi d’avoir la bonne mentalité, de l’intensité, de l’engagement. Je ne veux pas que nous arrêtions de jouer au football si nous menons 2-0, mais qu’on veuille ajouter les troisième et quatrième buts. La référence, c’est la victoire 6-0 contre l’Arménie. On a mis l’adversaire sous très haute pression, on a essayé de contre-presser à la perte du ballon et de forcer l’adversaire à faire des erreurs. Quand l’équipe avait la possession, elle était toujours concentrée sur la création d’occasions. S’il y a une opportunité de jouer en avant, alors nous voulons le faire. Et dans toutes les situations, avec ou sans ballon, il doit y avoir de l’activité sur le terrain. Chaque joueur a une tâche à chaque seconde. » Sans pitié. Tant mieux, parce qu’il ne faudra pas en avoir non plus pour la suite.

L’Allemagne peut s’attendre à ne pas être tête de série au moment du tirage au sort des groupes du Mondial, la faute à sa 14^e place au classement FIFA. Ce qui l’exposera à se coltiner un gros morceau du style Belgique, Brésil, France ou Italie. Quoi qu’il en soit, l’objectif ne changera pas. « Nous voulons revenir là où nous étions autrefois, au sommet du monde, annonce le sélectionneur. Nos joueurs ont la qualité pour tenir tête à ces équipes. C’est un long chemin à parcourir avant la Coupe du monde. Mais avec cette mentalité, on peut faire beaucoup de choses. » La difficile victoire sur la Roumanie, grattée à la 81^e minute grâce à Müller, a mis en lumière certains défauts, sans provoquer un changement de cap. « C’est réaliste de parler du titre, soutient Manuel Neuer. Maintenant, c’est à nous d’atteindre le niveau requis pour créer une équipe compétitive capable de remporter le tournoi. » On s’était dit rendez-vous dans un an.